19. Contre-attaque

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— Fin des matchs ! Démontez les filets, ramenez vos dossards et les ballons !


Enfin ! Mathilde s’écroule par terre. Pour récupérer l’énergie dépensée, il faudra qu’elle dorme pendant – au moins – trois mois. Elle expire profondément et ses muscles se relâchent. Ainsi détendu, son corps s’étend mollement sur le sol comme une pâte à crêpe grumeleuse. Ou un flan écrasé sur le bord de la route. Au choix.

Sa bouche se tord dans un énorme bâillement. Ils vont me tuer. Liam et Théo, ces deux fous, ont des propulseurs greffés dans les mollets, elle ne voit pas d’autres explications. Pendant deux heures, elle n’a fait que bondir dans tous les sens tel un lapin perfusé au café et s’écraser sur le sol pour tenter de sauver des balles que Môssieur le-libéro-trop-fort-et-trop-beau a de toute façon rattrapées. Un grognement se faufile entre ses lèvres. Tss. La prochaine fois, je prends un transat et je dors ! Et puis, qu’est-ce qu’il a ce traître de passeur à l’obliger à sauter plus haut ? À tirer plus fort ? C’est bon, j’en ai assez fait. Je prends ma retraite. Elle n’est de toute façon pas à la hauteur pour égaler la technique de ces deux petits génies. Non, elle n’est pas du tout dramatique.

Des pas s’approchent d’elle. Elle râle tout bas, lâchant un terrible soupir. Elle n’a clairement pas l’énergie pour tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Qui oserait lui faire la conversation ne doit vraiment pas s’attendre à ce qu’elle raconte des trucs intelligents. Paix à vos âmes, mes neurones de mouette.


— Eh bien, Mathilde ? Fatiguée ? demande la voix de Liam.

— J’suis en pleine forme, maugrée-t-elle en fermant les yeux. Je pourrais encore en faire vingt-huit des matchs comme ça.


Alors qu’elle l’entend s'asseoir à côté d’elle, la volleyeuse croise les bras derrière sa tête. Elle ne fera aucun effort pour guider Détective Conan sur la voie du second degré. Bien fait pour lui. Ça lui bouchera les réacteurs.

— Ah bon ? s’étonne l’intéressé. Tu caches une sacrée vigueur pour quelqu’un qui semble sur le point de s’assoupir.

— C’est ma super technique pour endormir la méfiance de l’adversaire.

— Il n’y a pas que la méfiance des autres que tu endors.

— C’est parce que j’suis hyper douée. Et encore, je pourrais tenter la feinte de la sauterelle bourrée. Là, tu feras moins le malin.

— La feinte de la… quoi ?


Mathilde réprime un bâillement lorsqu’elle entend quelqu’un d’autre s’avancer vers elle. Pourrait-on me laisser trépasser en paix ? Est-ce trop demander ? Elle ne pourra pas soutenir une autre discussion. Aussi éreintée qu’elle est, la sportive assemble des groupes de mots au hasard sans jamais douter du sens profond qu’auront ses phrases. Je suis juste trop forte.


— La sauterelle bourrée, Liam. C’est un art martial qu’on se refile de cousins en cousins.

— T’es sûre que c’est pas une maladie ?

— Ah, tu confonds sûrement avec la maîtrise de la perruche coiffée. Méprise assez commune pour les novices, fanfaronne-t-elle, un doigt en l’air.


Le désespoir qu’elle entend dans le soupir du jeune homme amène un sourire malicieux sur ses lèvres. Aaaaaah, je ne me lasserais jamais de t’embêter.


— Théo, je crois qu’elle est malade. De la fièvre ou quelque chose comme ça. Elle raconte n’importe quoi.


L’attaquante ouvre discrètement les yeux. À travers le rideau de ses cils, elle aperçoit leur passeur s'asseoir à côté d’elle, face à Liam. Un léger rouge fleurit sur les joues du sportif à chaque fois que le handballeur s’adresse à lui. Malgré cette réaction cutanée, ces deux heures d’entraînement aux côtés du champion ont apaisé le stress du volleyeur aux cheveux bleus. Au vu de l’état du joueur au démarrage de l’opération PAFF, elle n’y aurait pas cru. Mais il faut croire qu’elle a parfois – rarement – tort.

