28.5. Mort subite

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— Il a dû oublier qu’il m’avait invité à dormir chez lui ce soir-là. Ses parents n’étaient pas là mais comme d’habitude, je suis passé par derrière et j’ai monté les marches jusqu’à sa chambre. C’est là que je les ai surpris ensemble. Lui et Hugo.

Les yeux de Mathilde s’écarquillent. Pardon ? Liam sourit tristement avant d’acquiescer. Soudain, une vague de haine pour le piaf stupide se fracasse contre la volonté de fer de l’attaquante. Elle n’a jamais vu Arthur - vu la raclure que c’est, vaut mieux pour ses genoux qu’il ne croise pas mon chemin - mais Hugo est toujours dans les parages. Lui, j’vais le dégommer. On reverra pas sa face de pignouf avant longtemps.

— Suite à cet… incident, Arthur m’a reproché pas mal de choses. Il me disait que si j’avais été plus attentif à lui, plus présent, plus… entreprenant, il n’aurait pas succombé aux charmes d’Hugo. Entre deux blâmes, il m’a fait comprendre qu’on n’avait jamais été ensemble et que je devais arrêter de vouloir le contrôler. À force d’entendre ce discours tous les jours, j’ai fini par me dire que… que c’était moi le problème. Alors, petit à petit, il m’a… pardonné et on est retombés dans la même routine. Il m’embrassait, il me tenait contre lui. Tout ça à l’abri des regards. Et un jour, je l’ai vu au bras d’Hugo. Dans les couloirs du lycée, à la cantine… Partout où il n’osait pas se montrer avec moi.

Il expire profondément et relève la tête. Son regard caresse le visage de Mathilde avant de se fixer sur un point derrière elle.

— Je me suis dit que je ne me laisserais plus berner par ses belles paroles. J’ai… changé mes vœux d’orientation. Je me suis concentré sur mon avenir, mes passions. J’ai intégré la fac de bio au lieu d’aller dans son école élitiste, j’ai continué le handball en compétition et gardé le volley pour le loisir. J’ai coupé tous les ponts avec lui et nos amis communs.

Un sourire timide étire les lèvres du volleyeur.

— Au final, cette… relation m’a transformé, reprend-t-il, d’un ton un peu plus assuré. J’ai appris à décortiquer les émotions des autres, à les repérer sur les visages, à… avoir un coup d’avance sur les réactions de chacun. Pour me protéger, je vous ai dit, à toi et à Théo, que j’avais du mal à retenir certaines expressions. En vérité… je les connais et les manie mieux que je ne l’ai laissé entendre. Il y en a que je ne comprends vraiment pas mais c’est juste que… je ne veux plus qu’on essaye de mentir ou de transformer la vérité. Que ce soit pour une chose aussi ridicule qu’une tournure imagée.

Alors qu’il expire un long soupir, une animosité violente secoue les veines de la joueuse. Tu ne méritais pas d’être maltraité de la sorte. Ses dents grincent les unes contre les autres et les jointures de ses doigts craquent dangereusement. Quels immondes connards. Quelques excercices de respiration sont nécessaires pour évacuer la rage qui brûle son ventre. Le meutre est toujours interdit par la loi, le meurtre est…

— Si tu songes à aller violenter Hugo, ne te donne pas cette peine, déclare le sportif en s’asseyant à côté d’elle.

— Je ne suis que douceur, Liam, siffle-t-elle, la mâchoire tendue. J’ai jamais pensé à balancer cette énorme bouse du premier étage de l’internat.

— Ah bon ?

— Et non ! J’ai pensé à le balancer cinq fois du dernier étage.

Elle ne signe pas qu’il s’agit d’une blague mais Liam pouffe de rire à côté d’elle. Elle grogne qu’elle est sérieuse, qu’elle voudrait faire subir mille souffrances à ces deux abrutis maléfiques. Elle commence même à décrire ses idées de torture lorsque le libéro pose une main sur son genou.

