8 juin 2025

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J'avais pris mes distances pendant un peu plus d'un mois. Je me sentais bien, sereine, libérée des questions qui me prenaient constamment la tête le concernant. Ses propositions d'aller boire un verre m'amusaient parce que je me disais "Je te fuis, tu me suis". J'étais consciente de me sentir plus sereine depuis qu'on ne se voyait plus, mais nos moments ensemble me manquaient.

Clément,

J’ai eu besoin de temps pour digérer nos derniers échanges, me recentrer et prendre soin de moi. J’ai préféré éviter tout échange personnel, verre ou message, pendant un mois.

Je pensais qu’au bout de ce temps, j’aurais les idées claires, mais ce n’est pas le cas. Alors faute de clarté, je m’en remets à ce que je ressens. Et ce que je ressens, c’est un mélange de soulagement de ne plus rien attendre de toi, de nostalgie pour les bons moments et de tristesse de ne plus partager avec toi ni mes joies ni mes peines, ni les tiennes.

Je ne sais pas si la distance que j’ai mise entre nous, peut-être plus grande que ce que tu aurais voulu, te convient. J’aimerais penser que non, mais je doute. Je te connais un peu, je crois en ta sincérité, je sais ton respect des limites, ta peur d’être rejeté, ta difficulté à faire un pas quand il y a un risque, mais je doute.

Si je t’écris aujourd’hui, c’est parce que « dans le doute » il faut bien que l’un de nous accepte de mettre sa fierté et ses peurs de côté pour demander à l’autre : suis-je seul⸱e à être triste d’avoir perdu un⸱e ami⸱e, ou est-ce pareil pour toi ?

Il m'a répondu "A moi aussi cette amitié me manque".

S'en est suivi un soir où il m'a proposé de boire un verre pour me dire qu'il n'avait que 15 minutes devant lui. Et en femme qui ne se respecte pas, j'ai accepté ces miettes.

Il y a eu un autre verre un peu plus long, un ou deux verres avec notre patron.

Puis il y a eu une balade en forêt. Alors que d'habitude on passait toute l'après midi ensemble, cette fois-là, il m'a planté au bord d'un lac au bout de deux heures, pour aller s'acheter une guitare. J'ai pleuré qu'il me plante comme ça, mais je lui ai fait croire que je pleurais pour une autre raison.

Le lendemain, j'étais effondrée et en train de perdre jusqu'à ma propre confiance en moi y compris au travail. Il l'a vu, il m'a remonté de moral, m'a proposé de travailler avec moi. On est allé boire un verre le soir, je lui ai exprimé tout ce qui me perturbait, sans dire que la goutte d'eau avait été son plantage en forêt.

Au moment de se quitter, j'ai finalement avoué qu'il m'avait blessée.

Il m'a répondu "J'entends. Je suis là."

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