(lire le texte du 01 décembre avant ;))

 Silvia ne rentra pas. Les parents s’inquiétèrent, prévenant la police dès minuit. Silvia était une jeune fille sérieuse, studieuse et n’avait pas assez d’amis pour rentrer tard. Malgré la légère baisse dans ses résultats scolaires, ils affirmèrent aux policiers que la vie de leur fille aînée ne tournait qu’autour de ses études. C’était leur fille aînée. Si Hannah, la cadette, savait quelque chose ? C’est fort peu probable. Les deux sœurs n’étaient pas très proches firent remarquer leurs parents. Mais l’inspecteur pouvait toujours lui poser une ou deux questions. Ils feraient tout pour retrouver Silvia, et la discussion s’arrêta sur cette promesse. L’inspecteur laissa les adultes éplorés pour interroger la jeune soeur, mais revint bredouille, celle-ci ne savait rien ou alors mentait. Une inspection de la chambre de la lycéenne ne donna pas plus d’information.

 Deux heures du matin sonnèrent, ses parents couchés, Hannah en profita pour sortir de sa chambre et aller fouiller celle de sa sœur. Elle chercha un peu partout, dans ses cahiers, dans ses livres puis dans son trieur. Les cours de mathématique de Silvia glissèrent par terre. La jeune fille allait les remettre à leur place lorsqu’un détail attira son regard. Des notes dans la marge, ça serait banal si elle n’était pas prise dans un langage codé connue seulement par sa sœur et elle. L’adolescente se dit qu’elle tenait peut-être quelque chose.

 Elle y passa une heure, le temps de retrouver l’alphabet constitué de points et de traits puis elle réussit à traduire les phrases. Si au début Silvia ne disait rien d’intéressant cela changea avec cette phrase : « si tout dépend du point de vue, ça veut dire qu’il y a peut-être un lieu où on peut changer de point de vue. Un peu comme "i²" qui est le résultat de quelque chose d’impossible. Et s’il y avait de la place pour l’im… ». La phrase s’arrêtait là, en bas de sa page qui traitait des complexes. Hannah laissa échapper un grognement de frustration en voyant qu’il n’y avait pas d’autres indications. Pourtant si sa grande sœur avec codé cette note, c’était qu’elle y réfléchissait sérieusement. Elle avait même dû faire des recherches, et peut-être que sa disparition était liée à cette phrase.

 Hannah regarda alors l’heure, quatre heures du matin. Elle devait se coucher, même en seconde ses professeurs avaient trouvé le moyen de lui faire commencer le vendredi à huit heures du matin. Elle saisit un petit carnet sur son bureau, y écrivit une phrase résumant de façon détournée sur ce qu’elle avait découvert. C’est en se couchant qu’elle se souvint que sa sœur possédait un journal intime. Mais où était-il ? Elle ne l’avait pas vu dans sa chambre…