Elle ne les comprenait pas. Ils s’occupaient des grains de sable alors que c’était l’énorme rocher qui s’effritait qui en était l’origine. Pourquoi perdaient-ils leur temps ainsi ? Le plus simple restait de résoudre la cause originelle.

 Encore une fois, elle se retrouvait à l’écouter se lamenter d’un problème similaire à la dernière fois. Concrètement, elle n’arrivait toujours pas à mettre le doigt sur le problème exact, mais même si elle y arrivait, la personne ne l’écouterait pas. Alors, pour garder le peu d’amis proches qu’elle avait, elle les écoutait et essayait de les conseiller. C’était dur de voir les autres aller mal et ne rien pouvoir y faire. Elle tentait de panser leurs plaies, de réconforter par sa présence dans leur vie. Mais quelquefois, le temps lui semblait long, très long. Il s’étirait à l’infini quand elle était avec un groupe d’amis, ne sachant quoi faire ou comment se comporter. Elle était douée pour les relations individuelles, c’était facile… Mais avec plusieurs personnes c’était une autre paire de manche. Elle se sentait souvent mise à l’écart. Et quand on était au milieu de son adolescence on voulait être le centre de l’attention. Mais elle était plutôt de ces gens discrets malgré eux. Pourtant elle était capable de s’imposer, parfois si c’était nécessaire. Elle maintenait un minimum les apparences en n’étant pas à côté de la plaque.

 Mais tout avait changé. Elle était partie, loin de ses gens trop égocentriques et en avait trouvé d’autres. Ils étaient drôles, sympa et moins égocentrés. Ils l’intégraient. Mais elle était moins proche d’eux, finalement, n’était-ce pas mieux ? On pourrait dire que c’est un mal pour un bien. Quoiqu’elle ne fût pas si proche de ses anciens amis, puisqu’ils l’avaient abandonné au tournant. Au moins elle se sentait mieux, plus en phase avec elle-même.