Eléonore fixait Marco comme s’il était profondément stupide. Et lui s’interrogeait sur la raison de ce regard méprisant. Cela durait depuis plusieurs secondes lorsqu’il décida enfin de briser le silence.

« Mon cœur, sans vouloir te contrarier, pourquoi est-ce que tu m’observes comme si…, commença-t-il en cherchant ses mots. J’étais la personne la plus bête que tu connaisses ?

— Peut-être parce que tu t’apprêtes à faire les courses, répondit-elle d’un ton égal.

— Oui et donc ? demanda-t-il, ne voyant pas où Eléonore voulait en venir.

— Nous sommes le 11 novembre, soit le jour de l’armistice de la Première Guerre Mondiale. Et comme nous sommes en France, c’est un jour férié. Le peu de magasins qui existent encore, doivent être fermé », fit-elle simplement remarquer.

Marco fut pris d’un énorme fou rire en entendant cette remarque, mais il essaya de le retenir pour ne pas vexer sa copine. Pourtant, elle l’avait remarqué au vu de son haussement de sourcil inquisiteur. Elle devait sûrement se poser des questions face à sa réaction.

« Élo, tu dois bien être l’une des rares survivantes à avoir encore la notion du temps ou même un calendrier », expliqua son copain.

Éléonore se renfrogna alors que Marco laissa exploser son fou rire tout en passant la porte pour échapper au regard meurtrier que lui lança sa petite-amie.