15. Demi d’ouverture

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Mathilde grogne. Mais qu’est-ce que je fous là ? Ses iris noisette observent avec ennui les autres étudiants penchés sur leur ouvrage pendant qu’elle joue distraitement avec son stylo. Pitié. Sauvez-moi de cette torture. À côté d’elle, Nina recopie soigneusement un article du code civil tandis que Vanessa, juste en face de la brune, retape calmement ses notes sur son ordinateur. Le bruit des touches mélangé au raclement de la plume vrille les tympans de la sportive. Argh. Elle aurait tout donné pour que quelqu’un dans cette bibliothèque lance une bonne blague, brisant ce silence assourdissant.

Elle soupire discrètement en baissant la tête sur son fouillis de gribouillis. Si ça continue, je vais m’endormir et me réveiller dans six mois. Elle feuillette les pages, espérant trouver quelque chose pour tromper son ennui. Bingo. Comme un refuge contre les brumes du sommeil, son planning d’entraînement apparaît entre les papiers.


Lundi - Handball

Mardi - Volley - T

Mercredi - Pause

Jeudi - Handball - L

Vendredi - Volley - T & L ?


Elle caresse du doigt les lettres du prénom des deux garçons impliqués dans l’opération PAFF. On est vendredi aujourd’hui. Est-ce que Théo aura le courage de venir ? Est-ce que Liam tiendra sa promesse ? Mathilde trépigne d’impatience.

Un mouvement sur sa gauche ; Nina vient de lever la tête vers elle. La volleyeuse se racle la gorge dignement avant de se replonger dans ses études - ô combien passionnantes. Elle maudit le professeur qui leur a posé un lapin cet après-midi. Moi aussi je voulais un week-end en avance ! Mais non. Ra-té. Pas de ça pour la pauvre, misérable Mathilde. Ses deux fabuleuses copines en papier mâché ont profité de cette absence pour la traîner à la bibliothèque universitaire. Dans le but évident de m'assassiner d’ennui, bien évidemment. Quelle joie d’être bientôt décédée !

Elle lève les yeux au ciel. Comment se sortir de cette galère ? Elle jette un coup d'œil à sa montre. 17h. Merde, déjà ? L'entraînement de volley commence dans une heure. Le temps qu’elle repasse chez elle chercher ses affaires de sport et manger un bout… Une grimace se peint sur son visage. Elle ne peut vraiment pas être en retard pour le lancement de son fantastique plan.


Au moins, tu as déjà une partie de ton équipement sportif sur toi.


Elle baisse la tête sur son torse. Sous son horrible chemisier, une brassière plaque les deux choses adipeuses. Si elle n’a pas totalement abandonné son costume d’étudiante parfaite, ce dernier est un peu plus confortable qu’hier. Les mots de Liam lui ont donné assez de courage pour scier un des barreaux de sa cage. Mais pas assez pour enfiler un jean et un simple tee-shirt. Encore faudrait-il que tu en trouves un qui n’est pas troué ! Elle lâche un soupir agacé. Faire du shopping a toujours été une tâche plus que déplaisante. Qui a envie de se contorsionner dans une cabine qui sent la sueur jusqu’à détester son corps qui ne rentre dans aucun des vêtements choisis ? Elle frissonne d’horreur. Eurk.


— Mathilde ? Ça ne va pas ?


Son regard rencontre celui de Vanessa. Merde. Il faut vite qu’elle cache son envie débordante de péter une vitre pour se barrer de cette geôle. Un raclement de chaise strident - prends ça, le silence - et elle se lève :

— Si si, j’ai juste besoin d’un bouquin. Je reviens.


Pendant que la sportive se faufile entre les tables, la brune se remet à sa dactylographie. Pfiou. On a encore eu de la chance. Mathilde s’enfonce dans les rayons de la bibliothèque universitaire. Sa main caresse les tranches des livres coincés sur les étagères, elle lit leur titre pour les oublier aussitôt, espérant, en vain, qu’un bouquin de fantasy se soit glissé parmi tout ce gâchis de papier. Pourquoi n’y a-t-il pas d’histoire de princes et de princesses dans le droit ? Ou plutôt : pourquoi les auteurs spécialistes en la matière font-ils exprès d’être chiants ? Elle finit par prendre un recueil au hasard, une moue agacée sur le visage.

Soudain, elle entend des pas s’approcher d’elle. Elle ouvre rapidement l’ouvrage et fronce les sourcils pour avoir l’air concentré. Elle n’a pas lu deux lignes qu’elle a déjà envie de s’extirper de ces pages somnifères. Ça leur coûterait quoi de mettre deux trois dragons, bordel ?


Elle lève la tête.

Ses yeux s'écarquillent.


