Nous avions prévu un week-end tous les deux, nous avions fixé la date ensemble, mais je me suis rendue compte qu'il avait oublié.

"Mes limites sont dépassées. Je suis écoeurée. Je vais travailler dans un autre bureau pour ne pas avoir à faire semblant." C'est pas ce SMS que, pour une fois, j'ai laissé explosé ma colère.

Clément,

Je ne sais même pas quoi te dire, sans écrire un pavé, pour que tu comprennes, si tant est que tu aies envie de comprendre, et encore moins comment le dire avec la douceur dont tu as besoin, parce que ce que je ressens, là, c’est pas doux, ça fait mal !

Je me sens blessée par une accumulation de petites choses qui viennent me dire « il n’en a vraiment rien à foutre de toi », et je sais que c’est faux, et je vois aussi les petites choses qui viennent me dire le contraire.

Mais tout à l’heure, alors que je suis déjà à fleur de peau, comprendre que tu as oublié le week-end que nous avions prévu ensemble fin mai, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Moi j’ai hâte d'y être, et pour toi ce n’est même plus dans tes projets.

Alors voilà, « vivre la relation plutôt que d’en parler », comme tu me l'as demandé, avec toi c’est impossible ! Il y a toujours un truc qui me fait pêter un câble et me donne le besoin d'en discuter. Et tu oses ensuite me faire passer pour l'ingrate qui ne voit pas à quel point la relation est chouette, qui ne voit pas à quel point tu tiens à moi. Mais merde ! C'est toi le putain de problème, ce n'est pas moi !

Evidemment, cette lettre n'est jamais partie.

Il m'a proposé de discuter, quelques jours plus tard. Il est venu me voir vers chez moi. On s'est baladé et puis on a parlé devant une (plusieurs) bières.

Il m'a expliqué que Julie se séparait de son mari, qu'il était là en soutienet que c'était dur pour lui, qu'il était seul avec ça.

Il a avoué avoir non seulement oublié notre week-end, mais en plus avoir accepté de partir avec Julie ce week-end là. Comme je n'avais pas envie de le mettre dans une position inconfortable, je lui ai proposé de partir avec elle ce week-end, et de prendre en charge l'organisation d'un autre week-end pour nous un peu plus tard. Je ne sais même pas s'il a entendu ma proposition et compris l'acte d'amour que c'était de ma part de pardonner, de ne pas faire d'histoire et de proposer une alternative. Au lieu d'en être reconnaissant, il a exprimé un peu plus tard que de toutes façons, il n'avait jamais eu à trancher et que Julie serait toujours sa priorité, et qu'il m'avait prévenue depuis le début.

Le soir-même, je l'ai rappelé pour lui dire que son comportement était innaceptable, qu'il me prouvait que je n'avais pas ma place dans sa vie et que je craignais que Julie ne finisse par prendre toute la place. Evidemment, je suis passée pour la femme encore amoureuse et jalouse, alors que c'est précisémment son comportement qui provoquait ma réaction, qui pouvait passer pour de la jalousie mais était seulement une intense blessure.