— Mathilde, la rassure-t-il en caressant le tissu du jean avec son pouce. Je… J’ai réussi à faire mon deuil. Enfin, il reste quelques traces, tu l’as bien remarqué. Je… Je n’aurais pas dû bloquer comme ça sur Hugo, je n’aurais pas dû vous repousser aussi froidement, Théo et toi. C’est juste que… Je…

— C’est juste que voir ce rejeton des Enfers t’a fait revivre toutes tes années de lycée, finit-elle à sa place. Et c’est normal. Après tout ce qu’ils t’ont fait, tu gardes des cicatrices, tu ne peux pas guérir de trois ans d’abus émotionnels en un claquement de doigts ! Prends ton temps, Liam. Ni moi, ni la fougère ne t’en voulons, je peux te le garantir.

— Je n’avais pas envie que vous me voyiez aussi… aussi vulnérable. J’imagine que c’est raté, sourit-il en retirant sa main de la jambe de l’attaquante. C’est parce que je voulais prévenir cette situation que j’ai vous ai appelés, Théo et toi hier soir.

— Hier soir ? demande-t-elle les sourcils froncés.

— J’aurais voulu vous avoir tous les deux mais… tu n’étais pas disponible. Quand j’ai essayé de parler d’Arthur, même superficiellement, à Théo, j’ai… j’ai bloqué, soupire-t-il en passant une main fatiguée dans ses cheveux. Puis il a commencé à me poser des questions, à me guider hors de cette spirale de panique. Jusqu’à ce que je déblatère toute cette histoire. C’est parce qu’il la connaissait qu’il m’a pris à part lors de la finale.

Mathilde ferme brièvement les yeux. Elle aurait pu être là. Au lieu de bavasser avec Aïsha à propos de choses ininteressantes, elle aurait pu être là pour son libéro. Mais, malgré son absence, il a trouvé quelqu’un pour l’écouter et l’aider. Que Théo ait pu répondre présent au moment où Liam en avait besoin lui réchauffe le cœur. Elle inspire profondément et lève la tête vers les étoiles. Tu gères la fougère.

— Tu n’étais pas obligé de m’en parler, tu sais, murmure-t-elle en se tournant vers le sportif. Tu as rouvert tes blessures hier soir, tu as affronté ton passé aujourd’hui et tu trouves encore le courage de…

— Mathilde, l’arrête-t-il en repoussant une boucle derrière l’oreille de la jeune femme. Je voulais t’en parler. Théo et toi, vous êtes… Vous êtes importants pour moi. Théo… Il est comme ce soleil qui revigore la nature après de longs jours de pluie, celui… qui réchauffe la terre après les premières neiges, celui qui enflamme les couleurs de l’automne. Il rayonne d’une énergie si puissante, si… magnétique qu’il m’aide à considérer la vie comme autre chose qu’une liste de choses à accomplir.

Un sourire étire les lèvres de la volleyeuse. Les traits de leur passeur se dessinent dans sa tête, son rire résonne dans ses oreilles. Elle voit ses cheveux azur ondoyer au gré du vent, ses prunelles vert d’eau brillant d’une lueur espiègle. Le cœur de Mathilde manque un battement. Encore une analyse finement exécutée, cher Inspecteur.

— Au fond, tu n’es pas si différente de lui, murmure Liam, presque pour lui-même. Quelque part, toi aussi… Tu rayonnes. Tu as cette fougue ardente, cette impétuosité que personne n’oserait essayer de contenir, cette rage - presque animale - d’enfin vivre pour toi.

Les joues de l’attaquante s’empourprent.

— Tu me donnes envie de me battre, d’aller de l’avant, lui sourit-il. Avec Théo et toi… J’ai fait plus de chemin à vos côtés que j’en n’aurais fait seul.

Les lumières de la ville se reflètent dans les iris marrons du garçon. Elle observe ces lueurs mourrantes se dessiner sur son visage, la brise jouer avec les deux bijoux qu’il porte à l’oreille gauche. Je suis amoureuse de toi. Elle se détourne de lui, les lèvres serrées. Chut.

— Je suis heureux que tu m’aies donné une autre chance, souffle-t-il, ému. Après cette histoire avec Arthur, j’ai… du mal à faire confiance, du mal à me faire des amis. De vrais amis. Sans toi, sans Théo… je n’aurais…

Sa voix se brise et Mathilde se jette dans ses bras. Elle sent les mains du libéro se perdre dans ses boucles, son corps trembler contre le sien. Les paupières de l’attaquante se ferment pendant qu’elle resserre son étreinte.

