Mon fils a dix-huit mois et après neuf mois d'otites à répétitions, le diagnostic tombe : la pose des diabolos s'impose. L'angoisse de l'opération me prend les entrailles. Je lâche mon stress dans un travail acharné et la semaine de livraison parfaire se lâcher prise. L'anesthésie générale est sans doute le point qui m'effraie le plus. Mon entourage se veut rassurant, décrivant cette opération de banale.

Le jour J se présente rapidement, les infirmiers transfèrent notre fils en salle d'opération. Elle ne durera qu'un bref instant ! À son retour, il est plein d'énergie. Le soulagement est tellement fort que l'envie de pleurer oppresse ma trachée. Un coloriage ainsi qu'un plateau avec un yaourt, une compote et une glace lui est servie.

Le yaourt est mangé par papa, la compote à moitié entamée et le petit pot de glace, vanille-fraise, est d'abord inspecté. Trituré, reniflé. Il tente une première dégustation à l'aide de son doigt. Seulement, il se percute à la surface froide et dure de la glace. Il râle et nous rions. Nous lui proposons une cuillère pour sa deuxième excursion. Première bouchée : il grimace, c'est froid ! Je pense alors que je me ferai un plaisir de l'avaler ! Deuxième bouchée, le palais s'habitue : "Hm bon". Tant pis, la glace ne sera pas pour maman ! Troisième bouchée : il nous tend la cuillère pour aller plus vite ! Il ne perd pas le Nord.

C'est alors le début d'une grande histoire d'amour entre lui et les glaces ! Et désormais, je sais qu'il me faudra ruser pour apprécier la mienne, sans avoir sur le dos, un Gremlins affamé !

Ne faites, ô grand jamais, goûter vos petits plaisirs à vos enfants ! Parce qu'il n'y en aura plus jamais pour vous !

JAMAIS !