28. 4. Espoir

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Mathilde inspire profondément lorsqu’elle voit Hugo se placer face à elle, un sourire satisfait sur le visage. Le joueur se permet même de lancer une œillade charmeuse à Théo. Les ongles s’enfonçant dans ses paumes, l’attaquante se retient - avec beaucoup de difficulté - d’aller briser les rotules du volatile. Pour éviter de regarder la face de l’autre truffe, elle jette un coup d'œil à Liam. Blême, il semble sur le point de vomir. Oh, Liam… Courage.

La première balle atterrit violemment dans les bras du libéro. Il lâche un sifflement de douleur et la mâchoire de la gardienne se tend. Tiens bon. La force de l’impact envoie le ballon valdinguer hors des limites du terrain. Comme s’ils avaient senti une faille, les Corbeaux focalisent sur Liam.

Chaque frappe d’engagement est de plus en plus brutale. Alors qu’elle voit la peau du jeune homme se couvrir de marques, Mathilde lance un regard inquiet à Théo. Il lui signe de ne pas s’en faire mais ses traits crispés ne transmettent pas le même message.

Les Corbeaux continuent de s’acharner jusqu’à ce que David s’interpose. Dans un grand cri guerrier, le Capitaine réussit à contrôler le tir. La balle vole vers Mikaël qui la renvoie vers Juliette. Avec sa fourberie innée, l’attaquante rousse arrache un point aux joueurs adverses. Bordel, yes !

Le vent tourne enfin. À force d’acharnement, les combines bien huilées des trois anciens permettent à l’équipe de remonter dans le score. Puis, lorsque les oiseaux reprennent le libéro dans leur viseur, Mathilde explose :

— Allez Liam ! On est avec toi ! s’écrie-t-elle, se tournant vers lui. Te laisse pas déstabiliser par ces piafs à la con ! Montre leur ce que t’as dans le ventre, bordel de merde !


Soudain, la balle file au-dessus de la sportive. Sans perdre une seconde, elle s’élance vers l’orbe et arme son bras. Mais, alors qu’elle prend de la hauteur sur Hugo, un détail attire son attention. Une étincelle vengeresse s’allume dans le regard brûlant de la blonde. Ouh, on va s’amuser. Elle fait mine de viser le fond du terrain avant de frapper le ballon à la verticale, pile entre le filet et le volatile méprisant.

VLAN.

Hugo pousse un cri de crécelle et bondit en arrière.


Un coup de sifflet.

Point pour nous.


Alors qu’elle se rétablit agilement sur ses jambes, le gymnase rugit de fierté. Elle hausse un sourcil dans la direction de son adversaire :

— Ouais. J’suis pas une princesse, connard.


Seul témoin de la pique verbale, Théo éclate de rire et se joint aux acclamations du public. Elle lui lance un clin d'œil avant de s’incliner modestement devant les gradins. Oui ! Gloire à moi !

Dès lors, les deux joueurs s’amusent à terroriser Hugo à coup d’attaques lançées tout près de sa personne. En voyant les Renards prendre de l’avance sur eux, les Corbeaux finissent par sortir leur joueur inutile du terrain, à la grande satisfaction d’un certain duo.

Le passeur et l’attaquante se tournent vers le libéro, fiers d’eux. Un sourire maléfique sur les lèvres, ils gesticulent dans tous les sens jusqu’à attirer l’attention de Liam. Puis Mathilde bombe le torse et pose comme bodybuilder pendant que Théo tourne autour d’elle en prenant un air choqué. Quelques couleurs reviennent sur le visage du handballeur qui leur adresse un faible sourire. Victorieux, les deux étudiants échangent une tape de main complice avant de se reconcentrer sur le match. Allez ! On peut gagner cette finale !


Chaque point des Renards est grapillé aux prix de grands efforts. À chaque fois qu’ils marquent, leurs adversaires ne sont pas loin derrière. Mais leur résistance finit par payer. C’est avec un écart au score minime qu’ils remportent le deuxième set.

