28. 3. Carton noir

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Alors qu’une vague de panique submerge l’esprit de l’attaquante, ses pas la guident dans la fosse aux lions. Son estomac gargouillant et son instinct de survie l’urgent de prendre la direction du magnifique buffet. Ô Enki. Elle ne peut qu’accepter cette distraction bienvenue. Les débats du coeur : plus tard ! Pour l’instant… MANGER.

Une fille des Ours lui tend un sandwich et la félicite pour son agilité hors du commun pendant que Mathilde s’empare de gâteaux et bonbons qu’elle fourre avidement dans ses poches. La gardienne remercie la joueuse d’un sourire et se heurte au central des Aigles qui lui demande comment vont ses mains. Lorsqu’il remarque les bandages décorant les doigts de la sportive, le grand rapace s’excuse de la force qu’ont mis ses ailiers dans leurs tirs. Elle le rassure en clamant qu’elle est toujours capable de casser les ailes des oiseaux de malheur qui chercheraient à l’embêter. Il rit de bon cœur et lui souhaite bon courage avant de s’eclipser.

Soudain, une voix nasillarde retentit dans les oreilles de Mathilde :

— Mais dites-moi, la confiance règne ! Attention à ne pas prendre ses rêves pour des réalités, princesse. Je m’en voudrais de faire pleurer une joueuse aussi prometteuse.

Elle se retourne. Un bout de fromage dans la main, un étudiant aux cheveux bouclés pose sur elle un regard moqueur. Son maillot, aussi noir que ses iris, ne laisse planer aucun doute quant au nom de son équipe. Ah, Monsieur fait partie des connards. Très bien.

Elle penche la tête sur le côté, faisant craquer ses cervicales. J’vais lui scier sa branche, ça va pas faire un pli.

— Oh, un charognard ! s’exclame-t-elle avec un grand sourire. Que d’assurance, que de toupet. Comment c’est déjà ? Ah oui ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le plus sôt des hôtes de ce gymnase, conclut-elle avec une révérence exagérée.

— Le Renard a des crocs ! J’aime bien, sourit le Corbeau, une lueur mauvaise dans le regard. Un peu de sang frais, ça ne peut pas faire de mal à cette équipe de sournois. Mais je ne suis pas certain que cela suffise pour gagner, cela dit.

Le regard du volatile descend lascivement le long du corps de la jeune femme. La mâchoire de la volleyeuse se tend, un frisson de dégoût secoue son échine. J’vais lui mettre une balayette, il va rien comprendre.

— On établira ça sur le terrain, siffle-t-elle entre ses dents serrées. Mon équipe n’est pas arrivée en finale par magie.

— Non, effectivement… Vous avez votre super atout, ce cher Liam ! Comment va-t-il depuis le temps ?

— Pourquoi ça t’intéresse ?

— Un Renard avec des crocs mais sans subtilité, soupire-t-il avant d’engloutir son bout de fromage. Dommage.

— Réponds, face de plumes. J’ai pas ton temps.

Le volleyeur hausse un sourcil surpris. Ouais, tête de piaf ! C’est fini les politesses ! Pour se retenir d’effacer l’air méprisant du joueur d’un souple crochet du droit, elle commence à dévorer son sandwich. Elle n’aime pas son regard de pervers, son allure de fils à papa et elle hait le fait que le nom de son partenaire se soit retrouvé dans la bouche de ce vautour.

— Tu sais, dit-il en s’éloignant du buffet. Je n’ai jamais compris pourquoi Liam a préféré s’enterrer dans cette pitoyable université alors qu’il avait les aptitudes pour être admis dans notre école d'ingénieur. Il aurait même pu intégrer l’équipe des Corbeaux au lieu de s’allier à des joueurs de seconde zone. Mais bon, qu’est-ce qu’il peut se montrer rancunier, celui-là ! Pff. Je comprends qu’Arthur se soit lassé de son petit air de chien battu. Qu’est-ce qu’il était pénible !

La main de la joueuse se crispe autour de son sandwich. Une colère sourde lui brûle les veines. Une énergie agressive se masse dans son ventre. Ses lèvres se retroussent tandis qu’elle s’avance vers l’impertinent.