Si la stratégie défensive repose sur le libéro, les tactiques offensives sont du ressort du passeur. Plus les tenants de ces postes communiquent, plus l’efficacité de l’équipe se renforce. Au début, lorsque Liam s’approchait de Théo, l’urgence et la peur grandissaient dans ses yeux céladons. Consciente de la panique qui agite la pauvre fougère, Mathilde a toujours trouvé un moyen pour se glisser auprès de l’un des deux garçons. Cela a détendu Théo et Liam leur offre un simple sourire quand il remarque que les doigts du volleyeur cherchent ceux de l’attaquante sous le coup du stress.

Au fil des matchs, les échanges entre les deux joueurs se sont fluidifiés. Face à Théo, Liam n’élève jamais le ton. Il aurait pu, elle l’a déjà vu faire. Mais non. Le passeur échappe au côté brutal du libéro, au grand désarroi de la sportive qui s’est pris de petites piques sur son angle de tir ou sa posture en l’air. Tss. Favoritisme honteux.

Quoi qu’il en soit, quand Liam interpelle Théo alors qu’elle est allongée entre eux, ce dernier, un peu plus sûr de lui, arrive à aligner quelques mots.

— Oh ! Ne… ne t’inquiète pas. Elle doit être… en panne d’énergie.

— Hein ? En panne d’énergie ? demande-t-il en fronçant les sourcils. Mathilde est un… robot ?

— Une version… plus ou moins évoluée d’un grille-pain si on en croit les scientifiques.


Tandis qu’elle les épie discrètement, les paupières à demi-fermées, elle doit se retenir pour ne pas se relever d’un bond. Pardon ?


J’aurais dû me tenir plus au courant des avancées technologiques, j’ignorais qu’on faisait des grille-pains sportifs.

— Après, ce n’est pas le premier modèle de sa catégorie. Elle est… un peu défectueuse.

— Ah ! C’est pour ça qu’elle a raté ta dernière passe !

— Exactement !


Je vais les étrangler.


— Elle… a certaines options en plus, renchérit l'hérétique bleuté. Elle peut te… conseiller de très mauvais choix de repas. Mais ça… c’est un secret d’État.

— Elle essaye d’empoisonner l’espèce humaine ?

— Peut-être. Mais il y a un truc que tu dois savoir. Surtout… ne prononce pas le nom du fruit avec de l’écorce et des feuilles dentées devant elle.

— De l’écorce ? De…. Aaaaah ! Je vois. Tu crois que si on lui en offre, elle ne ratera pas une passe décisive ?

— Ce serait demander un miracle, je…

— Dites, je vous dérange ? les coupe-t-elle brutalement. C’est moi que vous traitez d’appareil électroménager, bande de camemberts moisis ?


Elle s’est relevée sur les avants-bras, prête à les assommer. Mais, au lieu de blémir de peur face à son terrible courroux, les deux garçons explosent de rire. La bouche légèrement ouverte, elle observe Liam se plier en deux et tendre la main à Théo. Ce dernier tape dans sa paume comme s’ils se félicitent d’un bon échange sportif. Nan mais je rêve.

— C’est décidé, je ne jouerais plus avec vous, grogne-t-elle en s’allongeant à nouveau sur le sol. Un grille-pain ? J’suis aussi classe qu’un appareil à raclette ou qu’une crêpière, d’abord !

— Mathilde…

— Nan ! Tu m’as trahie, Sherlock ! s’exclame-t-elle en pointant son index sur l’inspecteur en carton. Je croyais que tu avais du mal avec le second degré et toutes les températures supérieures !

— Pour ma défense, j’ai vraiment cru que tu étais un robot au début ! Mais les yeux de Théo pétillent quand il fait une blague, alors…


Un coup d'œil sur la gauche suffit pour confirmer que leur passeur est au bord de l’implosion. Tss. Elle pourrait faire éclater des grains de maïs avec la chaleur qui émane des joues du garçon. Oh ! Miam, du popcorn. Elle lève les yeux au ciel. Ça suffit, estomac ! Y a des questions plus urgentes !

— Je suis aussi hyper expressive, j’te ferais dire, grommele-t-elle.