Le troisième set commence trop vite au goût de Mathilde. C’est à peine si elle a le temps de reprendre son souffle. Un battement de cil et elle se retrouve à nouveau sur le terrain pour la dernière ligne droite. Bordel. Réprimant un baillement, elle observe les Corbeaux se placer de leur côté puis rencontre le regard plein de haine d’Hugo. Elle lui fait un grand sourire tout en le saluant exagérément de la main. Alors Maître Connard ? On fait moins le malin maintenant qu’on sait qu’on a le Q.I d’une moule ?


Plus le match avance, plus la fatigue se fait sentir. De la transpiration coule sur le visage de la volleyeuse, sa respiration s’emballe et ses tirs manquent de leur précision habituelle. C’est la même chose pour Théo. Elle le voit se frotter les yeux et secouer la tête, comme si le sommeil menaçait de le prendre à tout moment. Ils doivent continuer de se donner à fond. La victoire n’est pas loin, bordel !

Alors, ses muscles se tendent. Encore et encore. Elle court, elle saute, elle frappe. Encore et encore. Son corps souffre, sa vision se trouble mais elle refuse d’abandonner.

Soudain, une balle traverse le terrain dans sa direction. Ses jambes sont lourdes. À cette vitesse, elle ne sera pas assez rapide pour rattraper le point. Tentant le tout pour le tout, elle plonge.


— J’ai ! s’exclame une voix familière.


BOUM.

Le ballon file de l’autre côté du filet.

Point pour les Renards.


Mathilde lève la tête vers celui qui vient de sauver l’action. Liam se tient au-dessus d’elle, les muscles des cuisses contractés. Lorsqu’il lui tend la main pour l’aider à se relever, elle joint immédiatement sa paume à la sienne. Une fois debout, elle presse ses doigts, le regard brillant. Tu es revenu, n’est-ce pas ? Il acquiesce en souriant, comme s’il avait entendu sa pensée.

— Merci, chuchote-t-il. Merci à vous deux de m’avoir ramené.


Elle lâche la main du sportif pour planter brutalement son index dans les abdos de ce dernier.

— Avec plaisir ! chantonne-t-elle pendant qu’il recule d’un pas, la main sur son ventre.

— Ack. Je suppose que je l’ai cherché, grimace-t-il.

— J’vois pas du tout de quoi tu parles.


Elle lui rend son sourire puis le pousse vers sa place attitrée :

— Allez, Monsieur l’inspecteur. On a une finale à gagner ! On se bouge les fesses !


Elle accompagne ses encouragements d’un coup de pied dans le postérieur du garçon.


— Aoutch ! C’était vraiment nécessaire, Mathilde ?

— Simple souci de cohérence, Sherlock. J’avais dit à la fougère que je te botterai le cul.


Il lève les yeux au ciel, elle éclate de rire. Mathilde se tourne vers Théo qui n’a pas perdu une miette de la scène. Le passeur leur fait un grand sourire, son visage s’illuminant de joie. Les battements du cœur de l’attaquante s’accélèrent. Une étincelle de défi brille dans son regard. Cramponnez vous à vos sièges, le trio de génies est de retour !

Avec un libéro pleintement fonctionnel, les Renards reprennent l’avantage. Leur avance n’est jamais confortable mais elle suffit à leur insuffler l’espoir de remporter le match. Alors, ils se battent. À coups de griffes, à coups de dents. Sans jamais laisser une seule occasion à leurs adversaires de briser leur cohésion. Et, au bout d’une bataille acharnée, l’équipe de Mathilde triomphe des Corbeaux sous les vivats excités des spectateurs.

Alors que le volume de la musique monte de plusieurs crans, les professeurs accompagnateurs donnent la coupe à David qui la brandit fièrement sous les ovations de la foule venue envahir les terrains. Mathilde se laisse porter par l’euphorie et tombe dans les bras de ses équipiers pendant qu’on les applaudit chaleureusement.

À la fin de la cérémonie de remise des trophées, les festivités démarrent sérieusement. L’alcool coule à flot, les lumières froides du gymnase laissent leur place à des spots colorés. Plus intéressant encore, le buffet est à nouveau inondé de nourriture. L’attaquante rafle tout ce qu’elle peut avant de s’enfuir dévorer son butin dans un coin des gradins. Elle entend clairement Liam et Théo se moquer de son comportement d’animal sauvage mais elle n’en a rien à faire. Elle a tout donné pour cette finale, elle a bien le droit - le DEVOIR, oui ! - de manger pour quatre !