— Tu as ta place avec nous, Liam, chuchote-t-elle en caressant son dos. Tu comptes pour Théo, tu comptes pour moi. Vraiment. Je sais que tu l’as déjà compris. Il y a des événements que je n’aurais pas pu gérer sans toi, des choses que je n’aurais pas comprises sans tes mots. Je…

Elle se détache légèrement de lui.

Leurs regards se lient, leurs souffles se mélangent.

Je suis amoureuse de toi.

Soudain, le visage de Théo apparaît dans son esprit. Elle revoit le jeune homme lui confier son attirance pour Liam, elle se souvient de sa propre promesse de l’aider à sortir avec lui. La phrase qu’elle voudrait tant expulser de son cœur douloureux se bloque dans sa gorge. Non. Ses doigts se crispent sur la taille du libéro. Elle ne peut pas faire ça à Théo. Elle ne peut pas le trahir de cette façon. Alors, elle s’écarte et se lève d’un bond, ses yeux humides fixés sur la porte de secours :

— Tu viens ? demande-t-elle, la voix un peu tremblante. On a laissé notre passeur sans surveillance avec de l’alccool qui coule à flôt ! Il va encore faire des bêtises si on est pas là pour l’en empêcher !

Elle ouvre le battant, un grand sourire aux lèvres :

— Allez, Sherlock ! On a une vie à sauver et une victoire à fêter !

Liam l’étudie du regard pendant un instant avant de se lever du muret. Lorsqu’il se plante devant elle, ses sourcils se fronçent, ses paupières se plissent, comme s’il essayait de décrypter les secrets qu’elle n’a pas le courage de révèler.

— Mathilde…, commence-t-il, en levant sa main vers le visage de la sportive.

— Allons bon, j’ai quelque chose sur la face ? rit-elle faussement en s’essuyant les joues. On s’en fiche ! Vite, je commence à avoir faim !

De peur que ses traits ne trahissent la tristesse qui secoue son corps, la gardienne se précipite dans les escaliers. Elle les dévale à toute vitesse, sprinte à travers les secteurs interdits de l’internat et quand elle débouche dans les ailes réservés aux sportifs, Liam lui attrape la main. Son cœur se serre devant l’incompréhension plissant les traits du handballeur. Pardonne-moi.

— Je… je dois juste chercher quelque chose dans ma chambre, déclare-t-elle en baissant les yeux. Je vous retrouve au gymnase !

Elle presse ses doigts avant de s’enfuir dans le couloir. Tu n’es qu’une simple entremetteuse. Des gouttes salées brouillent sa vision, une vive douleur lui déchire la poitrine. Elle ne peut pas candidement leur dire qu’elle est tombée amoureuse d’eux deux ! Ça n’existe pas, les relations à trois ! Les sanglots lui brûlent la gorge. Tu n’es qu’une simple entremetteuse. Elle doit se retirer de l’équation, laisser Liam et Théo réaliser qu’ils sont faits pour être ensemble. Tu n’as jamais fait partie de l’histoire.

Le cœur en miettes, elle ouvre la porte du studio, la claque d’un coup de pied en arrière et se laisse glisser contre le battant. Ses mains tremblent, ses voies respiratoires semblent trop étroites pour faire passer l’air dont elle a cruellement besoin. Putain de merde.

— Mathilde ?

Gênée d’être vue dans cet état, la volleyeuse essuie son visage d’un geste brusque puis lève la tête. Andréa. Assise sur le canapé, son ex-pot de colle a les yeux rouges, ses joues portent encore les traces séchées de ses larmes. Super. Mathilde se force à sourire, essayant tant bien que mal de réprimer les émotions qui l’assaillent.

— Je vais te laisser tranquille, hoquette-t-elle en se relevant. Je…

— Non, attends ! Les autres ne sont pas là… Reste, s’il te plaît.

L’attaquante serre les dents et jette un coup d'œil vers sa chambre. Elle pourrait s’y réfugier jusqu’à ce qu’elle arrive à étouffer cette crise de pleurs, jusqu’à ce qu’elle réussisse à reprendre ses esprits. Mais elle reste fichée là comme un piquet. Ses - putains - de larmes persistent à couler le long de ses joues, son estomac continue de se tordre et son cerveau s’obstinue à lui hurler d’arrêter de chialer. Elle se tourne vers Andréa, les sourcils fronçés. Fais chier.

