Elle a un an de plus, 41 ans et 2 mois
Et peut-être que si tu me serres très fort contre toi,
on arrive à rentrer tous les deux dans la même vie.
Je te laisse un mot
Pierre n’est pas très date, voire pas du tout, il retient à peine sa date de naissance mais il tient à marquer le coup pour leur premier anniversaire de rencontre. Une nuit entière à l’hôtel. Ils n’ont jamais eu l’occasion (la volonté ?) de dormir si longtemps ensemble. Oui, bon dormir à peu près mais dormir quand même …
Il dort encore. Elle s’introduit sous la couette. Sa tête, comme une tête chercheuse, vise son gland. Au repos. Tranquille. Mou et tendre comme un bonbon. Sa bouche encercle son bonbon en bâton et malgré son sommeil, la réaction est immédiate : ça grossit à vue d’œil ou plus exactement à « vue de bouche ». Elle se régale de cette évolution rapide et annonciatrice de bien des plaisirs à suivre. Elle n’oublie pas les deux petits bonbons accolés au principal. Les caresses sont insistantes et le tout est agréable. Le bonbon semble parfaitement dur. Elle sort sa tête de la couette. Constate ses yeux encore fermés mais un léger rictus témoignant d’une certaine satisfaction. Elle n’attend pas d’autre signe pour s’empaler sur son gland plein d’émotions déjà. Ses mains la rejoignent dans sa quête du plaisir matinal. Elle découvre son torse, la disparition de la chaleur de la couette fait poindre tous ses tétons. Les siens sont exquis. Il cherche à les goûter. Cela provoque une accélération de son bassin sous l’emprise de ses mains. Il ouvre les yeux pour admirer ce buste cambré en arrière laissant se dessiner ses seins excitants.
Il se laisse faire encore un temps mais d’un coup, il prend le dessus en la plaquant contre le matelas : ses coups de reins sont doux et brutaux à la fois mais il ne résiste pas longtemps à son réveil si tentant. Encore un va et vient puis deux ... et il explose en elle, dans un râle, repu avant de s'aplatir sur elle gardant encore la chaleur des deux sexes dans leur bain de sécrétions de plaisir ...
- Tu es amoureux.
- Non. Elle me trouble, me séduit et m’inquiète, m’attire et m’effraye. Je me méfie d’elle comme d’un piège, et j’ai envie d’elle comme on a envie d’un sorbet quand on a soif. Je subis son charme et je ne l’approche qu’avec l’appréhension qu’on aurait d’un homme soupçonné d’être un adroit voleur. Près d’elle j’éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Je me sens en contact avec un être anormal, en dehors des règles naturelles, exquis ou détestable. Je ne sais pas.
Saval prononça pour la troisième fois :
- Je te dis que tu es amoureux. Tu parles d’elle avec une emphase de poète et un lyrisme de troubadour. Allons, descends en toi, tâte ton coeur et avoue.
Servigny fit quelques pas sans rien répondre, puis reprit :
- C’est possible, après tout. Dans tous les cas, elle me préoccupe beaucoup. Oui, je suis peut-être amoureux. J’y songe trop. Je pense à elle en m’endormant et aussi en me réveillant… c’est assez grave.
Son image me suit, me poursuit, m’accompagne sans cesse, toujours devant moi, autour de moi, en moi.
Est-ce de l’amour, cette obsession physique ?
Sa figure est entrée si profondément dans mon regard que je la vois sitôt que je ferme les yeux. J’ai un battement de coeur chaque fois que je l’aperçois, je ne le nie point. Donc je l’aime, mais drôlement.
Je la désire avec violence, et l’idée d’en faire ma femme me semblerait une folie, une stupidité, une monstruosité.
J’ai un peu peur d’elle aussi, une peur d’oiseau sur qui plane un épervier. Et je suis jaloux d’elle encore, jaloux de tout ce que j’ignore dans ce coeur incompréhensible...
Yvette, Guy de Maupassant
Au bout d'un an, Ella se dit que le coup de foudre amoureux, personne n’y croit, sauf dans les films à soi. Mais il est heureux, à qui le croise et le vit. On sait vite que c’est pour la vie, son coup de foudre, un soir de foudre dans un train. C’était divin, une évidence de premier choix sans laisser le choix à la connivence. Là est l’évidence, les mois passent sans que ce sentiment trépasse. Seuls leurs êtres sont séparés, leurs âmes sont à jamais liées. Le moindre rendez-vous provoque en eux la même émotion, sans raison, le même frisson du premier jour.
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