À peine a-t-elle eu le temps d’essuyer sa bouche qu’on lui propose un match amical. Elle décline l’invitation, préférant le confort d’une douche chaude avant toute autre réjouissance. Ses affaires de sport récupérées, elle se faufile tant bien que mal entre les fêtards et rejoint sa chambre avec un soupir soulagé.

Une fois propre, elle enfile un pantalon large et un ample sweat-shirt noir. Devant le miroir du salon, elle s’observe d’un air sceptique. Pourquoi a-t-elle soudainement envie de voir des bijoux décorer ses oreilles, ses lèvres teintées d’un léger baume ? Elle remonte le tissu de son haut de sorte à ce que l’on voit son ventre. Ces courbes qu’elle a toujours souhaité cacher, ces formes qu’elle n’assume pas en tant que femme, elle se surprend à vouloir les montrer ce soir. Putain. Elle rabat son pull sur son corps en grognant. Pourquoi change-t-elle d’avis maintenant ? Pourquoi rejeter sa féminité pendant des années pour désirer l’afficher à cette soirée ? Ne peux-tu pas rester constante avec ce que tu veux ?

La porte du studio s’ouvre sur les rires de Dana et Andréa. Mathilde se fige. Bordel. Elle n’a pas besoin que ces deux là se moquent de sa tenue ou…

— Oh Mathilde ! Tu es déjà prête ? demande la reine de beauté en refermant le battant derrière son amie. Ce sweat-shirt te va à ravir !

— Merci, grommelle l’intéressée, toujours pas convaincue.


Elle se détourne du miroir, les sourcils froncés. Elle croise le regard de son ex-pot de colle qui lui adresse un sourire gêné :

— Dana étudie la mode, hésite Andréa avant de s’asseoir sur le canapé. Tu es… Tu peux te fier à son avis.

— Oh ! Tu veux que je te prête quelque chose ? propose Dana en sautillant sur place. Des bijoux ? Ou d’autres habits ? J’ai ramené pleins de choses si jamais !


Qui amène son dressing pour une compétition sportive ? La gardienne étudie l’air excité de l’étudiante et suppose que sa volonté de l’aider doit venir des deux bières qu’elle a bu pour fêter leur victoire. Un autre coup d'œil dans la glace. Peut-être qu’une paire de boucles d’oreilles… Mathilde lâche un soupir. Qu’est-ce que Liam et Théo penseront en la voyant soudainement féminine ? Les souvenirs de l’anniversaire d’Andréa défilent devant ses yeux. Ils l'avaient trouvée sublime à cette soirée. Même habillée d’un simple sweat-shirt. Une grimace. Est-ce que cette fois-là compte vraiment ? Ils étaient pompettes ces deux génies.


Elle secoue la tête. Elle doit rester droite dans ses bottes.

Elle a rejeté toutes ces choses féminines, elle ne peut pas revenir en arrière.

N'est-ce pas ?


— C’est gentil Dana mais… je vais rester comme ça, déclare-t-elle en ignorant la déception qui enserre son coeur. Faut que je puisse bouger librement si on me demande de jouer un match amical.

— Oh mais les vêtements que je…

— Passez une bonne soirée ! coupe-t-elle en attrapant son manteau. On se revoit au gymnase !


Sans attendre la réponse des deux amies, elle claque le battant du studio et s’élance dans le couloir. Pourquoi se sent-elle aussi frustrée d’avoir refusé la proposition de Dana ? Pourquoi faire une exception serait renier le chemin qu’elle a fait jusqu’ici ? Perdue dans ses pensées, elle fonce droit devant elle pendant que les questions continuent de s’amonceler dans son esprit.

Soudain, elle se heurte brutalement à un mur.

— Ack, Mathilde !