— Qu’est-ce que tu as ? siffle-t-elle, entre de grandes respirations pour se calmer. Pourquoi tu pleures ?

— Je pourrais te retourner la question, rétorque la phobique de la sueur.

— On n’irait pas bien loin alors.

La brune lui sourit faiblement. Puis elle pose sa main sur l’assise du canapé et l’invite d’un signe de tête à s'asseoir à ses côtés. Mathilde lève les yeux au ciel. Comme si j’avais besoin de m’faire réconforter par mon ex-pot de colle ! Nan mais c’est quoi ce bordel ? Je… Lorsque son postérieur rencontre le tissu du divan, un grognement se faufile entre les dents de la gardienne. Traître de corps.

— Tu sais, reprend Andréa, quelque part… ça me fait du bien de te voir pleurer.

— Aoutch, grommelle l’intéressée, les bras croisés.

— Non mais… Tu parais presque… humaine en un sens.

La respiration tremblante, l’attaquante essuie son visage avec la manche de son sweat-shirt. Qu’est-ce qu’il raconte encore, le spaghetti gluant ? Elle fronce les sourcils. Elle est bourrée ?

— Qu’est-ce que tu veux dire ? l’interroge-t-elle d’un ton agacé. J’suis comme toi, bordel de merde.

— Pas vraiment, non. Tu es tenace, magnétique, assurée… Te voir en pleurs comme ça… Je me dis que tu as aussi tes faiblesses.

Mathilde baisse les yeux sur son haut mouillé et taché de morve. Sans blagues.

— Tu sais… j’ai essayé, continue l’étudiante en lettres. D’être extravertie, d’attirer l’attention, de me maquiller, de m’habiller comme ces filles qu’on voit dans les publicités. Je voulais être remarquée. Et pendant ma première année d’université, ça a marché. Il ne me manquait plus que mon prince charmant pour que ma vie soit parfaite.

Un soupir.

— Puis je t’ai vue. Tu étais… différente des autres. Franche - à la limite de l’impolitesse -, plus musclée que certains garçons et sans aucun style. Tu as attiré Théo dans tes filets sans le moindre effort. J’étais… soufflée. Comment avais-tu fait ? Il fallait que je me rapproche de toi, que je sache comment être aussi à l’aise avec mon vrai moi, avec la gente masculine. Mais j’avais beau essayer, tu me….

— Ouais, désolée de t’avoir déçue, s’énerve Mathilde, la mâchoire tendue. De ne pas être l’héroïne à laquelle tu t’attendais, de ne pas avoir donné satisfaction à tes attentes. Faut croire que j’suis pas aussi parfaite que j’le laisse paraître.

Elle se lève du canapé, regrettant déjà la brutalité de ses paroles. Putain, Mathilde. Fais un effort. Elle se tourne vers Andréa avec l’intention de nuancer ses propos mais la jeune femme la prend de vitesse :

—J’ai compris qu’on ne pourrait jamais être amies le jour de mon anniversaire, déclare Andréa, les lèvres pincées. Je pensais que Liam serait mon prince charmant. Mais non. Lui aussi, tu l’avais déjà séduit.

C’en est trop pour Mathilde qui réagit au quart de tour :

— Putain, Andréa ! explose-t-elle. Je ne cherche pas à me faire des mecs ! Je ne cherche rien de tout ça ! Je ne pensais pas tomber sur Théo, quelqu’un qui renchérirait sur mon humour bancal ou quelqu’un capable de me mettre face à mes contradictions comme Liam. Je n’ai pas fait exprès de tomber amoureuse d’eux, bordel de merde ! s’écrie-t-elle, son cœur se faisant soudain plus léger. Je suis désolée de m’être comportée comme une connasse avec toi, je suis désolée de ne pas avoir été honnête ! Tu es exactement ce que j’aurais dû devenir si j’avais été plus féminine, plus délicate, plus… Si j’avais été moins moi. C’est à cause de ça que je suis incapable de te regarder en face ! Parce que toi et moi, on se ressemble. On a essayé de faire du mieux qu’on a pu pour atteindre un objectif stupide et on a échoué. Je ne serais jamais raffinée, douce ou gracieuse ; tu ne pourras pas tenir ce personnage de princesse parfaite indéfiniment ! Arrête de te mentir à toi-même, Andréa ! Tu n’as jamais eu des vues sur Théo, tu n’as jamais été amoureuse de Liam ! Tu es…