— Répète un peu ça, crache-t-elle, le regard brûlant.

— J’ai dit quelque chose qui ne te plaît pas, princesse ? demande-t-il, d’un ton innocent. Oh, je vois ! Tu ne savais pas que votre libéro de génie léchait les bottes de l’un des nôtres au lycée ? Quel petit cachotier ! Dommage qu’Arthur ne soit pas là cette année. Enfin, je dis ça mais c’est dans votre intérêt ! Liam se serait précipité aux pieds de son maître et…

Quelque chose de dangereux feule dans l’abdomen de Mathilde. Un grondement presque animal remonte le long de sa gorge. L’envie de décocher une droite dans la face de ce type la consume, incendiant peu à peu tous les principes de politesse que ses parents ont eu tant de mal à lui inculquer. Je vais le dégommer.

— Hugo !

Avant que l’attaquante ne puisse armer son bras et exploser les dents du Corbeau, trois autres joueurs vêtus de noir surgissent derrière lui. Mathilde reconnaît le passeur asperge à l’air austère et le petit roux surexcité. Mais c’est un volleyeur aux cheveux argentés qui prend la parole :

— Vingt minutes qu’on te cherche ! s’énerve-t-il un index pointé vers l’autre oiseau. Pourquoi c’est toujours la même chose avec toi ? C’est vraiment pas le moment de chercher les ennuis, espèce d’andouille ! Ramène-toi dans les gradins, on a peu de temps avant le début du match !

Puis il porte son attention vers Mathilde :

— Quelles que soient les bêtises qu’il ait pu te raconter, je suis désolé. Ne fais pas attention à lui. Il est très bon dans son domaine mais il a vraiment une personnalité difficile, grimace-t-il, gêné. À plus tard sur le terrain ! Bon match !

Sur cette dernière phrase, il empoigne Hugo par le maillot et le tire vers l’avant tout en maugréant à quel point ce dernier nuit à la réputation des Corbeaux avec ses bêtises. Après avoir murmuré un “désolé” rapide, les deux autres volatiles s’en vont rejoindre leur volée. Le rouquin ose même lui sourire en partant. Elle cligne des yeux, perdue. Quels drôles d’oiseaux.

— Mathilde ?

Liam. Le cœur lourd, elle se retourne vers le libéro. Ses yeux sombres s’écarquillent alors qu’il regarde Hugo se faire traîner vers les gradins. Sa lèvre inférieure se met à trembler. Les ongles de la jeune femme s’enfoncent dans la paume de sa main libre. Putain.

— Qu’est-ce qu’il a dit ?

— Rien de bien intelligent, déclare-t-elle en haussant les épaules. Il a essayé de me déstabiliser, je l’ai envoyé chier. Tout va bien.

Les sourcils du handballeur se froncent. Sa mâchoire se tend. Mathilde se mord la langue. Fais chier. Elle lève les yeux au ciel. Ne peux-tu pas accepter de ne pas connaître l’entière vérité ? Juste une fois ?

Qu’est-ce qu’il a dit ? répète-t-il d’un ton tranchant.

Apparemment non.

—Très bien, très bien ! Mais c’était vraiment pas une conversation intéressante. J’ai vite compris que c’est un connard. Je…

— Mathilde.

— Bon d’accord ! cède-t-elle, la boule au ventre. Il… Il m’a parlé de toi. Et… et d’Arthur.

Les mots ont à peine quitté sa bouche que le visage du sportif perd toutes ses couleurs. Son regard chocolat se voile comme s’il avait vu un fantôme. Putain de merde. Un poids comprime soudain la poitrine de la volleyeuse. Quelle débile. Elle pose sa main sur le bras de Liam, espérant que ce geste puisse l’ancrer dans le présent. Les mots se pressent contre ses lèvres sans pouvoir les franchir. Elle ouvre la bouche mais le hurlement de David la coupe dans son élan :

— Mathilde ! Liam ! Venez vous échauffer ! On a des Corbeaux à rosser !

