13 mars 2025

2 minutes de lecture

Clément,

Je voulais briser un tabou mais je n’ai pas réussi. Au lieu de ça, j’évoque ce qui m’empêche d’en parler et je te blesse.

Je n’avais aucune envie d’écrire une Nième lettre. Pas cette fois. Pas pour ça. Pour moi, cette lettre est un échec.

Oui, j’ai échoué.

Echoué à sortir du cadre.

Echoué à sortir d’un rôle qui ne m’allait plus sans tomber dans un autre qui ne me sied guère mieux, au lieu d’en composer un à mon image.

Echoué à me sentir aimée.

Echoué à créer un espace et un mode de communication qui me soit suffisant pour exprimer toutes mes ambigüités.

Ca va faire un an que tu as redéfini les contours de la relation.

Un an que j’en suis triste et parfois même malheureuse.

Un an que je garde un espoir vain.

Un an que je veux bouger les lignes mais que je n’y arrive pas.

Un an que je suis encore plus tronquée que les sept mois précédents parce que c’est mon élan vital au travers de mon désir pour toi que j’étouffe.

Parce que oui, c’est ça le sujet.

Je te désire toujours.

Ma tendresse et toutes les émotions que je ressens pour toi se muent en un désir charnel sans mon consentement.

Je lutte pour le faire taire alors qu’il est beau, pur, sincère et plein d’amour.

J’étouffe la flamme, j’étouffe la femme.

Mon incapacité à être pleinement moi-même est à la hauteur de mon désir pour toi et de la peur d’être déçue.

Je ne parle pas, parce que je suis tétanisée par la peur de me voir confirmer des lignes immuables.

Comme j’aurais dû me glisser dans ton lit au lieu d’envoyer un SMS pour t'avouer mon attirance, je devrais t’embrasser quand j’en ressens l’envie au lieu d’envoyer cette lettre.

Alors j’ai échoué.

De A à Z.

Je n’attends pas de réponse de ta part.

De toutes façons, je la connais déjà.

Tu m’as écris que tu n’avais jamais ressenti d’attirance sexuelle pour moi, et il n’y a aucune raison que ça ait changé depuis.

Je comprends que tu ne me désires pas, je sais pourquoi, et je ne peux rien changé à ça. Ce n’est pas que je n’y arrive pas, c’est que je n’essaye pas. Parce qu’au fond, je suis aussi tétanisée par la peur de réussir.

Alors voilà, j’ai perdu espoir, mais c’est peut-être un premier pas vers le bonheur.


Presque un an après la redéfinition des contours de la relation au profit d'une relation amicale, j'avais toujours envie de lui. Je me sentais piégée, tronquée, frustrée.

On en a parlé, un soir, pendant 4h. Il m'a parlé de sa peur de se perdre dans la sexualité et sa réelle volonté de ne pas revenir à notre relation d'avant.

Moi, le lendemain matin, j'ai ressenti l'envie de mettre fin à la relation pour cesser de souffrir et d'espérer.

Mais tiraillée entre mon réel plaisir pour nos moments amicaux et ce désir brulant en moi, je n'arrivais pas à me décider. On a du rester des heures l'un à côté de l'autre, moi réfléchissant, lui attendant de savoir ce que je voulais vraiment. Cette journée a fait beaucoup de mal à notre relation.

Le lendemain, il me reprochera "l'épée de Damocles" que je faisais peser sur la relation.

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