Chapitre 17

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Elles se dirigeaient vers le coupé de Rebecca, le cœur battant. Emmy gardait un sourire timide aux lèvres, elle regardait derrière elle, les murs crasseux de la maison où elle avait été prisonnière, qui s'éloignaient. Avant qu'elles n'atteignent leur but, une voix masculine s'éleva dans les airs, grave, glaçante.

- Où pensez-vous allez comme ça petites ?

Rebecca sentit Emmy se figer. Visiblement, elle connaissait cet homme, mais elle ne devait plus avoir peur maintenant, elle était libre. Elle se mit devant elle, comme un écran de protection.

- Emmy vient avec moi, je viens de racheter sa dette à Madame Prescott.

L'homme riait à gorge déployée tout en se rapprochant. Rebecca s'aperçut qu'il n'était pas seul. Deux grands gaillards le suivaient à bonne distance. Quelque chose n'allait pas, sa nuque frémit, elle tira sur la main d'Emmy qui ne bougeait plus depuis que l'homme les avait interpellées. L'homme plus rapide, attrapa Emmy, la poussant dans les bras d'un des gaillards qui l'entoura de ses bras. L'homme avança sur Rebecca, elle recula jusqu'à coller le dos sur un mur de pierre.

- Emmy reste ici.

Son haleine, chargée d'alcool, l'indisposait. Elle tourna la tête sur le côté.

- J'ai payé monsieur.

- Madame Prescott n'est qu'une employée, c'est moi qui commande et si je dis qu'Emmy reste alors elle reste.

Rebecca sentait ses jambes flageolantes. Elle respira plus profondément pour reprendre un peu de contenance.

- Mais l'argent...

- De quel argent parlez-vous ma jolie ? Je n'ai pas vu d'argent moi.

Son sourire ironique lui donna l'envie de le gifler. Il laissa glisser son doigt sur sa joue.

- Vous êtes un bien joli p'tit morceau, tu ferais une belle putain, l'argent que tu me rapporterais...
Elle mordit le doigt qu'il approchait de sa bouche. L'homme cria, de rage, il la frappa du revers de la main. Elle manqua perdre l'équilibre sous le coup, mais se rattrapa in extremis. Il ne lui restait plus d'autres choix que courir. Elle tenta de fuir, mais l'homme et son acolyte la rattrapèrent. Ils la plaquèrent de nouveau contre le mur. Elle entendait les pleurs d'Emmy qui suppliait l'homme d'arrêter.

- Fait moi taire cette pute, hurla l'homme à l'intention de celui qui tenait toujours Emy.

Pendant qu'Emy était à moitié étouffée par la grande main qui cachait sa bouche, l'homme demanda à son autre sous-fifre en la désignant d'un mouvement de menton dédaigneux.

- Tiens la moi. J'ai toujours rêvé de me farcir une Lady. Tu vas voir ce qu'il en coûte de se frotter à Erik Prescott.

Elle se débattait autant qu'elle le pouvait, mais ils demeuraient bien trop forts pour elle. Ses bras tenus en arrière, Erik Prescott se positionna face à elle, il lui déchira le devant de sa robe. Elle ferma les paupières un instant pour ne plus voir ses yeux malveillants. Elle hurla au contact de sa bouche baveuse sur son cou.

- Je serais vous, je la lâcherais immédiatement.

Oh cette voix, quel bonheur de l'entendre ! Les deux hommes la lâchèrent, surpris. Ses jambes ne la soutenaient plus, elle glissa sur le sol.

- Vous êtes qui vous ?

- Une personne qui tient beaucoup à la dame là-bas et avec qui vous n'avez pas du tout envie de vous frotter. Dit Philippe, son arme braquée sur la poitrine de Prescott.

Alors qu'il parlait, plusieurs hommes se regroupèrent derrière lui. Prescott comprit qu'il ne ferait pas le poids même avec ses deux amis. Il leva les mains en l'air.

- C'est bon M'sieur, si j'avais su que c'était votre dame...

- Je veux l'autre fille aussi.

- Mais...

- Tut, tut, la dame a payé, elle récupère la fille.

Prescott capitula et ordonna qu'Emmy soit relâchée. Celle-ci se précipita vers Rebecca. Philippe attendit de ne plus voir les trois hommes, qui déguerpissaient, pour la rejoindre. Il s'accroupit à ses côtés. Elle tremblait. Il enleva sa veste et la lui plaça sur ses épaules. Elle entoura sa nuque et posa son nez humide sur son cou. Le cœur de Philippe se serra. Il passa ses bras sous ses genoux et la souleva du sol.

- Tout va bien maintenant.

Sa voix était comme un baume apaisant.

- Comment ? Dit-elle de sa voix sanglotante.

- Vous avez une sœur très attentive. Elle est venue m'avertir que vous vous rendiez ici, seule.
Il la déposa dans son coupé et s'installa à côté la soutenant toujours dans ses bras. Il se serra plus près pour laisser une place à Emmy. Il remercia les hommes qui l'accompagnaient et leur lança une bourse pleine d'argent avant de prendre les rênes.

Ils s'arrêtèrent devant un bâtiment aux briques rouges de Parklane. Philippe accompagna les deux jeunes filles jusque dans un appartement au deuxième étage.

- Emmy, vous pouvez rester ici pour le moment, jusqu'à ce que l'on vous ait trouvé un travail décent. Beckie, je vais demander à la concierge de vous faire monter de l'eau, prenez un bain et il doit y avoir des robes dans la chambre. Pendant ce temps, je vais vous chercher à manger.