Ah. Raté. Pas un mur. Elle chancelle. Deux mains se posent sur ses épaules pour la stabiliser. Pour une sportive de mon niveau, j’ai vraiment un équilibre en carton ! Elle lève la tête vers la personne qu’elle a prise pour un tas de briques. Liam. Encore une fois la beauté du jeune homme la frappe. Ses mèches humides tombent devant ses yeux, un doux sourire étire ses lèvres charnues et son débardeur noir sublime sa muculature. Lorsqu’il la lâche pour refermer sa veste de training, l’attaquante doit se souvenir d’arrêter de baver. Oups.

— Quand tu auras fini de jouer au bulldozer, est-ce que tu pourrais… m’accorder quelques minutes de ton temps ? J’ai… Je n’aurais pas dû réagir comme ça lorsque… Ce que je veux dire, s’énerve-t-il, mécontent de son élocution, c’est que je te dois des explications.


Mathilde fronce les sourcils. Est-ce qu’il croit vraiment que je suis fachée contre lui ? Elle avise la main du volleyeur et, pendant un instant, elle envisage de lier ses doigts aux siens pour le rassurer. T’es amoureuse. Alors qu’un voile de rouge se dépose sur ses joues, elle serre les dents en maudissant les habitudes qu’un certain passeur lui a faites prendre. Saleté de fougère bleue.

— Liam. Tu ne me dois pas d’explications. Quoi qu’il se soit passé, c’est oublié. Je ne t’en veux pas.


Leurs regards se verrouillent.

Un sourire.

Des milliers de papillons s’envolent dans le ventre de la gardienne.


— J’aimerais quand même t’en parler, souffle-t-il en lui prenant la main. Mais pas ici.


Ils traversent les couloirs de l’internat, se faufilent hors des sections réservées pour la compétition et montent les escaliers. Lorsqu’ils atteignent le dernier étage, Liam pousse la porte de sortie de secours et Mathilde s’avance sur le toit du bâtiment.

Un vent froid s’enroule autour d’elle. Elle inspire l’air frais à plein poumons, la tête levée vers le ciel. Ici, l’éclat des étoiles est bien plus perceptible, la pollution n’est pas là pour le voiler. Ses pensées voguent vers ce soir où elle s’est allongée aux côtés de Théo pour observer ces mêmes astres. Un sourire mélancolique se dessine sur ses lèvres. La stratégie PAFF est née cette même nuit. Les prunelles noisettes de la jeune femme se posent tendrement sur Liam. Regarde le chemin qu’on a parcouru jusqu’ici, Théo. Quelle chance j’ai eue de tomber sur vous deux.

Elle s’appuie sur une barre en métal et plonge ses mains dans son manteau :

— Eh bien, Sherlock ! Les règles de sécurité ne…

— Arthur.


Coupée dans son élan, Mathilde ferme sa grande bouche. Elle observe Liam se perdre dans ses pensées, les yeux fixés sur l’horizon. Puis le sportif inspire profondément avant de confier son souffle à la nuit.

— C’est le nom de mon… meilleur ami, déclare-t-il quelques instants plus tard. Ex-meilleur ami.


La voix du handballeur est rauque. Déchirée, écorchée. Lourde de souvenirs. Chaque mot semble s’arracher de ses cordes vocales avec violence. Alors que les traits du garçon se crispent, Mathilde se redresse, prête à faire un pas vers lui :

— Liam…

— Arthur et moi… On s’est connus en seconde, lui sourit-il tristement. Deux génies académiques. On comprenait les choses plus vite que les autres, on poussait les professeurs à nous donner plus de réponses, on se trouvait ralentis par les difficultés de nos camarades. Alors, pour passer le temps, on discutait beaucoup pendant les cours. Il… est vite devenu un ami très proche. Moi qui avait toujours été mis sûr le côté à cause de mes facilités, j’avais enfin trouvé quelqu’un… quelqu’un qui me comprenait.


Sa mâchoire se tend, ses mains commencent à trembler. Il serre les poings, comme pour se donner le courage de continuer.

— Un jour… un jour, j’ai commencé à le voir autrement. C’était à la fin de la première. Il avait cette… étincelle dans le regard. Il me prenait la main, il me serrait dans ses bras, il me touchait le bras, la jambe quand on était en classe. Alors j’ai… J’ai commencé à croire qu’il pourrait y avoir quelque chose entre nous.


