12 janvier 2025
La veille du drame dans ma vie.
Je ne suis qu’une femme de plus sur ta liste.
Une de plus à t’aimer, à espérer une relation que tu refuses, tout en m’accordant quelques miettes pour me garder près de toi aussi longtemps que possible.
Un jour, je rejoindrai celles qui sont parties sans que tu les retiennes. Parce que, dis-tu, « c’était sans doute mieux pour elle ».
Mais ce n’est pas de la liberté que tu offres, c’est de la négligence. Tu t’inventes le beau rôle de celui qui respecte l’autre, alors qu’en réalité, c’est surtout pour toi que c’est « mieux » : mieux que ça n’aille pas trop loin, mieux que rien ne t’engage vraiment.
J’ai cru que notre lien était unique. Je découvre que je ne suis qu’un schéma de plus dans ton histoire, ton pattern. Tu profites du lien, de la profondeur, de la complicité, et dès que tu sens poindre la moindre attente, tu t’échappes. Tu es simplement un homme comme tant d’autres, paralysé par la peur de l’engagement. Si prévisible, si banal.
Chaque fois que j’ai exprimé mes doutes, tu m’as répété que j’étais libre de partir. Mais quelques minutes plus tard, tu endossais le rôle du mec blessé, du mec qui a peur du rejet, pour m'attendrir. Et ce « tu peux partir si tu n’es pas heureuse », aussi bien formulé soit-il, reste une manipulation : un piège déguisé en générosité. Il m’a enfermée entre deux pertes : mettre fin à la relation et te perdre, ou me perdre moi-même.
Je me rends compte parfois à quel point tu es lâche.
Tu souffles le chaud et le froid, tu fermes la porte, puis tu la rouvres.
C’est quoi ton problème ?
Pourquoi acceptes-tu ces discussions que j’initie ?
Pourquoi acceptes-tu la tendresse, les câlins, cette intimité que tu prétends redouter ?
De quoi as-tu peur, au juste ?
As-tu besoin que je sois comme Julie, mariée, pour te rassurer ? Faut-il que j’aie un autre homme dans ma vie pour que tu n’aies plus peur d’avoir une place dans la mienne ? Si ma relation avec Xavier avait duré, aurais-tu été plus tranquille ?
Un jour je partirai, et tu raconteras à la suivante que j’avais trop d’attentes, que tu n’étais pas amoureux.
Je finirai sur ton plus grand art : la posture de victime.
Au moindre reproche, tu endosses le rôle du pauvre petit blessé, du mec « terrifié par le rejet ». Ma tristesse devient alors illégitime, reléguée à l’arrière-plan par ta douleur. Tu sais qu’il ne faut pas invalider les émotions de l’autre, alors tu fais plus habile : tu les effaces en imposant les tiennes, plus fortes, plus graves. Avec toi, c’est toujours celui qui souffre le plus qui a raison. Et moi, je finis par me taire, parce qu’il devient impossible de dire quoi que ce soit sans risquer de te blesser. C’est une stratégie subtile, un jeu cruel.
Tant de colère contre lui, et le lendemain, je l'appelais au secours. Et il sera là. Et il m'écouteras, m'épauleras. Alors je me trouverai injuste de tant que colère contre lui.
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