Les mots meurent sur ses lèvres. Elle serre les dents, son regard fixé sur Andréa. Puis elle expire une respiration frustrée et se laisse tomber sur le fauteuil en face de l’étudiante. Elle passe une main fatiguée dans ses boucles, grognant contre le tournant dramatique pris par ce tournoi de volley. J’étais sensée m’éclater à exploser des gens avec des balles ! Pourquoi j’me retrouve à gueuler sur une pauvre fille qui n’a rien fait ? Un soupir. Putain. Achevez-moi.

Après quelques instants, Mathilde reprend la parole d’une voix plus douce :

— Je suis désolée, Andréa. Au fond, je pense que je t’apprécie. Même si j’ai passé mon temps à te fuir pour éviter de réfléchir à ma propre image. Peut-être qu’un jour, on pourra être amies mais… je ne pourrais pas être celle que tu veux.

Un faible sourire étire la bouche de la brune. Ses iris bleus scannent l’attaquante pendant un instant. Puis, son ex-pot de colle soupire :

— Et toi ? C’est quoi le problème avec Théo et Liam ?

Mathilde lâche un grognement :

— Tu sais, à un moment, tu m’as demandé de choisir entre les deux. Eh bien, j’en suis incapable, soupire-t-elle. Surprise ! Je suis amoureuse des deux. Un amour différent certes mais l’intensité est la même.

— Pourquoi ne pas être honnête avec eux ? Je croyais qu’il fallait arrêter de se mentir à soi même.

— C’est ça, fais la maligne, siffle-t-elle, un sourcil arqué. Imagine que…

— Que quoi ? rétorque la brune en enroulant une de ses mèches autour de son doigt. Que tu perdes la chance de te déclarer et que tu passes à côté de la plus belle histoire d’amour du monde ?

— Argh, Andréa ! Soyons réalistes ! Un couple c’est deux personnes !

— Je… peu importe, déclare l’intéressée en levant les yeux au ciel. Tu es amoureuse de deux personnes qui t’aiment sûrement en retour. Quand je me suis…déclarée à Liam, il m’a dit qu’il avait déjà quelqu’un dans son cœur.

— “Quelqu’un” c’est singulier, Madame l’étudiante en langage.

— Peut-être que ce n’est qu’une façon de parler. Mathilde. S’il te plait. Arrête de faire ta tête de mule et va les voir. Dis-leur que tu les aimes.

Bordel. La volleyeuse blonde se redresse, inspire un grand coup avant de faire craquer ses cervicales.

— Très bien, accepte-t-elle d’un ton ferme. Mais de ton côté, parles à Dana. En plus d’être une chouette personne, elle te soutiendra toujours. Tu le sais très bien.

Un rouge pivoine fleurit sur les joues de la brune et Mathilde sourit en marchant vers la porte du studio. La main sur la poignée, elle se retourne vers l’étudiante :

— Andréa ?

— Hmm ?

— Merci de m’avoir écoutée. J’espère qu’on pourrait être amies un de ces quatres.

— Je l’espère aussi.

Le battant claqué, Mathilde s’élance dans le couloir. Plus elle s’approche du gymnase, plus sa respiration s’emballe. Son palpitant bat à cent à l’heure, le stress lui brûle le ventre. Elle a envie de leur dire. Elle est amoureuse de deux gars incroyables. Deux personnes qui sont devenus plus que des amis, plus que des coéquipiers. Avec eux, elle est devenue une meilleure version d'elle-même.

Lorsqu’elle débarque, essoufflée - putain de merde - , devant les grilles de l’internat, elle les remarque immédiatement. Debouts près de l’entrée du complexe sportif, les deux élus de son cœur rient, leurs mains entrelacées. Un sourire étire les lèvres de la gardienne. Vous êtes si beaux.

Elle fait un pas en avant.

Théo s’approche de Liam.

Le souffle de Mathilde se bloque dans sa gorge.

Le passeur pose ses lèvres sur celles du libéro.

Tu n’es plus néssaire.

Un feu d’artifice explose dans la poitrine de la sportive tandis que son monde s’écroule.

Opération PAFF : Terminée.

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