Les cheveux courts, un ample sweat shirt et les ongles colorés, la personne qui se penche sur l’étagère est un mystère. Si elle se basait entièrement sur son premier coup d'œil, Mathilde aurait cru à un garçon. Mais, maintenant qu’elle détaille discrètement l’humain à quelque pas d’elle, la gardienne est incapable de déterminer le pronom à lui associer. Elle ? Il ? Que choisir ? Elle remarque la douceur de ses traits, la façon dont ses doigts effleurent la couverture des livres pendant que sa mâchoire carrée se serre, faisant ressortir les muscles de son cou. On dirait… qu’il y a un peu des deux pronoms dans ce corps. Faisons un mélange. Il, elle… Disons… Iel.

Comme hypnotisée, Mathilde ne peut quitter cet être de lumière des yeux avant qu’il ne disparaisse derrière les rayons. La handballeuse relâche le souffle bloqué dans sa gorge. Oh punaise. Iel est magnifique. Ce ne sont pas tant son style absolument incomparable à celui de la blonde - lequel sort d’un magasin pour femme post-ménopause - mais cette aura de confort qui l’entoure. Iel a confiance en sa propre personne. Pas besoin de costume pour cacher sa honte ou ses défauts. Pas de faux-semblants pour coller au modèle sociétal. Là où Mathilde peine à trouver son équilibre, iel virevolte sur les lignes et transcende les cases.


Quelle classe.


D’un coup, les vêtements de la sportive lui semblent de plus en plus étroits. Ses mains se referment sur le tissu rugueux de son chemisier. Elle expire profondément pendant que ses doigts triturent les manches. Est-on réellement obligé de s’habiller selon son sexe ?

Un peu secouée par cette rencontre qui n’en est pas vraiment une, Mathilde retourne à sa place. Son regard légèrement voilé se pose sur Vanessa et Nina qui n’ont pas bougé d’un millimètre. Elle soupire discrètement avant de ranger furtivement ses affaires. Si elle est suffisamment silencieuse, elle pourra s’enfuir sans leur donner d'explications. Elle zippe si lentement son sac que le refermer prend au moins un siècle. Enfin, elle se lève. Je suis invisible. Vous ne me voyez pas. Je suis in-vi-sible. Elle ajuste la lanière de son sac à main puis se faufile derrière Nina.


— Tu t’en vas, Mathilde ?


Merde.

J’y étais presque.


— Oui, je vais rentrer, grimace-t-elle tout en se cherchant une excuse. Je…

— Bon week end alors ! Profite bien mais n’oublie pas de réviser ! On se voit lundi !


Et avec ça, les deux brunes prennent leur travail comme si de rien n’était. Mathilde arque un sourcil pendant que la joie chante dans son ventre. C’est passé, ça ? Ooooh yeeeees ! À deux doigts de sautiller sur place, elle se force à marcher tranquillement jusqu’à la sortie. Pourtant, une fois la porte de la bibliothèque refermée, elle s’élance à travers le campus. Ses bottines sont tellement inconfortables pour courir mais elle n’en a rien à faire. Elle n’a qu’un seul but en tête : foncer !

Elle monte quatre à quatre les escaliers jusqu’à chez elle, se change en deux temps trois mouvements et rassemble des affaires de sport. Elle prend - tout de même - le temps de grignoter quelques gâteaux pour éviter de tomber en rad d’énergie. Puis, ses baskets enfilées, elle inspire profondément. Elle a une opération de la plus haute importance à mettre en route. J’espère que vous êtes prêts les gars. Parce qu’on va bien s’amuser !



Lorsqu’elle arrive devant le gymnase, elle repère Théo immédiatement. La brise joue avec les mèches azur qu’il a laissées détachées. Elles caressent ses épaules, certaines se coincent derrière son oreille gauche où pendent quelques boucles d’oreille. Son tee-shirt à manches longues se plisse au gré du vent, retombant parfaitement sur son ample pantalon blanc. Les doigts refermés sur la bandoulière de son sac de sport, le jeune homme fixe la porte fermée du gymnase, ses iris vert d’eau illuminés par la luminosité du soleil couchant.

Le coeur battant la chamade, elle profite de l’inattention de son passeur pour se glisser derrière lui et murmurer un doux :

— Coucou !

— Argh !


Il sursaute, tournant des yeux terrifiés vers elle. Un sourire triomphant se dessine sur le visage de la sportive tandis que le sportif plaque une paume sur son coeur :

— Oh punaise, Mathilde !

— Tu feras gaffe, t’as encore les genoux qui font des maracasses, ricane-t-elle, très contente de sa bêtise.