— Mais oui, bien sûr. C’est si vrai que tu dois me faire des signes pour que je sache si tu rigoles ou pas, fait-il en haussant un sourcil. Allez, on y va ?

— Nan.

— Mathilde, tu gênes les gens pour démonter les filets.

— M’en fous ! J’veux pas !


Pendant qu’elle croise les bras sur sa poitrine et lève le menton à la manière d’une diva vexée, elle ne voit pas Liam gesticuler dans la direction de Théo. Nan mais ! J’ai aussi un pétillement dans les yeux quand je fais des blagues ! Ses traits se plissent dans une moue mécontente. Pff. C’est quoi cette plante verte au charme irrésistible ?

Soudain, deux paires de mains lui agrippent les chevilles. Son regard tombe sur les visages faussement angéliques des deux génies du volley-ball. Oh bordel.

— Attendez, attendez, souffle-t-elle calmement. Vous avez gagné, je vais marcher. Je vous promets que je serai sage.

— Théo, penses-tu qu’il faille laisser notre attaquante se fatiguer pour si peu ?


Le sportif aux vertèbres délicates secoue la tête en souriant légèrement à son complice. Quel traître !


— J’ai le dos fragile ! Je me suis fêlé douze côtes en mangeant une forêt noire ! s’exclame-t-elle, désespérée. Si vous me traînez sur le sol, vous aurez ma mort sur la conscience !

— Tu es dramatique, soupire Liam en levant les yeux au ciel.

— Mais tu manges uniquement des trucs infâmes ! s’exclame Théo. C’est quoi ce dérèglement gustatif ?


Le libéro hausse un sourcil :

— C’est la partie gâteau qui t'étonne, toi ? Pas celle où elle s’est cassé les os ?

— Vu son historique alimentaire…, grimace le passeur en faisant mine de frissonner d’horreur.

— Il est si terrible que ça ?

— Oh oui. Je… Je ne serais même pas surpris qu’elle aime… la glace menthe-chocolat.

— Je vois… Beurk, c’est vraiment pas bon ce truc-là, acquiesce la cible de l’opération PAFF, écoeurée.

— Je vais vous étrip… aaaargh !


Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle est emportée à travers le gymnase comme une pauvre serpillère. Elle lâche un cri qu’elle étouffe rapidement lorsqu’elle voit quelques anciens se tourner vers elle. Ma dignité est… bafouée. Elle se cache le visage avec ses mains pendant que les deux idiots se prennent pour des agents d’entretiens. Mais sauvez-moi de cet enfer !


Ce n’est qu’une fois devant les gradins que les garçons daignent de la relâcher. Elle se relève d’un bond, les joues rougies par la honte.

— Vous êtes vraiment des nouilles ! s’exclame-t-elle en les menaçant de son index tendu. Des nouilles pas cuites ! Toutes sèches, toutes…. toutes… TOUTES NULLES ! VOILÀ !


Encore un superbe argumentaire. Elle lâche un soupir qui aurait pu raser le continent. Pourquoi son intellect s’enfuit dès qu’elle est fatiguée et affamée ?

— Dis-moi, Mathilde. De quel type de pâtes parles-tu ? Des spaghettis, des penne ? Des farfalle ? demande Liam d’un air léger.

— Des… des…


Bordel. Lesquelles sont mal-aimées ?


— Pendant que tu réfléchis, je vais dire au revoir ! sourit-il en s’éloignant. À toute !


Le juron fleuri de l’attaquante accompagne la fuite du handballeur. Elle s’assoit sur le banc en grommelant qu’elle n’est qu’une pauvre petite chose persécutée. Je devrais me plaindre à la justice, c’est honteux ! Elle ouvre son sac d’un geste sec et change de chaussures sans jeter un seul regard au traître qui se place sur le sol en face d’elle.


Non.

Elle ne craquera pas.


Trop tard.

Ses iris rencontrent ceux, étincelants, de Théo pendant que les lèvres de ce dernier se parent d’un sourire éclatant. L’absence de stress sur son visage et l’aura de joie du jeune homme effacent toute la fausse rancœur de l’attaquante. Merde, auel charmeur celui-là !

— Alors ? lance-t-elle. Rassuré ?