Pour une fois, son ton autoritaire ne l'agaça pas, il lui fit même du bien, elle se sentait protégée. Quand Philippe revint, Rebecca s'était lavée et avait revêtu une robe propre, rose un peu trop grande pour elle.

- Emmy est allée dormir. Cette petite n'a pas dû dormir depuis des mois. Dit Rebecca pour combler le silence qui régnait.

Philippe se rapprocha et prit son menton dans sa main. Il tourna sa tête à la lumière.

- Il n'y aura pas de grosse marque, mais une marque quand même.

Il plongea dans ses yeux.

- Merci. Dit-elle. Si vous n'étiez...

- Chut dit-il, pas la peine de jouer à "Si".

Elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'il serait arrivé. Ses yeux s'embuèrent. Elle sentait encore l'haleine de ce Prescott. Elle frissonna.

Elle avait besoin de la force et de la douceur de Philippe, une envie qui vibrait dans ses veines. Elle obéit à ce que son corps lui commandait. Elle posa ses lèvres sur les siennes. Il parut hésiter un instant puis enserra sa taille de ses mains et la colla contre son torse. Il approfondit le baiser tirant légèrement sur ses cheveux, lui penchant la tête en arrière. Il laissa courir sa bouche le long de son cou, sur le bord de ses seins. Il la souleva dans ses bras, s'assit sur le fauteuil, la positionnant sur ses genoux. Il repoussa sans mal la robe trop grande, dévoilant ses petits seins aux aréoles roses. Il soupesa les deux fruits qui s'offraient dans ses paumes, reprenant possession de sa bouche, ardent. Elle lui répondait avec passion, ses doigts explorant son torse.

- Beckie, Beckie...

Elle agrippa ses cheveux lorsqu'il aspira un mamelon dans sa bouche. Elle gémit.

Dans le brouillard de passion qui les entourait, Philippe eut un sursaut de lucidité. Il se releva et remonta la robe de Rebecca qui le regardait encore avec le voile du désir.

- Il ne faut pas Beckie.

- Pourquoi ? J'ai besoin de vous, de nous, Philippe.

- Non, je ne veux pas prendre votre vertu, en tout cas pas comme ça.

Elle se retourna pour cacher son désarroi. Puis, elle pivota vers lui l'œil déterminé.

- Vous ne pouvez prendre ce qui n'existe pas.

- Comment ?

- Ma vertu, vous ne pouvez pas me la prendre, puisque je ne l'ai plus.

Il la regarda comme si elle lui parlait une langue étrangère.

- Vous me connaissez, j'ai toujours préféré choisir ma destinée. Dans ce domaine aussi. Je ne pouvais pas attendre que l'on me vende. Alors il n'y a plus rien à prendre Philippe. Vous pouvez m'avoir et cela sera sans conséquence.

Elle se rapprocha et posa une main sur sa poitrine qu'elle laissa serpenter sur ses abdominaux.

- Votre frère...

- Si vous ne lui dites rien, ce n'est pas moi qui le ferais. J'ai besoin de vous, Philippe.

Elle entrelaça ses doigts aux siens et le tira dans la salle d'eau. Il se laissa faire. Elle se mit face à lui, commença à défaire sa robe. Elle laissa glisser le tissu jusqu'à ses chevilles et l'enjamba. Elle ne portait qu'une chemise courte qui ne cachait rien de ses longues jambes. Philippe déglutit. L'étoffe diaphane ne cachait rien de son corps. Elle le regardait dans les yeux, les joues roses. Elle attrapa le bas du fin vêtement et le remonta le long de son corps, avec lenteur, une suave torture pour lui, avant de la passer par-dessus sa tête et de la jeter à terre.

Il ne résista pas, lui aussi voulait se fondre en elle. Depuis son retour, depuis ce bal où ils s'étaient revus, il ne pensait qu'à ça. Le courage de la repousser lui manqua. Il serait bien tant de réfléchir, après. Il n'avait jamais rien vu de plus érotique que ce petit bout de femme s'effeuillant devant lui.

Il quitta sa veste, enleva sa chemise. Elle le détaillait, haletante, sa carnation nacrée teintée de rose. Il colla sa peau contre la sienne, si douce. Il l'embrassa, un baiser d'abord doux, emprunt de dévotion qui se transforma en brasier.

Il l'allongea sur le tapis, se positionna entre ses cuisses, repris sa bouche. Il l'embrassa dans le cou, sur les seins qu'il aspira tour à tour. Elle se trémoussait, gémissante, impatiente, sous lui. Il descendit jusqu'à sa féminité, elle eut un mouvement de recul. Elle avait peut-être perdu sa virginité, mais elle restait encore innocente. Il l'embrassa là. Elle poussa un cri choqué qui se transforma vite en cri de plaisir. Il remonta le long de son corps. Elle le regarda comme fascinée. Avec douceur, elle le fit basculer sur le dos.

À califourchon sur ses cuisses, elle s'attaqua à son pantalon qu'elle ouvrit avec empressement avant de glisser sur lui avec une lenteur qui faillit anéantir le peu de contrôle qui lui restait. Elle était chaude, douce, excitante ainsi sur lui, les yeux fermés. Lui, ne pouvait détacher ses yeux de son visage illuminé par le plaisir. Il releva le buste pour entrer plus profondément en elle, pour sentir sa peau contre la sienne. Il n'y tenait plus, il jouit avant elle, aspiré par sa sensualité. Il la renversa sur le dos, titillant un sein dans sa bouche alors que son pouce tournoyait sur sa perle sensible. À son tour, elle vibra, fondit dans le doux coton de la volupté.

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