Le ventre noué, Mathilde ferme brièvement les yeux. La souffrance qui traverse le visage du handballeur la blesse. Elle aimerait le prendre dans ses bras, lui dire qu’il n’a pas à revivre cette histoire, qu’il n’a pas besoin de rouvrir ses cicatrices. Elle baisse la tête. Ces comportements tactiles, Théo et elle se sont aussi permis de les avoir. Ses sourcils se fronçent. Bordel.


— En terminale, il… Il m’a embrassé, continue Liam, la voix tremblante. Ça s’est déroulé pendant l’un de ces après-midis qu’on passait chez lui pour faire nos devoirs. Il s’est penché vers moi et… il a posé ses lèvres sur les miennes. Juste pour… “tester” qu’il disait. Après plusieurs de ces tests, toujours exécutés chez dans le secret de sa maison, j’ai… pris la liberté de déduire qu’on était ensemble.


Il expire profondément, un rire nerveux sortant de sa bouche :

— Tout était un peu comme ça avec lui. Des hypothèses, des non-dits, des… semblants de vérité, raconte-t-il avec un sourire forcé. Je ne m’en suis pas tout de suite rendu compte. Je… je me suis laissé porter par ses mots doux, par ses gestes affectueux. Pourquoi se méfier ? Il a toujours été comme ça. Charmant, extraverti… Mystérieux. Flirter, c’était son… naturel. Il embrassait les filles sur la joue un peu plus longtemps, il posait sa main sur la taille de ses amis tout en les regardant avec des yeux brûlants. Mais… Malgré tout ça, je me sentais spécial. Il n’y a qu’avec moi qu’il s’enfermait dans les toilettes. Il n’y avait qu’avec moi qu’il restait dormir si tard. Enfin… C’est ce qu’il me disait.


Un soupir.


— Il… il était le roi des faux-semblants. Parce que tout ça… Tout ça n’était qu’une histoire d’apparences, Mathilde. Sa côte de popularité avait grandi depuis la seconde. Etait-ce son air insouciant, son côté tactile qui ont charmé les autres ? Peut-être. De mon côté, je continuais de le voir toujours comme un héro. Il m’avait permis de m’intégrer, il m’avait permis d’avoir une bande avec laquelle traîner après les cours. Je n’avais pas le droit de douter de lui, il m’a tout donné.


Une bourrasque de vent ébourriffe les mèches grises du handballeur. Le regard perdu dans le vague, il se met à tapoter le muret devant lui avec l’avant de sa basket.

— Je ne n’ai pas vu les petits mots qu’il échangeait avec Cassandra, je n’ai pas fait attention aux heures qu’il passait à faire du soutien à Aline chez elle. Que Victor lui propose des matchs de foot très tard le soir ne m’inquiétait pas. Après tout, il était mon prince et j’étais le sien. Lorsqu’il n’honnorait pas nos rendez-vous ou qu’il faisait passer l’un de ses amis avant nous, j’étais triste mais… Tu comprends, “j’étais celui qui comptait le plus pour lui”, s’exclame-t-il en se tournant vers elle. Alors, pourquoi s’inquiéter ?


Alors que les lèvres du jeune homme se mettent à trembler, Mathilde s’avance vers lui. C’est pas de ta faute, Liam. Elle s’assoit sur le muret qu’il essaye de détruire à force de petits coups de pied et stoppe sa basket de la sienne. Il expire un souffle amusé avant de lever ses yeux sombres vers elle.

— Au lycée, je faisais du hand à un niveau presque professionnel. J’adorais ça, continue-t-il, la gorge nouée. Mais, parce qu’il m’avait confié sa passion pour le volley et sa volonté que je sois auprès de lui, je me suis inscrit dans son club de volley. Tout ce sport rendait mon emploi du temps très compliqué. Qu’importe, je m’arrangeais toujours pour le voir. Au fil du temps, sa présence aux entraînementx s’est faite de plus en plus rare. Ce n’était pas grave. Je lui faisais un rapport détaillé de chaque séance ! Je me donnais à fond pour lui. J’ai… je ne vivais que pour lui. Jusqu’à m’oublier, moi. Et un jour… ce qui devait arriver… arriva.

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