— Il est… incroyable, Mathilde.

— T’as de la bave sur le menton.

— Chut. Il est tellement doux, souffle-t-il, rêveur. Je ne pensais pas qu’il serait aussi gentil. Et, il t’apprécie, ça se voit.

— Oh, je ne suis pas sûre, proteste-t-elle. Même si j’ai pu l’observer mettre des roustes verbales plus brutales, il reste un peu sur ses gardes avec moi. Par contre, toi ! Je suis certaine que tu lui as tapé dans l'œil !


Les iris du volleyeur se mettent à pétiller. Elle pouffe discrètement devant son air béat. Il est chou. Elle tend le poing et, sans hésiter, il y cogne le sien.

— Paaaaf, fait-elle, en arquant un sourcil.


Ils échangent un regard puis Théo lève les yeux au ciel, exaspéré. Fière d’elle, la sportive éclate de rire, bientôt rejointe par le passeur.


Leurs affaires rangées, ils se dirigent vers la sortie. Jetant un dernier coup d'œil en arrière, la sportive observe Liam se laisser emporter en pouffant par les accolades des anciens. Quelque chose de fort le lie à ces joueurs. Le genre d’amitié sincère dont on est incapable de se défaire. Son sourire, son regard chaleureux… Il est heureux. Quand elle le voit s’esclaffer aussi librement, elle imagine Théo à ses côtés, rayonnant de bonheur. Les lèvres de l’attaquante s’étirent et son cœur manque un battement - cardio de merde. Deux soleils faits pour être ensemble.

Les joues un peu rougies par la chaleur ambiante, elle se racle la gorge et se tourne vers son coéquipier :

— Je vais prendre l’air, s’exclame-t-elle d’un ton complice. Vous pourrez avoir un moment à deux.


Elle tourne rapidement les talons mais la main de Théo s’enroule autour de son poignet.

— Ne t’enfuis pas.


Ses yeux verts scintillent doucement sous les néons du gymnase. La lumière orangée se mèle à ses mèches azur, caresse ses pommettes et embrasse ses lèvres. Elle inspire profondément avant de lier un instant ses doigts aux siens.

— Je vous attends simplement dehors, sourit-elle. Ne t’inquiète pas.


Maudissant la température élevée du gymnase, elle se faufile rapidement à l’extérieur. L’air du soir rafraîchit sa peau tandis que des volutes blanches s’échappent de sa bouche. Spirales de nacre, elles s’enroulent les unes autour des autres avant de disparaître, soufflées par les ténèbres de la nuit.

La jeune femme cache un baillement derrière sa paume. Sacré entraînement. Le souvenir de Liam et Théo éclatant de rire se dessine fugacement derrière ses paupières fermées. Un coup de chaud s’empare de son visage. Elle fronce les sourcils avant de se frotter le visage d’une main fatiguée. Bordel, j’ai pris froid avec ces conneries.

Quelques lampadaires diffusent une lueur pâle sur le parking embrumé. Dans sa bulle, elle marche sur les traits des places, s’imaginant acrobate un instant. Devrait-elle partir ? Laisser Théo et Liam se rapprocher sans les gêner ? Ses yeux se dirigent vers le chemin qu’elle prend pour rentrer chez elle et son pied se pose en dehors de la ligne ivoire.


Soudain, une voix brise le silence de la pénombre :

— Ah ! Mathilde ! Je te cherchais !


Oh non. Le corps de la volleyeuse se crispe. J’ai une malédiction inscrite sur mon grand front ou quoi ? Dans un geignement plaintif, elle se tourne vers son interlocutrice. Pot de colle. Fais chier. Il faut vraiment qu’elle vérifie si la phobique de la sueur n’a pas glissé une balise GPS dans son sac à son insu. Ça expliquerait pas mal de choses. Notamment cette capacité terrible à apparaître devant la face de la sportive dans les moments où cette dernière avait envie d’être pénarde. J’ai offensé quel dieu, bordel ?


— Je suis contente de te voir ! Théo m’a dit que tu n’étais pas encore partie.


L’attaquante réprime in extremis un soupir désespéré. Ça fait deux trahisons en moins d’une heure, espèce d’algue bleue ! Tu vas regretter de m’avoir vendue à ce piranha !