Les lèvres du volleyeur s’étirent, un clin d'œil complice vient féliciter l’attaquante. Puis il relève la tête, surveillant les étudiants qui s’amassent devant le bâtiment. Ses mains, à moitié couvertes par les manches de tee-shirt, se mettent à triturer nerveusement son sac de sport. Mathilde hausse un sourcil. Qu’est-ce que… Théo finit par reporter son attention sur elle et son regard s’adoucit dès qu’il rencontre celui de la blonde.

— Tu vas bien ?

— Très bien mon cher passeur ! s’exclame-t-elle en bondissant sur place. Surtout que c’est aujourd’hui que démarre l’opération… PAFF !


Les traits du garçon se crispent. La sportive marque un temps d’arrêt. Oulah. Il n’aime pas du tout cet acronyme… Ou alors c’est autre chose ? Le léger sourire de Théo efface temporairement ses doutes.

— Qu’est-ce que c’est encore ta bêtise ? demande-t-il, faussement excédé.

— Tss. Tous les grands de ce monde ont été moqués avant d’accéder à la gloire.

— Mais bien sûr. Allez, lance-toi ! Tu meurs d’envie de me le dire.


Oh oui ! Elle s’incline théâtralement avant de dévoiler, d’un ton pompeux, le nom du fantastique projet :

— Tu es prêt pour cette idée absolument géniale ? PAFF ou “Pour l’Amour de la Fougère Furtive”.


Il lève les yeux au ciel. Le soupir qui quitte sa bouche aurait pu raser une ville entière. Devant tant de désespoir, elle ne peut qu’éclater de rire. Pendant qu’elle se moque de lui, Théo grommèle tout bas et se tourne à nouveau vers le gymnase. Plus la foule afflue devant les portes fermées du complexe sportif, plus les doigts du jeune homme tapotent la bandoulière de son sac de sport.

Alors que des spasmes de rire secouent son ventre, Mathilde s’oblige à respirer calmement. Oh punaise, il m’a manqué. Elle se penche légèrement vers le volleyeur :

— Tu n’es pas convaincu, hein ?

— Oh si. Je suis ab-so-lu-ment ravi.


Son ton sarcastique aurait pu l’envoyer à nouveau dans son tourbillon de moqueries mais elle se contrôle. Elle inspire posément pendant que son passeur l’observe, un léger sourire sur les lèvres. Faisant mine de réfléchir quelques secondes, elle lui propose une autre alternative :

— Sinon, j’ai POUFF ? “Plan Oufissime et Ultra Fin pour Fougère” ?


Il ouvre de grands yeux puis cache son visage désemparé dans ses mains. Quoi ? Il est bien celui-là !

— Ou alors PIFF ? “Perspective Intelligente de Folie Feuillue” ? Mais j’avoue que ce n’est pas mon œuvre la plus aboutie.


Il expire profondément et secoue la tête d’un air désespéré. Mais ! C’est quoi cette mauvaise foi ? Elle croise les bras sur son torse, faisant mine de bouder. Elle interrompt son geste lorsqu’elle remarque que son regard vert s’est à nouveau perdu sur le groupe d’étudiants amassé devant eux. La mâchoire de Mathilde se tend. Il y a définitivement quelque chose qui ne va pas. Elle ouvre la bouche pour l’interroger mais il la prend de vitesse :

— À choisir entre toutes ces stupi… ces… propositions, je crois que je préfère la première.

— PAFF ? C’est vrai que c’est avec celle-ci que l’on voit mon génie, soupire-t-elle dramatiquement.

— Bien évidemment, souffle-t-il ses mains maltraitant toujours les manches de son tee-shirt.


Soudain, les portes du gymnase s’ouvrent avec fracas. Théo se fige. Ses yeux se voilent et il baisse la tête, les sourcils froncés. Merde. Les lèvres de l’attaquante s’entrouvrent pendant que sa main s’avance doucement vers le passeur.

— Théo ? Qu’est-ce que…

— Je…, coupe-t-il brusquement. Je crois que je ne me sens pas bien. Je…


Ses traits se plissent et il lui lance un regard peiné. Les questions se pressent dans la gorge de la jeune femme mais c’est déjà trop tard. Le sportif vient de disparaître à l’angle de la rue.


— Attends ! Théo !


Son exclamation résonne dans le vide. Ses poings se serrent. Bordel, Mathilde ! Pourquoi n’as-tu pas la moitié d’un cerveau ?

Sans perdre un instant, elle s’élance à la poursuite du volleyeur. Elle n'a même pas besoin de courir pour le rattraper. Il marche simplement sur le trottoir, les doigts crispés sur son sac. Est-ce que c’est le stress ? Est-ce que je l’ai angoissé avec mes histoires d'opérations ? Ses ongles s’enfoncent ses paumes. Elle n’a jamais eu l’intention de lui faire du mal. Alors, elle se plante devant lui, sa main lui intimant de s’arrêter.