Elle adresse un vague signe de la main dans la direction du Capitaine. Elle n’ose pas détacher son regard des traits du libéro.

— Si tu veux en discuter, propose-t-elle doucement, on peut se…

— Plus tard, coupe-t-il en reculant d’un pas. On a un match à gagner.

— Liam, attends !

Ses doigts s’aggripent au survêtement du volleyeur. Il s’écarte immédiatement, comme si elle l’avait brûlé :

— Laisse-moi, crache-t-il, sévère. Il n’y a rien à dire de plus.

La dureté de son ton lui fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre. En un instant, elle se retrouve face à un mur. Rigide, froid. Elle regarde Liam se détourner d’elle, se frayer un chemin dans la foule pendant qu’elle reste plantée là comme une idiote. Dans sa poitrine, quelque chose craque.

Elle remonte dans les gradins en pestant contre sa grande bouche et l’autre corvidé à deux neurones. Le passé de son libéro contient deux parfaites raclures. Et alors ? Comme si ça changeait quoi que ce soit entre toi et moi ! Elle s’assoit sur le banc et passe une main fatiguée dans ses boucles blondes. Bordel de merde.

— Un bonbon contre ces pensées qui te tracassent ?

Elle lève les yeux. Son regard rencontre les prunelles céladon de son passeur. Théo… Le poids sur sa poitrine s’amoindrit, la pression sur sa trachée s’atténue. Même si le souvenir du visage troublé de Liam lui plombe l’estomac, elle respire un peu plus librement. Il s’installe à côté d’elle et lui tend la friandise qu’elle accepte du bout des doigts. Elle n’a pas le cœur à manger, son sandwich à moitié dévoré gît au bout du banc. Elle pose la tête sur l’épaule du volleyeur, lâche un énorme soupir puis lui raconte sa rencontre avec le vautour et la réaction de leur libéro.

— Je n’aurais pas dû lui dire, souffle-t-elle en tirant faiblement sur le papier coloré de la sucrerie.

— Il l’aurait appris d’une façon ou d’une autre.

— Fait chier.

— Hé.

Il se tourne vers elle et glisse une boucle blonde derrière son oreille :

— Tout va bien, lui sourit-il. Ce n’est pas de ta faute.

Elle grogne tout bas avant de se réfugier dans les bras du garçon. Alors qu’il la serre contre lui, la respiration de la jeune femme s’accélère, ses joues s’empourprent. Bordel. Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Il se détache d’elle et la gardienne n’a qu’une seule envie; le retenir.

— On va gagner ce match, d’accord ? l’encourage-t-il en dézippant son propre gilet de sport. Et après, on essayera d’aider Liam avec Arthur. Chaque chose en son temps. Tu n’as rien à te reprocher.

Il pose un baiser sur son front. Elle ferme les yeux un instant. Je suis amoureuse de toi. Un grognement. Ferme-la. C’est pas le moment.

Son regard se baisse vers les terrains en contrebas. Les balles ont commencé à fuser dans tous les sens, leurs rebonds résonnent presque trop fort aux oreilles de l’attaquante. Elle se lève du banc et sort ses genouillères de son sac. Le sourire méprisant d’Hugo, la réaction glaciale de Liam tournent en boucle dans son esprit. Et ça lui casse profondément les noix.

L’agacement lui piquant les doigs, elle se tourne vers son sandwich à moitié entammé. Truc ultra sec, j’te mangerai pas maintenant. Elle déballe le bonbon qu’elle a fourré dans sa poche et le gobe immédiatement. L’envie d’hurler sa frustration se presse au fond de sa gorge.

— Mathilde ? Pourquoi tu fais ta tête d’étagère bancale ?

— Avec toutes ces conneries, j’ai besoin d’une fichue raclette.

Il explose de rire tandis qu’elle referme rageusement son sac de sport.

Nan mais c’est vrai quoi ! feule-t-elle en prenant la direction des terrains. Pour qui il se prend l’autre corniaud de corneille à dire des trucs pareils ? À une inconnue en plus ! J’te jure, je vais lui péter les rotules ! Il fera moins le malin quand il devra ramper devant Liam !