— Alors ! s’exclame la blonde en plaçant coquettement une mèche derrière son oreille. Tu te demandes sûrement pourquoi je t’ai poursuivie ! Comme tu le sais, je fête mon anniversaire samedi. Eh oui, tu as bien deviné ! Je suis du signe Balance, n’est-ce pas incroyable ? Le mieux, c’est mon signe lunaire ! Je…


Oh bordel. J’ai pas la patience.


— C’est génial ! coupe brutalement Mathilde avec un sourire crispé. Bon anniversaire en avance alors ! Fête bien !

— Et bien justement ! Je fais une soirée demain soir. J’ai invité plein, plein de gens ! Ça va être absolument génial ! On va boire, chanter, danser… Y aura sûrement des personnes que tu connais ! Tu te souviens de Dana ? Elle aussi sera présente ! J’ai vraiment hâte ! D’ailleurs, tu veux venir ?


Sur le point de se déconnecter de la conversation, Mathilde ouvre de grands yeux étonnés :

— Euh… eh bien… C’est que…

— Ce beau gosse de Théo m’a dit qu’il serait là, affirme l’autre en haussant suggestivement les sourcils. Ou est-ce que c’est Liam qui t'intéresse en ce moment ? Roooh, je vous ai vu ensemble au hand ! minaude-t-elle en agitant la main. Vous étiez très mignons. Mais dis-moi, dis-moi ! Je dois absolument le savoir ! Lequel des deux te plait le plus ?


Les jointures des doigts de la gardienne craquent. Cette fois, c’est trop. Une fois, deux fois mais pas quinze. C’est quoi cette obsession avec sa vie privée ? Cela ne la regarde pas, elles ne sont pas amies. Sa mâchoire se contracte. J’vais la défoncer et l’envoyer en pièces détachées au service après-vente. Qu’elle essaye de me retrouver après ça.


— Oh ! Vous êtes là, vous deux ! lance Andréa, ses yeux se fixant derrière la sportive. Je demandais justement à Mathilde si elle nous rejoindra demain soir ! Alors ! Qu’est-ce que tu en penses ? demande-t-elle en se tournant vers la sportive.


La volleyeuse lève la tête vers ses coéquipiers. Le joueur aux cheveux bicolores lui rend son regard, ses traits légèrement crispés tandis que Théo lui fait un clin d'œil, une lueur amusée illuminant ses iris.

Bordel.

— D’accord, soupire-t-elle en ajustant la bandoulière de son sac sur son épaule.

— Super ! applaudit le ruban adhésif. Liam, je t’ai envoyé toutes les infos en début de séance. Tu leurs transmets, d’accord ? demande-t-elle en posant sa main sur l’avant-bras du garçon. Je dois vous laisser, les amis ! Bonne soirée et à demain !


Sur ces mots, la bimbo en carton-pâte s’éloigne en sautillant. Dans une expiration exaspérée, Mathilde lève les yeux au ciel. Supporter Andréa trois fois par semaine ne suffit pas, il faut aussi qu’elle se la tape le week-end. Malédiction de merde.

— Donnez-moi vos numéros, lance Liam en sortant son téléphone. Je vais vous envoyer l’adresse et vous ajouter au groupe.


La sportive jette un coup d'œil à leur passeur qui lui rend son regard. Ils se sourient discrètement et, pendant un instant, elle songe à remercier l’espèce de chewing-gum usagé. Puis une grimace étire ses lèvres. Jamais de la vie. Pour une fois qu’elle sert à quelque chose celle-ci.

Les numéros de ses deux coéquipiers récupérés, Mathilde range son portable dans la poche de sa veste. Soudain, ses deux neurones restants se connectent.

Oh bordel.


— Euuuuh les gars ? C’est son anniversaire, on est d’accord ?

— Oui ?

— Vous avez des idées de cadeaux ?


Et elle voit à leurs visages déconfits qu’ils n’ont, comme elle, pas pensé aussi loin avant d’accepter la proposition de soirée. Démunie, elle lève la tête vers le ciel où les étoiles scintillent, loin de toutes stupidités humaines. Elle lâche un soupir.

On est vraiment des génies.

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