L’Amour dans ses formes les plus pures : mon amie et mon fils
Dans cette tempête douce qu’a été ma grossesse, il y a eu des jours de solitude… mais il y a surtout eu ma Sainte.
Elle, ce n’est pas une amie de longue date. Ce n’est pas une sœur d’enfance ni une confidente d’adolescence. Non. C’est une rencontre récente, mais d’une intensité rare. Une de ces âmes qui entrent dans ta vie sans prévenir, et qui s’installent là, dans un coin du cœur, comme si elles y avaient toujours été. On ne s’est pas connues longtemps, mais elle a pris une place immense, immense comme une évidence.
Je l’ai appellée “Une partie de moi”, parce qu’il n’y avait pas d’autre mot assez juste.
Elle me comprend sans que j’aie besoin d’expliquer. Elle ressent mes silences, devine mes peurs, m’enlace avec ses mots quand tout me semble trop lourd. Et dans ce moment précis de ma vie, ce moment où je porte un enfant dans mon ventre et une tempête dans mon cœur, elle est là. Toujours là.
Elle m’appelle sa mère porteuse. Un surnom qui, au début, m’a fait sourire. Mais aujourd’hui, prend un grand sens. Ce bébé, Raham, elle l’aime déjà, elle l’attend, elle prie pour lui. Et pour moi. Elle a fait de mon combat le sien. Et dans les jours les plus durs, c’est elle qui m’a tenue debout.
Alors à toi, ma Sainte Raymonde, je dédie ces lignes. Parce que dans une époque où les liens humains sont si souvent fragiles, tu es ce roc inattendu. Ce pilier silencieux. Ce miroir qui ne me juge jamais. Tu es une bénédiction. Et je te promets qu’un jour, Raham saura qui tu es. Il saura l’amour que tu as semé dans ce voyage. Il saura que sa maman n’était pas seule.
Et puis il y a toi, Raham.
Toi, ce tout petit miracle qui grandit comme une promesse faite à l’univers.
Tu es arrivé sans crier gare.
Les tests disaient que tu n’étais pas là. Mon corps criait le contraire. Je me sentais étrange, perdue, sans réponse claire. Les hôpitaux parlaient d’une grossesse nerveuse, les résultats étaient négatifs, tout semblait confus.
Et puis un jour, j’ai eu mal. Une douleur vive au bas-ventre.
Je suis allée faire une échographie.
Et là… ils t’ont vu.
Toi.
Ton petit cœur battant.
Ton corps déjà formé.
Et cette voix du médecin qui m’a dit calmement : “Mademoiselle, vous êtes enceinte.”
Ce jour-là, je suis restée figée. Mi-paralysée, mi-bouleversée.
Comment l’annoncer ?
À ma famille ?
Au père ?
À moi-même ?
Je venais d’apprendre une vérité immense et je n’étais pas prête.
J’étais en état de choc, complètement perdue, incapable de poser des mots sur ce que je ressentais.
Je ne savais pas si je devais pleurer ou sourire.
Je ne savais pas si c’était une bénédiction ou une épreuve.
Mais au fond de moi, malgré le chaos… il y avait une joie.
Une joie fragile, secrète, presque interdite.
Parce que toi, Raham, tu étais là. Et tu voulais vivre.
Depuis, chaque jour, tu grandis en moi comme une force.
Je me réveille avec toi. Je m’endors en te parlant.
Je te caresse à travers ma peau tendue.
Et je t’imagine. Ton visage. Ta voix. Ta façon de pleurer ou de rire.
Tu es mon fils.
Et je suis ta mère.
Et dans ce monde qui parfois me bouscule, cette seule phrase suffit à tout éclairer.
Je ne sais pas encore quelle maman je serai. J’ai peur de ne pas être à la hauteur.
Mais ce que je sais, c’est que je vais tout donner pour toi.
Tout mon amour. Toute ma force. Tout mon courage.
Ton prénom, je l’ai choisi avec soin.
Raham.
Un nom doux, sacré, plein de sens.
Il évoque la miséricorde, la tendresse, la protection.
Il est le symbole même de la foi que je garde dans l’invisible, dans le destin, dans ce que Dieu veut bien me confier.
Tu n’es pas venu dans un contexte parfait, mais tu es le cadeau parfait.
Et quoi qu’il arrive, même si les choses restent compliquées avec ton père, tu es le fruit d’un amour qui, à une époque, a existé avec force et sincérité.
Je t’écris ces mots, Raham, pour que tu les relises un jour.
Quand tu te demanderas d’où tu viens.
Quand tu douteras peut-être de ta valeur.
Quand tu voudras comprendre cette maman parfois silencieuse mais toujours aimante.
Sache que tu es né du courage.
Sache que tu es né de la lumière.
Sache que tu es mon miracle, mon roi, mon Raham.
“Et même dans la tempête, il y a des enfants du soleil.”
Annotations
Versions