— Oh là, tout doux, ma chère panthère, rigole Théo en posant ses mains sur les épaules de Mathilde. On va éviter de blesser des gens volontairement.

— Ça serait pas volontaire, grogne-t-elle, les bras croisés. Je glisserai sans faire exprès et mon poing se retrouverra malencontreusement dans sa gueule de putois.

— Bien évidemment, bien évidemment. Et si je te dit que la balle c’est de la raclette et que les adversaires des poêlons, ça te motive ?

— Oh bordel, Théo. À TABLE !

Ils dévalent les marches à toute vitesse puis se joignent enfin à leur équipe pour s’échauffer. Ils réussissent à éviter un laïus de Juliette sur l’importance d’être à l’heure en lui promettant son poids en bonbons. Lorsque son corps est chaud, Mathilde se rend compte que les deux matchs l’ont bien secouée. Elle est claquée. Son regard cherche Liam et sa mâchoire se tend quand elle le trouve en train de s’étirer seul. Faut que tu tiennes. Faut absolument que tu tiennes.

Quelques minutes plus tard, M. Venner fait signe à l’équipe de s’approcher de lui :

— Vous voilà en finale ! s’exclame le professeur en souriant. C’est déjà un très bel accomplissement ! Vous pouvez être fiers de vous. Quoi qu’il arrive, vous n’avez pas à rougir de votre parcours. David, briefe les sur l’équipe adverse.

— OK, Boss ! J’vais les mettre au parfum, acquiesce le Capitaine tout en ignorant le grognement agacé de l’éducateur. Vous les avez vus à l'œuvre. Ces oiseaux de malheur n’ont aucune pitié. Leur passeur principal est un prodige du volley, il est en passe de devenir joueur professionnel. Il travaille beaucoup avec son attaquant droit. Méfiez-vous de ces deux là, ils sont très rapides.

Mathile se tourne discrètement vers Théo. Un clin d'œil complice, un sourire.

— Bref, soyez constamment sur vos gardes, continue David d’un ton sérieux. Ce sont les pires adversaires que l’on aurait pu avoir en finale. Mais cela fait trop de temps qu’ils sont invaincus. Ce soir, les gars… Ce soir, on marque l’Histoire. Ce soir, on les bat !

Les applaudissements et sifflements excités des Renards éclatent dans le gymnase, bientôt rejoints par ceux des autres équipes installées dans les gradins. Pendant que le chef des anciens abreuve ses coéquipiers de multiples recommandations stratèges, Mathide observe les estrades se remplir de spectateurs. Punaise, c’est pas de la rigolade, ce tournoi.

Au coup de sifflet, elle s’avance sur le terrain et se place sur la droite. Son regard accroche celui d’Hugo qui se tient de l’autre côté du filet, bien en face d’elle. Elle contient la bouffée de haine que lui inspire la corneille stupide. Tu ne perds rien pour attendre, choucas débile.

De son côté, Théo serre la main à son homologue asperge tandis que sur la gauche, Juliette échange une blague avec le petit roux qui éclate de rire. Mathilde jette un coup d'œil par-dessus son épaule. Le visage fermé, Liam fait rouler ses épaules, les yeux perdus dans le vague. Elle inspire profondément. Chaque chose en son temps.

Engagement pour les Corbeaux. Mathilde descend son centre de gravité pendant que la balle traverse le terrain en une courbe simple. Facile.

— J’ai ! crie Fred.

Soudain, muée par un effet tardif, la balle change de direction et atterrit sur la ligne de fond.

Point pour les Corbeaux.

Une ovation explose dans les gradins et Mathide serre les dents. Putain.

Ils perdent trois autres points de la même façon. Alors qu’ils se préparent à échouer encore une fois, Liam réussit à prévoir la trajectoire finale du ballon et se jette en avant. L’orbe jaune et bleu s’envole vers Théo. Un sourire ravi étire les lèvres de la sportive. C’est parti. Elle s’élance, saute et arme son bras.

BOUM.

Son attaque est immédiatement bloquée par Hugo.

— C’est pas pour aujourd’hui, princesse, souffle-t-il en haussant les sourcils.

