Clément,

La distance des dernières semaines nous a permis de souffler en sortant d’une spirale de doutes et d’incompréhensions qui nous faisait souffrir.

Nous tenons assez à cette amitié pour essayer de la renouer.

Mais je me sens à nouveau inconfortable. La spirale attend sagement pour se re-déclencher, parce que le fond du problème est resté intact.

Je crois qu’on ne peux pas faire l’économie de se parler pour assainir la relation. J’ai eu tort d’éluder ta proposition.

Il faudrait presque un entretien cadré comme au boulot, pour évoquer tous les volets d'une relation. Mais dans ce monde on prend d’avantage soin des relations amoureuses et professionnelles que des amitiés.

On fait différemment ?

Profite bien de ton dimanche.

Je t’embrasse.

Ce mail, je l'ai envoyé le dimanche midi.

Le lendemain matin, on avait un entretien professionnel tous les deux. Il m'a dit le plus grand bien de mon travail, et j'ai exprimé le besoin d'être rassurée plus souvent sur le valeur de mon apport à l'équipe.

Lors de notre réunion d'équipe, il a exprimé être perturbé par un sujet personnel.

Le midi, je lui ai raconté un échange désagrable que j'avais eu avec un de nos collègues, et il m'a répondu "Lui, c'est le cadet de mes soucis". Je me suis sentie blessée par son manque de considération pour mon émotion et il s'est excusé, invoquant à nouveau un sujet personnel le perturbant.

L'après-midi, on a travaillé ensemble, puis il a pris ses affaires pour partir.

Avant de sortir du bureau, il m'a rendu "Post-romantique", en faisant un commentaire dont je ne me souviens plus.

A ce moment-là, j'ai senti une grande colère monter en moi. Ma lettre allait-elle restée sans réponse alors qu'il sait que le silence m'angoisse ?

S'en est suivi un échange que je n'oublierai jamais :

• Tu peux livre tous les livres du monse sur l'amitié, ça ne sert à rien si tu n'es pas capable de répondre oui ou merde quand je t'écris pour te demander de discuter, alors que tu sais que l'absence de réponse me rend folle.
• Tu veux dire ton mail que je n'ai lu que ce matin ?
• Je ne sais pas quand tu l'as lu.
• Et bien, merde. Voilà ma réponse : Merde.