SA TROISIÈME VIE

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Je ne lis pas les lignes de la main, juste dans les yeux de l'univers
pour percevoir l'être Ange qui vit en toi ...

Ella a compté ses années et elle a intégré qu’à partir de maintenant, elle a moins de temps à vivre que ce qu’elle a vécu jusqu’à présent…Elle se sent comme ce petit garçon qui a gagné un paquet de friandises : la première il la mangea avec plaisir, mais quand il s’aperçut qu’il lui en restait peu, il commença réellement à les savourer profondément ! Ella n’a plus de temps pour supporter des gens stupides. Elle n’a plus de temps pour faire face à la médiocrité. Elle ne tolère plus les manipulateurs et opportunistes. Elle est mal à l'aise lavec les jaloux, qui cherchent à nuire aux plus capables. Elle, son temps est trop précieux. Elle veut l’essentiel, son âme est dans l’urgence… il y a de moins en moins de friandises dans le paquet… Elle veut vivre à côté de gens humains, très humains. L’essentiel est d’agir pour que la vie en vaille la peine !

Elle veut s’entourer que de gens qui peuvent toucher le cœur des autres…des gens à qui les coups durs de la vie leur ont appris à grandir avec de la douceur dans l’âme. Oui… Ella est pressée de vivre avec l’intensité que la maturité peut lui apporter. Elle a l’intention de ne pas perdre une seule partie des friandises qu´il lui reste…

Dans sa vie, finalement maintenant elle a tout accompli. Ses enfants, son métier, ses tatouages. À son âge, elle n’en attend plus grand chose de cette vie-là. Elle attend la suivante qui changera d’horizon. Mais comme elle est encore dans celle-ci un p’tit bout de temps, elle aimerait juste de la tendresse parfois. Elle ne se pense pas être exigeante et gourmande. Et finalement si elle la prend par petites touches lors de coïts alors elle va devoir coucher pour avoir l’illusion d’amour … c’est sa conclusion du soir à broyer du noir à se demander ce qu’elle fait ici dans cette famille qu’elle a abandonnée pour vivre pour elle, près de ses amis qu’elle a abandonnés pour vivre pour les autres … et maintenant c’est la solitude qui la guette avant de se reconstruire un nouvel environnement un nouveau rythme une nouvelle vie … c’est sa solitude qui la pèse …

Je me suis assise un instant

au bord de ma vie !

J'ai regardé passer les gens

qui l'avaient remplie...

Il y avait des bons, des gentils et des méchants.

Vus d'ici, je pouvais les contempler en pensant

Que certains l'avaient comblé de beaucoup de joies,

Que d'autres, en revanche, avaient abusé de moi.

Fallait-il, de ces derniers, regretter leur passage ?

Sachant qu'avec eux j'avais fait l'apprentissage

De la méfiance, du mensonge et de la trahison...

Et qu'ils avaient été une leçon, me réveillant de mes songes !

J'étais assise, sereine et à voir l'ensemble ainsi,

Je me rendais compte qu'il ne restait que les bons et les gentils.

À regarder dans ma direction avec franchise,

Je ne voyais plus les visages de mes méprises.

Je me suis levée et vers la franchise j'ai tendu les bras...

J'ai, d'un battement de cil, déshumanisé les scélérats !

Le regard droit vers le reste

de mon chemin,

Je me suis prise, pour le reste

de la route, par la main,

Et j'ai dit :

"Viens, on part ensemble

vers demain...

Marie Buisson

Elle doit réagir, elle veut rebondir. Elle se met sur l’atelier d’écriture et s’attarde à répondre à un défi qui demande un texte érotique. Elle en a écrit des tas déjà. Et il n’y a rien à gagner dans ces défis, juste le plaisir de partager à la communauté d’auteurs en herbe. Elle se lance comme à son habitude en rédigeant d’une traite, sans lever la tête, dès qu’elle tient son idée du début à la fin, le chemin pour arriver au bout défilera au fil de l’eau sous les doigts de son clavier de téléphone. Ella a cette particularité d’écrire des kilomètres de chemin uniquement à partir de son smartphone.

Ce texte lui fait du bien car il tient en plusieurs chapitres et elle rit de son écrit. L’atelier a toujours eu un effet libérateur pour y poser ses délires, ses états d’âme, ses amours, ses coups de gueule. Et il lui a livré les belles personnes qu’elle espérait rencontrer dans sa vie et qu’elle a adoptées à vie.

Le texte est publié. Les réactions et commentaires sont sympathiques. Et en ce nouveau début d’année, elle formule ses vœux : juste pouvoir dire « je t’aime » à quelqu’un d’autre que Manon.

Ça ne peut pas être à toi

Ça ne peut pas être à des ex

Ça ne peut pas être au premier venu

Ça ne peut pas être mon obsession

Ça ne peut pas être ma finalité

Ça ne peut être que moi-même

Je vais donc prendre soin de moi

Et le reste viendra

Pour m’aimer moi, je ne dois plus écarter mes cuisses au premier venu

Et si aucun ne m’aime ?

J’aurai de supers amis emplis d’amour

C’est bien aussi l’amitié non ?

Et parfois ça fait des câlins à deux bras quand même un ami tu crois ?

À la veille de ses 50 ans, Ella se retrouve tout à fait dans ce texte d’Irène Renée, extrait de « Au delà des mots ».

À cinquante ans on ne supporte plus les contraintes.

Tu ne supportes pas le soutien-gorge trop serré, les dîners forcés avec la belle-sœur qui vérifie ta poussière dans les coins, les talons hauts et les sourires circoncis...

À cinquante ans, tu n'as aucune envie de prouver quoi que ce soit. Vous êtes ce que vous êtes : les choses que vous avez faites et celles que vous voulez encore faire.

Si ça plaît à d'autres, tant mieux, sinon c'est pareil.

À cinquante ans, peu importe si tu as des enfants ou non.

Vous serez de toute façon la mère : de votre mère, de votre père, d'une tante laissée seule, de votre chien ou d'un chat errant que vous avez récupéré dans la rue.

Et si tout cela n'est pas là, tu seras ta propre mère.

Car au fil des années, on vous apprendra à prendre soin d'un corps que vous aimez enfin, devenant de plus en plus imparfait seulement aux yeux des autres.

Peu importe si la moitié du placard n’est pas de la bonne taille ? L'important est que votre dos ne grince pas
trop lorsque vous vous levez.

À cinquante ans, tu veux la liberté.

Libre de dire non, libre de rester en pyjama tout le dimanche, libre de se sentir belle pour soi et pas pour les autres.

Libre de faire cavalier seul : Ceux qui vous aiment resteront à votre rythme, ceux qui ne se soucient pas des autres, au leur.

Vous êtes libre de chanter fort dans la voiture même si les gens vous regardent aux feux de circulation.

Vous ferez des rêves comme lorsque vous aviez la vingtaine et vous demanderez à chaque dieu du temps pour les réaliser à nouveau.

Et maintenant, alors que vous avez mangé la moitié de votre vie, dans l'agitation, vous retrouverez l'envie de goûter lentement le sucre et le sel des jours qui vous attendent.

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