— Théo…


Ses iris noisette se perdent dans ceux du garçon. Ses beaux yeux verts ont perdu leur étincelle espiègle. Qu’est-ce que tu as ? Mathilde étudie les traits anxieux de son passeur, résistant à l’envie de dégager l’une de ses mèches azur de son front. Ses lèvres se serrent un instant. Puis les mots s’enfuient de sa bouche sans qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir.

— Parle-moi, murmure-t-elle. Dis-moi ce qu’il ne va pas.


Il la considère un moment. Elle baisse doucement la main. Ne t’enfuis pas. Ses paupières se ferment pendant qu’il exhale une respiration tremblante.

— C’est stupide mais… J’ai peur.


Son regard se pose sur elle. Elle hoche légèrement la tête, l’encourageant à continuer. Il prend une grande inspiration alors que ses doigts triturent à nouveau son sac de sport.

— Depuis cette soirée au bar, depuis que je sais qu’il est possible qu’il soit là aujourd’hui… j’ai cette crainte idiote qui me ronge le ventre… Je sais que tu te faisais une joie de m’aider. Mais je… Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si…

— Théo…, hésite-t-elle en faisant un pas vers lui. On peut remettre PAFF à plus tard ou même l’annuler, si tu le souhaites. Ne t’inquiètes pas autant, il...


Elle s’interrompt en le voyant s’accroupir sur le sol. Théo… Un léger tiraillement s’éveille dans sa poitrine alors qu’elle l’écoute reprendre la parole.

— Je sais que ça ne se calmera pas, confie-t-il, le regard dans le vague. J’étais exactement dans cet état l’année dernière. Il… Punaise. Je… Qu’est-ce que je vais faire s’il me trouve bizarre ou si…


La sportive se mord la lèvre. Elle peut comprendre que le handballeur soit impressionnant au premier regard. Mais une naïveté touchante dort sous ces traits implacables. Théo… si tu savais. Elle pose une main hésitante sur l’épaule de son passeur. Liam n’est vraiment pas méchant.

Elle ne peut pas lui raconter qu’elle l’a déjà rencontré. Pas maintenant. Elle ne veut pas prendre le risque d’accentuer l’inquiétude qui assombrit déjà le visage du sportif.


La paume du jeune homme recouvre la sienne.

Un frisson remonte le long de son dos de la blonde.


Elle inspire légèrement.

— Ça va bien se passer, le rassure-t-elle en se penchant vers lui. Sois naturel et tout ira bien.


Les doigts de Théo se crispent sur les siens.


— Viens avec moi, souffle-t-il en levant la tête vers elle.

— Quoi ?

— Lui parler. Si tu es là, ça ira.


Sa respiration se bloque dans sa gorge. Que répondre à ça ? Elle s’agenouille devant lui, la main toujours emprisonnée sous la sienne.

— Il ne t’arrivera rien, insiste-t-elle en cherchant à accrocher le regard de son interlocuteur. Je suis sûre qu’un simple “Salut” ou une question sur le volley suffira à commencer une conversation.

— Ce n’est pas si simple, réplique-t-il en secouant la tête. J’ai… du mal à aller vers les inconnus.

— Pourtant, tu as bien réussi avec moi, lui sourit-elle tendrement.

— Avec toi… c’était différent. C’était fluide, évident. Comme si je t'avais toujours connue.


Le cœur de Mathilde manque un battement. Un voile de chaleur se dépose sur ses joues. Bordel, Théo.

— Peut-être qu’avec lui, ça sera pareil, l’encourage-t-elle joyeusement. Ne te mets pas autant de pression. Je te promets de lui en mettre une s’il te dit un mot de travers.


Un petit rire secoue la poitrine de Théo. Les lèvres de la sportive s’étirent. J’espère que tu prendras soin de lui, Liam. La main du volleyeur aux cheveux azur se tend sur la sienne avant de la lâcher. Sinon, je te jure que je te botterais les fesses.


— Allez, viens ! s’exclame-t-elle en se redressant. Pense simplement au volley. Rien d’autre. On va leur envoyer du lourd à ces anciens.


Alors qu’il acquiesce d’un air déterminé, le visage de l’attaquante se fend d’un sourire éclatant. Elle pousse un cri guerrier :

— On va les détruire ces mécréaaaaaaants !


Théo explose de rire et la sportive ne tarde pas à le rejoindre. Elle l’aide volontiers à se relever, lui indiquant qu’il ne devrait faire attention à ses vertèbres fragiles. Il lui jette une œillade complice avant de faire craquer son dos. Le glapissement de dégoût de Mathilde résonne dans toute la rue, bientôt suivi par le ricanement du passeur.


Et pendant qu’ils se mettent en route vers le gymnase, la même pensée traverse leur esprit.

Quelle chance de t’avoir à mes côtés.

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