La Lune solitaire,

Par un soir d’hiver,

Appela son plus fidèle disciple.

Pour la rencontrer, il fit un long périple

Et à son terme, la Lune, sa mère, lui dit :

« Il me semble que tu as bien grandit.

Tu as vieilli et tu t’es assagi.

Je me meurs dans ce tombeau de pierre

Et chaque jour nouveau, je m’exprime moins qu’hier.

Alors pour laisser une trace de moi,

Je te confie mon héritière.

Apprends-lui tout ce que tu estimes nécessaires

Et surtout, enseigne-lui la confiance en soi. »

Elle fit don de son être, de sa personne

Naquit un minuscule bébé

Un pleur, enfin, résonne.

Dans le silence, la Lune restera murée.

L’Ombre, fidèle serviteur, éleva la fille

Voyageant par monts et par vaux

Elle ne connaissait rien des beaux jours où le Soleil brille,

Apprenant plutôt les plantes qui soignent les maux.

Une longue chevelure rousse, un bâton

Sur lequel s’appuie un corps svelte à la peau d’albâtre

D’une splendeur sans égale, dit-on

Que rien, ni personne ne peut abattre.

Maître des cieux, protecteur de la terre,

Le Soleil entendit le bruit qui courait.

Un vieil arbre trahit le secret de cette âme qui ère

Éblouissante clarté, le Soleil resta sidéré.

« Qu’est-ce donc que la Lune ?

- Un astre mort de solitude.

On dit qu’elle est blonde alors que sa fille est brune.

- Sa fille, je désire la rencontrer.

- Il vous faudra, pour cela, la chercher. »

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Le Soleil délaissa ses devoirs, rongé par la curiosité.

Il finit par désespérer de trouver cette fée.

Épuisé, il s’arrêta dans une chaumière éloignée.

« Messire ? Qui êtes-vous ? »

Saisit par la beauté qui l’accueillait, il resta muet.

« Et surtout…

- Êtes-vous l’héritière de la Lune ? »

Elle le scruta à ces mots, de ses yeux prunes.

« Oui. Seriez-vous un astre comme ma mère ?

- Peut-être. Si c’était le cas, que feriez-vous ?

- J’ai une déception amère.

- Envers ?

- Le Soleil, ignorant ma mère, il la laissa dépérir. »

Embêté par de tels mots, il ne sut que faire.

Maintenant qu’il l’avait, il ne la laisserait. Plutôt mourir !

« Je ne le suis pas.

- Alors, soyez le bienvenu en ma demeure. »

Ce mensonge éhonté scella

Leur destin. La vérité attendrait son heure.

Abandonnant ses responsabilité, il vécut avec elle

Il condamna le monde à l’obscurité.

Ce n’était pas grave, elle illuminait ses journées tant elle était belle.

Il ne comprenait pas la gravité

De la situation, de son acte.

« Les arbres chuchotent que le Soleil est mort. »

Déclaration d’elle, qui brisa le pacte.

Celui de la vérité qui dort.

« Il le méritait.

- Pourquoi tant de haine ? Tu ne le connaissais pas.

- Ses actes démentent tes paroles de pitié.

- Ses actes ? Ceux envers ta mère n’est-ce pas ?

- Son immaturité à abandonner la tâche qui lui était confiée.

- Mais ai-je l’air immature ?! »

Un pot se brisa, il ressentit un regret

Ses mots lui avaient échappé, s’évaporant dans la nature.

« Pars. Ne reviens pas. Je t’aime mais tu m’as mentit.

- Pardonne-moi, je te promets…

- Plus un mot, même le plus riquiqui.

Ta parole ne vaut plus rien désormais.

Je te chasse, ne reviens jamais. »

Celui qui avait été le Soleil s’éteignit à ses mots.

Détruit, il erra pour se laisser mourir désespéré.

La fille de la Lune vécut longtemps, s’en voulant trop.

Elle donna naissance à leur fille,

Première de la lignée de la Lune elle se nomma

Nuit, car c’était le résultat

De cet amour qui avait fait disparaître l’astre qui brille.

Je suis de retour ! J'ai oublié de mettre à jour ce bouquin comme j'étais à fond dans mon boulot et mon roman T-T Mais me revoilà, ça serait bien que je le finisse ;)