Ses âmes, ouvrez à Ella
Les amis sont des anges silencieux, qui nous remettent sur nos pieds
quand nos ailes ne savent plus comment voler.
Bienheureux celui que l’amitié a trouvé sur son chemin
pour l’étreindre dans le sourire et dans le chagrin.
Victor Hugo
- Je ne t'ai jamais dit, mais nous sommes immortels.
- Oui Alain et moi je suis la Reine d’Angleterre !
- Je te signale que drama Queen est décédée donc tu ne peux pas être Elizabeth de toutes façons !
- Donc tu vois que nous ne sommes pas immortels !
- Elle non, mais nous oui !
- Mais bien sûr et ça te vient d’où cette idée loufoque ?
- Mais ton expression marche avec Camilla Parker Bowles, épouse de Charles … Diana était quand même vachement mieux non ?
- Camilla n’est pas reine mais consort je te signale.
- Ah non mieux vaut pas la sortir elle. Franchement Lady Di était mieux non ?
- Tiens une autre que tu cites qui n’est pas immortelle…
- Dans mes fantasmes elle est super vivante !
- T’es vraiment con Alain. Mais pourquoi sommes-nous différents nous ? Et ne me dis pas que je suis dans tes fantasmes s’il te plaît !?
- Je ne vais pas le dire mais tu y es encore plus que Lady Di car elle sauf erreur elle n’écrivait pas et donc je ne me l’imagine pas bien dans mon lit.
- ….
- Toi par contre … ce n’est pas pareil ! Tu pourrais très bien d’ailleurs passer à la réalité avec moi non ?
- Non non et non. Nous avons déjà eu cette discussion… Recentre-toi : pourquoi sommes-nous immortels ?
- Parce que nous laissons une trace de nous … je chante, tu écris …
- Hop hop hop : tu es une star à chansons envoûtantes. Moi juste à écrire des trucs ici dans l’atelier donc l’immortalité est largement à nuancer et à différencier entre toi et moi.
- Oui mais tu laisses une trace de ton passage quand même !
- Oui alors la reine et sa bru ont laissé davantage de traînées que moi.
- Ah oui tu crois que c’était des traînées ?
- Mais tu m’écoutes parfois ?
- Non à vrai dire, non, juste je te lis.
- T’es vraiment trop pénible Alain.
- Oui je sais mais je suis immortel donc il va falloir t’y faire.
- Non je crois que je vais me faire hara-kiri pour abréger mes souffrances sonores.
- Attends … avant de partir, écoute ma dernière création.
- Mais je pars là Alain …
- Non écoute s’il te plaît Ella.
« J'sais pas pas pas pas pas pas pas
J'sais pas pas pas
Un jour, je t'aimerai moins
Jusqu'au jour où je ne t'aimerai plus
Un jour, je sourirai moins
Jusqu'au jour où je ne sourirai plus
Un jour, je parlerai moins
Jusqu'au jour où je ne parlerai plus
Un jour, je courirai moins
Jusqu'au jour où je ne courirai plus
Hier, on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui, nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la République
Où le rose a des reflets bleus
Résidents, résidents de la République
Des atomes, fais ce que tu veux
J'sais pas pas pas pas pas
J'sais pas pas pas
J'sais pas pas pas pas pas
J'sais pas pas pas
Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus
Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s'entrouvrira
Hier, on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui, nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la République
Où le rose a des reflets bleus
Résidents, résidents de la République
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux
J'sais pas pas pas pas pas
J'sais pas pas pas
J'sais pas pas pas pas pas
J'sais pas pas »
Alain Bashung
- Je vais mourrir Ella …
- Je sais Alain, ne raccroche pas, je te parle dès l’au-delà.
Voilà le genre de discussions qu’elle peut avoir avec les gens depuis que trois rencontres ont éclairé sa vie, sa vie intérieure, celle où depuis longtemps déjà Ella sait qu’elle est différente. Elle a tout mis sur le compte des liens du sang de ses familles. Mais au fond d’elle, au plus profond de son âme, elle savait qu’il y avait encore autre chose. Et c’est la rencontre avec Manon dans ce fameux atelier d’écriture virtuel qui va lui livrer sa première lecture d’elle-même. Ella a toujours senti une main invisible l’accompagner dans son quotidien, comme elle sait être protégée par son ange gardien. Elle sait que depuis petite tout lui réussit, tout ce qu’elle veut elle l’a. Son intelligence innée y est forcément pour quelque chose mais pas que.
Quand Manon l’aborde par la messagerie de l’atelier, la jeune trentenaire sait où elle met les pieds mais surtout qu’il faut y aller pas à pas. Par écrits, par téléphone, parce que les deux bichettes ne vivent pas du tout l’une près de l’autre. En quatre ans, déjà quatre ans, elles n’ont réussi à se voir que trois fois quelques heures. Mais les outils numériques d’aujourd’hui permettent d’être connectées en permanence. Elles le sont, dans tous les sens du terme. Elles ont même entrepris de co-écrire un roman loufoque … abandonné pour quelques années mais il reprendra et aura une suite en 348 volumes au moins, et deviendra une série à succès quand elles l’auront décidé. Si, si, elles y croient.
Apparemment le début du reste de sa vie commence quand on s’en rend compte … mais comment le reconnaître ? Pour sûr, il faut plusieurs vies dans une vie pour vivre de restes aussi longtemps que la vie le permet. Les restes du frigo, en plus, on trouve toujours à les finir en proposant des plats maisons aux noms improbables : salade poubelle, hachis par ici, bouillon aux boulons, soupe aux sourires … Vous aussi, vous finissez le réfrigérateur avec des aliments que vous n’auriez a priori pas mêlés quand le frigo était tout plein ?
