La deuxième mise à nue ! Et la dernière : faut pas abuser !

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Fatigue, légère nausée, retard de règle ! Je m'empresse d'acheter un test de grossesse et manque de me pisser sur les doigts. Et quelle joie de découvrir qu'un nouveau troll avait pris possession de mon utérus. C'était reparti pour neuf mois de galère et de vomi tous les matins. Tous, sans exception ! De brûlure d'estomac, d'envie de saler à quatre heures du matin et de finir avec une pizza à dix heures. Bon, j'avoue, pas besoin d'être enceinte pour m'empiffrer d'une pizza à cette heure-ci.

Cinq mois : la sage-femme me propose de connaître le sexe du bébé ! Je suis quasi certaine que c'est une fille et le verdict tombe dans mon ressentie : une future chipie ! Je ne croyais pas si bien dire.


Elle prend un malin plaisir de ballotter mon estomac à droite, à gauche et de pousser sa tête sur mon plancher pelvien. À ce rythme, je vais la sortir plus tôt que prévue. D'ailleurs, la sage-femme prévoit la naissance aux alentours du dix décembre. Je n'en crois pas un mot et c'est trop long ! Elle se pointera deuxième quinzaine de novembre, entre le 17 et le 26 (respectivement, l'anniversaire de mon père et celui de ma grande sœur). Personne ne me croit !

Vendredi 22 novembre 2019 : mon dernier rendez-vous gynécologique se présente en milieu d'après-midi. Presque à poils, les fesses au plus bas de ce fauteuil de torture (franchement, qui a inventé ce truc ?) les pieds dans les étriers, j'écarte les cuisses en tentant de respirer alors qu'une énième contraction se pointe en flèche. La médecin me fait un toucher, appuyant par la même occasion sur la tête de ma fille, qui se réveille en m'administrant un super coup de pied. Sérieux ? Même pas née et déjà ingrate ! Du coup, j'ai mal au dos, au ventre, au cul et à l'estomac ! Et là, la parole sage du Seigneur m'illumine de bonheur :


« Vous êtes dilatée à quatre et le toucher peut enclencher le travail ! »


Oh putain ! Je saute de joie, récupère mes affaires et tire mon mec par le bras. Je suis en mode guerrière et décide que ce bébé sera expulsé cette nuit ! Nous rentrons récupérer le morveux chez mes parents et leur disons à tout à l'heure. Je commence alors mon périple : marcher, sautiller, monter et descendre les escaliers - ça tombe bien, je vis dans une maison à deux étages !


Le soir se pointe rapidement, nous couchons le grand et mon conjoint suit rapidement. J'ai des contractions depuis vingt heures, mais ce n'est pas le moment. Impossible de dormir, alors je me promène dans la maison. Je tourne, tente de me coucher, me relève, marche, mange, fait caca (hé oui, je n'ai pas oublié la première fois, le caca avant tout !)... Puis, fatiguée, je décide de dormir : il est quasi cinq heures du matin ! Et à peine suis-je dans le lit que la première contraction, celle qui donne l'information ultime, s'enclenche.

Je réveille mon compagnon et appelle mes parents. Trente-cinq minutes plus tard, nous avons largué le gamin et sommes aux portes des urgences de l'hôpital. Nous traversons un long couloir et je marche comme beaucoup de femmes enceintes, les jambes écartées, le dos en arrière, soufflant à chaque douleur.


Je suis rapidement installée en salle de pré-travail, dilatée à sept et muni du monitoring qui appuie pile poil sur la contracture douloureuse que mon ventre subit. La sage-femme me demande si je veux la péridurale, mais m'informe qu'à ce stade, ils ne la font pas forcément ! Alors pourquoi diable me la proposer ? Au bout d'une heure, je ne sais plus comment me mettre et la pression qu'exerce la tête de ma fille me donne envie de pousser. La sage-femme termine sa nuit et me salue. Euh non, mais là, je vais accoucher ma cocotte ! Ma fille est presque au bord des lèvres. Nous attendons une dizaine de minutes, avant que nous soyons transférés dans la salle nature. La sage-femme m'invite à me positionner comme je le souhaite et crie que ma fille arrive.


« Avez-vous des demandes en particulier ? me demande-t-elle.
- Non, juste pas d'épisiotomie, si ça doit craquer, ça craquera naturellement !
- Ce n'est pas dans notre habitude. »


Je m'installe alors, à genoux sur une grande table (fauteuil) d'accouchement et m'accroche aux poignées du dossier. J'ai pu garder mon t-shirt, mais donne en spectacle mon cul, dont je sens l'anus se dilater à chaque poussée ! Purée, si je chie, ça va être sympa dans cette position ! Les sages-femmes font leur petit travail tranquillement, sereinement, tandis que je sens ma fille descendre.


« ÇA BRULE ! crié-je à m'époumoner »


Et en deux contractions et dix petites minutes, ma fille est née ! Les doigts dans le nez ! Il est sept-heures vingt-deux et je suis enfin libre ! Ou presque...La future chipie, vous vous rappelez ?


Mais deuxième petite victoire : je n'ai pas fait caca ! A défaut d'avoir royalement présenter mon sphincter.

J'espère qu'il était propre ???!!!

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