Chap. 9

2 minutes de lecture

L’assassin

16h00, A son domicile

Sifflotant, il ouvre le coffre de son véhicule pour en sortir son kit de pêche. Chaise, appât, saut, canne à pêche, il n’a rien oublié. En ce bel après-midi, le soleil radieux lui réchauffe le visage. Armé de tout son attirail, marchant sur le ponton, il déambule sereinement dans ce lieu si familier. Lorsqu’il était jeune, son père, une fois par an, prenait plaisir à l’initier à cette activité. Père et fils assis, côte à côte, observaient sans lassitude la beauté de la mer, dans un silence absolu. Puis à la pause déjeuner, c’était l’heure des confidences. Les joies, les peines, leurs petites histoires. Parfois, ils racontaient des blagues ou lisaient des livres. Satisfait d’avoir trouvé un endroit ombragé face à la mer, il s’installe gaiement, regarde autour de lui. Les arbres en bordure du ponton rendent l’espace très intimiste avec une vue idéale sur tous les recoins de l’étang. Les bateaux amarrés à quai, le soleil qui reflète la surface de l’eau et ce vent léger caressant son visage… l’endroit parfait. Il lance son hameçon dans l’eau et attend que le piège se referme sur sa proie. Fidèle à son habitude, il ferme les yeux pour profiter pleinement de ce moment de détente. Étrangement quelques minutes plus tard, il a comme des frissons et ressent une présence juste à proximité. Puis cette odeur… celle d’un parfum d’homme. Ouvrant les yeux, son sang se glace. Face à lui, un individu. Vincent. Son regard émeraude le fixe avec autorité. Sur le coin droit des lèvres, coule un filet de sang. Sa chevelure brune est en désordre et sa chemise blanche est couverte de sang. Vincent se fend d’un sourire vicieux. Toutes ses dents sont maculées de sang. À la vue de ce visage horrifiant, le pêcheur chute violemment de sa chaise.

Transpirant, il se réveille en sursaut. Il réalise que cette scène n’est qu’une farce de son subconscient et qu’il s’est simplement endormi sur son canapé. Au loin, un coup de feu résonne.

Paniqué, il court à la fenêtre. Un second coup de feu retentit. Il écarte le voilage gris puis éclate de rire. Un rire nerveux, libérateur. Soulagé, il constate que dehors, le fils du voisin joue avec des pétards.

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