Et bien la vie et le début de la fin, c’est pareil … parfois les événements font que des personnes (que spontanément on n’aurait pas mêlées), vont finalement se rencontrer et s’apporter des tournants ou des tourments qui vont les marquer pour le reste de leurs vies.
À titre d’illustration, l’arrivée d’Ella sur un site d’écriture. Comment le premier jour du reste de sa vie y a débuté ? Lorsque quasiment le même jour, deux personnes sont entrées. Chacune à leur façon, en contact avec Ella pour mesurer … son niveau de vie. Non pas son niveau social mais bien le niveau. Comme dans un game sur console. Niveau 1 réussi, passe au suivant. Et bien les deux cherchaient à leur façon à connaître son âge de vies. Bon c’est juste que d’un côté, elle avait la police 150 ans (c’est l’âge que lui donne sa pièce d’identité) et de l’autre, la syndicaliste qui lui donnait 1000 ans (c’est réellement l’âge ressenti).
Donc les deux savaient compter mais de fil en aiguille, d’aiguille en pelote (basque car à tricoter ? Mais qui tricote encore !? Sincèrement ?) … ils lui ont décrypté le reste de sa vie et au fur et à mesure de leurs explications, ses épaules s’allégeaient tout en continuant à écrire des textes légers.
Pour ce premier tournant de vie bien tourmentée, le plus drôle c’est que la syndicaliste est devenue sa sœur d’amour, la police a fini par disparaître. Que de chemins parcourus dans cette manif pleine de rebonds ! A chaque virage ou bifurcation, Manon lui explique qu’elles sont des êtres de lumière envoyées sur Terre à travers les âmes qui traversent les millénaires. Que si elles sont aussi connectées l’une à l’autre, c’est sûrement parce que dans une ancienne vie, leurs âmes se sont déjà croisées et que dans cette vie, elles ont des choses à régler. Et qu’elles se retrouveront encore dans les vies futures. Et ça tombe bien, Ella est persuadée depuis toujours que la réincarnation existe.
Des heures au téléphone
A encaisser aphone
Un bain pour la détente
Musique pour l’attente
Première chanson
Premier frisson
« Puisque la nuit n’est qu’un tour de manège,
Qu’un jour on s’en ira sur les banquises,
Comme un ange qui la nuit me protège. […]
Encore des volcans qui s’éteignent. […]
Je m’accroche à la vie. »
Jennifer
Tout est dit … les anges veillent encore et toujours en en appelant un autre dans leurs rangs … des plumes en perspectives que je ne voudrais voir qu’en confettis et paillettes.
Je ne suis pas encore prête
Patientez s’il vous plaît
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Je n’ai rien sur le cœur
Je suis sans cœur
Je m’connais par cœur
Je n’ai rien dans la tête
Je suis toute bête
Et pourtant j’m’entête
Je n’ai rien à vous dire
Je suis à languir
En train de verdir
Je respire avec le cœur
Et j’hurle à mon coeur
Défendant encore
J’entends des voix
Je suis sans voix
Sur la bonne voie
Je regarde en silence
Et j’hurle à distance
En pleine conscience
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C’est Manon la pénible
Celle des moments si perfectibles
Elle vient de temps en temps aux nouvelles
On a beau dire « pas de nouvelles
Bonnes nouvelles »
Mais elle sait que ce n’est pas
Ainsi que tu fonctionnes
Alors elle s’actionne
Pas à pas
Pour te soutenir
Pour te faire sourire
Elle aimerait être des essuies glace
Effaceurs pour que tu fasses face
Elle est là à penser à toi
Pendant que tu te débats toi
Seul ou peu accompagné
Malgré ta vie de réalité
N’oublie pas que la vie est belle
Cherche ton petit haut chaque jour
Pour oublier les mauvais jours
Elle t’embrasse fort telle
Une arme blanche
En attendant ta revanche
Jeux thèmes Manon.
Quatre années plus tard, une rencontre encore due au hasard (oui enfin on va dire ça car Ella sait bien qu'il n'existe pas ce hasard, la vie n'est faite que de rendez-vous téléguidés par à-haut ! ou d'ici-bas ?) lui met sa voisine sur son chemin. Elle a encore une autre approche de cet éveil spirituel. Elle perturbe le cerveau d’Ella juste suffisamment pour qu’Ella trouve ses propres réponses, son propre chemin. Mais cette voisine, en une soirée, lui apporte pleins de clés à expérimenter pour découvrir ce qu’Ella sait sans y mettre les mots, ce qu’Ella ressent et repousse aussi car ses liens d’âme, ses liens avec ses morts, elle a quand même du mal à les vivre et les encaisser sereinement. Mais sa quête spirituelle est à parfaire pour savoir qui elle est vraiment au fond d’elle même. Quelques semaines après cette rencontre, Ella a une mixité de signes qui s’enchaînent et qui enfin lui donne le décodeur potentiel. Elle sait ce qu’il lui reste à faire. Elle sait où elle doit aller pour trouver sa vérité. Elle se met à tout écrire pour poser les bagages restants. Elle se vide pour mieux récupérer toute l’énergie nécessaire pour faire face a ce qui l’attend avec l’au-delà. L’achat du pendule est la prochaine étape … la bonne ? Il est trop tôt pour le dire à vrai dire.
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