13 janvier 2021 – Une nuit étrange…

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 Je papotais tranquillement avec Tessa alors que nous nous dirigions vers le centre de Tokyo, qui était bondé de touriste. Soudain à l’angle de la rue un sentiment de déjà vu m’envahie. Un fragment de souvenir ressurgit.

Cinq heures du matin. Et le sommeil ne venait toujours pas... Je dormais pour la première fois avec un homme et pour la première fois je vivais une insomnie. Étrange, je n'en avais plus eu depuis quelques années.

Il respirait de façon forte, parfois ronflait. Ce n'était pas spécialement ce qui me gênait. Plutôt la chaleur étouffante et le fait que je n'arrivais pas à trouver une position confortable dans ce grand lit. Je m'étais donc déplacée sur un grand fauteuil en cuir noir jouxtant une fenêtre.

De cette fenêtre je pouvais voir le ciel et, pensive, je me disais que je m'ennuyais ferme. Que si l'insomnie avait eu lieu chez moi, j'aurai su m'occuper. Mais voilà, j'étais chez mon copain qui dormait paisiblement, ignorant mon désarroi.

Je regardais donc le ciel à travers cette fenêtre, entendant les oiseaux et la nature doucement s'éveiller quand je me rendis compte qu'une lueur jaune semblait venir du rez-de-chaussée. Curieuse, et pensant que c'était une présence humaine éveillée qui pourrait me distraire, je sortis doucement de la chambre. Sur la pointe des pieds je descendis l'escalier, essayant de ne réveiller personne.

Une fois arrivée en bas, je me rendis compte que la lumière devait provenir de l'extérieur car il ne semblait avoir aucuner âme qui vive à l'intérieur. Je sortis, encore persuadée que quelqu'un s'y trouvait pour me tenir compagnie. Sûrement Léa ou Mairé qui fumait une clope, victime aussi d'une insomnie.

J'eus la déception en sortant de découvrir que ce n'était qu'un simple lampadaire qui éclairait la route. Je m'assis sur le banc qui se situait en dessous du réverbère profitant que l'air frais présent dehors pour me rafraîchir un peu. Appuyant mes deux mains contre la surface rugueuse du banc, je me penchais légèrement en arrière fermant les yeux pour profiter d'une bourrasque passagère. Plusieurs suivirent la première, mais soudain une plus violente passa. Celle-ci me surpris et j'en perdis quelque peu l'équilibre.

Me redressant pour reprendre contenance je vis alors un long bus jaune à deux étages. Il me rappelait vaguement quelque chose, peut-être l'avais-je déjà pris ?

La porte s'ouvrit alors et curieuse je m'avançais.

" Bonsoir ma p'tite dame, ou plutôt bonjour vu l'heure. Où est-ce que je vous emmène ? Me héla le chauffeur.

- Euh bonjour, je ne souhaite aller nulle part désolée de vous avoir fait arrêter... Répondis-je poliment quoique légèrement gênée.

- Ma p'tite dame, si vous êtes là c'est que vous souhaitez voyager. Sinon vous seriez en train de dormir. Fit remarquer le chauffeur.

- Il est vrai, j'aurais souhaité me rendre chez moi pour m'occuper pendant cette insomnie. Réfléchissais-je à voix haute. Mais quitte à voyager autant aller ailleurs que dans un lieu que je connais.

- Je peux vous conseiller Paris, de nuit c'est très joli et puis déjà quelques personnes sont réveillées si vous avez besoin de compagnie. Me conseilla-t-il.

- Pourquoi pas, j'aurais voulu voir Tokyo aussi. D'ailleurs là-bas il doit faire jour, ça pourrait être intéressant. Continuais-je.

- Oui il est déjà midi ! Si vous avez un p'tit creux cela vous permettra d'être rassasiée, ou d'au moins apaiser votre ventre. Et je vous propose de finir ce périple par... Disons un lieu secret que je suis sûr, vous apprécierez. " Finit le chauffeur avec un clin d'œil.

Je hochais vivement la tête, excitée en perspective de toutes ces activités qui tromperont mon ennui. Je montais dans cet étrange bus m'installant à une place près d'une vitre.

" Accrochez bien votre ceinture ma p'tite dame, ça va chauffer ! Direction Paris, la tour Eiffel ! " S'exclama le chauffeur en démarrant à une allure hallucinante.

J'étais ballottée dans tous les sens, j'essayais de me stabiliser pour ne pas régurgiter les quelques frites que j'avais avalé. Une fois chose faite (je parle de la stabilité et non des frites) je pus contempler le spectacle qui s'offrait à ma vue à travers la fenêtre.

Je souris en me souvenant de ce rêve étrange. Ça expliquait enfin cette impression de déjà-vu.

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