21 avril 2021 – A bout de souffle

2 minutes de lecture

À bout de souffle, elle frappa trois petits coups à la porte de son appartement. Soucieuse, car sans nouvelle de lui depuis la veille, elle a pris le temps de venir jusqu’à chez lui. Trois ans de couple, et elle devait encore tout faire. Il l’avait prévenu, la musique avant tout. Bien-sûr, elle avait accepté. Tout ce qu’elle voulait c’était lui, et elle était prête à beaucoup pour y arriver. Beaucoup trop.

Son souffle resta bloqué dans sa gorge lorsqu’elle ouvrit la porte. Là, dans le canapé, se trouvait un couple intimement enlacé. Lui et une autre. Telle une chappe de plomb, la conscience aiguë qu’elle avait été trahie l’assomma. Elle contempla la scène, restant bêtement sur le pas de la porte. Soudainement, un gémissement raisonna. Un gémissement masculin. Piqure de rappel, elle fit brusquement demi-tour et claqua la porte. Elle dévala rapidement la volée de marches entre le dernier étage et le rez-de-chaussée. Avant qu’elle ne sorte, elle l’entendit crier son prénom. Mais il était trop tard.

Essoufflée, la jeune femme arriva à son petit logement. Elle ferma sa porte à clé, s’allongeant sur son lit, elle écouta les battements de son cœur. Son sang pulsait dans ses oreilles, la rendant sourde.

Prenant une lente respiration, quelques minutes ou des heures après son arrivée, elle comprit qu’elle n’était pas surprise. Déçue, mais pas étonnée. Il était avec elle parce qu’elle était la seule à le supporter sur la durée. Pourtant, il avait cassé quelque chose en elle. Pour son bien, elle réalisa qu’elle devait couper tous les ponts avec lui.

Un soupir lui échappa, lasse, puis elle se redressa. Allumant son ordinateur, elle se prépara à demander sa mutation. Son patron ne pourrait lui refuser, elle était une employée modèle. Ce n’était d’ailleurs, pas la première fois qu’elle y songeait. Saisissant son téléphone, elle envoya quelques messages à ses meilleurs amis pour leur raconter. Ils seraient fiers, cela faisait si longtemps qu’ils lui demandaient de partir…

À bout de souffle, il frappa violemment contre la porte de son appartement. La rage se mêlait à la culpabilité et à la haine de soi. Il se détestait de lui faire subir ça. N’arrivant pas à ouvrir la porte, il utilisa la clé qu’elle lui avait donné. Il scruta cet objet qu’il avait toujours avec lui, mais qu’il n’avait jamais employé. Une partie de sa colère s’évapora lorsqu’un clic retentit. Il resta pourtant figé d’horreur en contemplant le logement de sa copine vide. En deux heures, elle avait fait ses bagages. Tombant à genoux au sol, il comprit qu’il l’avait perdu. Elle.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Happy ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0