Mathilde montre les dents mais ne répond pas. Une avalanche d’insultes - toutes très recherchées - submerge néanmoins son esprit et elle doit réprimer son instinct pour ne pas les balancer à la figure de l’autre affreux.

Plus le temps passe, plus les points s’accumulent du côté des Corbeaux. Mathilde continue de se faire contrer, soit par une grande blonde qui occupe le poste de central soit par Hugo. Mais elle n’est pas la seule à être mise en échec. Juliette n’arrive pas à bloquer la fusée rousse en face d’elle, Théo a du mal à entrevoir les plans du passeur opposé et Liam… Elle se mord l’intérieur de la joue. Le libéro n’a toujours pas quitté son état somnanbulique. Le regard dans le vide, il semble réfléchir à tout sauf à ce qui se déroule devant lui. Elle plisse les lèvres quand le handblalleur est rappelé au banc et remplacé par Robin. Bordel, Liam.

La première balle à trouer la défense de leurs adversaires est celle de Juliette. À partir de cet instant, les Renards retrouvent du poil de la bête et s’infiltrent avec avidité dans la faille repérée par la petite rousse. Les multiples attaques éclair du rouquin surexcité pleuvent jusqu’à creuser l’écart que l’équipe de Mathilde a eu tant de mal à combler. Merde. Mais lorsque David entre sur le terrain à la place de Fred, la complicité qu’il entretient avec Juliette et Mikaël commence à rattraper le retard accumulé. Enfin, jusqu’à ce que le sifflet signale la fin du premier set ; les Corbeaux gagnent la première manche.

Mathilde essuie la transpiration sur son front avec le bas de tee-shirt et retourne au banc avec la mort dans l’âme. Putain de volatiles.

— Bon alors, le trio de génies ! Va falloir vous réveiller si vous voulez qu’on gagne ce match ! s’exclame David d’un ton plus doux que d’habitude.

Le regard de la blonde se dirige vers Liam. Le jeune homme acquiesce dans la direction du Capitaine mais aucune émotion ne passe sur son visage. Sa jambe tressaute nerveusement, ses doigts se crispent à intervalles irréguliers. Elle fait un pas vers lui mais Théo l’arrête d’une main sur l’épaule, lui soufflant de le laisser essayer. Après un instant d’hésitation, Mathilde recule en grognant que s’il n’y arrive pas, elle secouerait l’inspecteur dans tous les sens. Une œillade complice scelle l’affaire et le passeur tire Liam à l’écart.

La gardienne essaye d’écouter le discours de motivation de leur Capitaine mais ses yeux sont irrésistiblement attirés par ses partenaires. Elle observe Théo tenter de soutenir le regard de Liam sans que ce dernier ne relève la tête, perdu dans son monde. Cela n’empêche pas le volleyeur aux cheveux bleus de continuer à parler. Elle a beau tendre l’oreille, ils sont trop loin pour qu’elle puisse comprendre quoi que ce soit. Soudain, Liam étend le bras dans la direction de Mathilde. Théo fronce les sourcils et semble hausser le ton. Le libéro redresse le buste, la machoire serrée tandis que l’artiste baisse la tête, les lèvres pincées.

— Allez les gars ! On y retourne ! s’exclame David en tapant dans ses mains.

Liam ne perd pas une seconde pour se placer sur le terrain. Mathilde se contient pour ne pas l’intercepter. Elle se tourne vers Théo qui vient la rejoindre :

— Il a dit quelque chose ?

— Non, soupire-t-il. Ce type est buté comme un porte-serviette tordu.

— Tch. J’vais lui foutre un coup de pied au cul, il m’en dira des nouvelles.

— Pas sûr qu’il comprenne la métaphore, grimace le passeur, une étincelle espiègle dans le regard.

— Tu veux parier ?

— Hmm. Je préférerai parier sur notre victoire sur les Corbeaux.


Un clin d'œil.

Elle lève les yeux au ciel puis tend son poing au passeur. Tu as raison. Il y cogne le sien en pouffant. Hors de question qu’on se fasse rouler dessus par ces oiseaux de malheur.

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