Il resta interdit à la suite de la réplique de sa fille. Celle-ci, à peine plus haute que trois pommes et âgée de seulement six ans.

« Lou, je ne suis pas un chou, répondit-il calmement en souriant.

— Mais siiii papaaa ! T’es un chou ! continua à affirmer sa fille.

— Voyons, si je suis ton papa je ne peux pas être un chou…, affirma son père en levant un sourcil.

— Bah, dit-elle en fronçant ses petits sourcils, si… Puisque je suis une fleur. C’est toi qui l’as dit ! Que j’étais la plus belle des fleurs !

— Lou, c’était un compliment, tu n’es pas réellement une fleur et je ne vois pas le rapport avec le fait que je sois un chou, que je ne suis pas d’ailleurs. »

La petite fille le regarda avec de grands yeux tristes. Soupirant, son père s’accroupit pour se mettre à son niveau. Maintenant, la fillette semblait réfléchir intensément. Pour son âge, elle faisait preuve d’un fort caractère et n’aimait pas être contrariée. Têtue comme une mule, Lou cherchait un nouvel argument pour donner tort à l’homme, ou plutôt le chou qu’était son père. D’un coup, son petit visage rond s’illumina, elle venait de trouver l’argument ultime.

« C’est maman qui l’a dit ! s’exclama-t-elle toute fière.

— Qu…QUOI ? Isabelle ! C’est quoi cette histoire ?! s’écria-t-il en se tournant vers sa femme qui venait d’arriver. Je ne suis pas un chou ! Je suis un être humain !

— Mon chéri je pense que Lou voulait juste dire que tu es chou. Pas que tu es un chou. Elle a dû mal comprendre en m’entendant tout à l’heure, dit en rigolant sa femme.

— Ah je comprends mieux. »

Et ils rigolèrent tous les trois de cette petite bévue. Le père de Lou sortit alors de la pièce pour retourner à ses occupations et Isabelle se pencha vers sa fille un grand sourire aux lèvres.

« Mais tu n’as pas tort, murmura-t-elle. Il ressemble un peu à un chou avec ses cheveux qui partent dans tous les sens. »

Elles repartirent alors dans un grand éclat de rire, témoignant de la belle complicité mère-fille qui les liait.