07 décembre 2020 – Let her go

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« Only know you love her when you let her go ».

 Il regarda les deux petites valises près de la porte. Giulia partait, définitivement. Il ne la reverrait plus jamais. Leur relation s’était effilochée sous leurs yeux, mais si elle avait essayé de faire quelque chose lui n’avait fait que contempler. Il l’avait vu faire des efforts, s’acharner, pleurer, crier… Mais lui était resté de marbre. Et maintenant qu’elle partait, il se rendait compte qu’il l’aimait réellement, totalement, pleinement.

« And you let her go »

 Mais c’était trop tard il ne pouvait pas la retenir maintenant. Cela aurait été trop cruel de sa part. Il ne la retiendrait pas, il était trop tard. Alors il la laissa partir. Elle prit ses deux petites valises, lui lança un dernier regard attristé et elle franchit la porte. Son appartement ne lui avait jamais semblé aussi vide, son cœur et sa vie délaissés de sa présence. Une larme roula sur sa joue.

« Staring at the bottom of your glass »

 Il fixa le fond de son verre de whisky, quasiment vide. Il ne buvait jamais mais là, la chute avait été trop rude. Depuis qu’elle était partie les souvenirs envahissaient sa mémoire. L’étouffant d’émotions.

«Hoping one day you'll make a dream last »

 Il se souvint de tous les petits détails, chaque petit geste du quotidien, les mots doux, les prémices de leur relation. Il avait laissé partir cette femme avec qui il avait tant partagé. Ses regrets étaient omniprésents, imprégnant chaque molécule de l’air environnant. Il finit son verre d’une traite.

« But dreams come slow, and they go so fast »

 Leur relation avait été compliquée, elle s’était mise lentement en place il y a déjà quatre ans. Il avait usé de sa patience et elle aussi, apprenant à se connaître avant de tenter quoique se soit. Il posa son verre, la tête lourde. Dès le début, ils avaient été assez proches, naturellement. Petit à petit tout s’était mis en place et il n’avait fallu que trois mois pour détruire tout ce qu’ils avaient construit. Une deuxième larme roula sur sa joue, il se resservit un verre d’alcool fort.

« You see her when you close your eyes »

 Il ne la verrait plus que dans ses rêves et, en fermant les yeux, il pouvait revoir chaque courbe de son corps, il aurait presque pu entendre sa voix. Cette constatation le terrassa et son chagrin explosa. S’il avait fait quelque chose plus tôt, peut-être qu’un geste ou un mot aurait suffi. Son verre à nouveau vide vola à travers la cuisine, s’écrasant violement contre le mur.

« Maybe one day, you'll understand why »

 Seul. Il était désespérément seul. Sans elle, que deviendrait-il ? Et elle ? Comment se reconstruirait-elle ? Il avait besoin d’elle. Pourquoi n’avait-il rien fait ? Pourquoi était-il resté à regarder le massacre de ce qu’il avait de plus précieux ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi… Il ne savait pas. Il le saurait peut-être un jour. Il l’espérait. Mais pour le moment il était vide ou bien trop rempli par ses émotions beaucoup trop violentes. Il se haïssait pour l’avoir laissée partir et se battre seule. Il aurait dû être là pour elle.

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