Éléonore, Chupa Chups et autres délices.

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Nous nous jetons sur le plateau-repas, tout à coup affamées. Une fois la nourriture sur le lit, nous nous y installons, une coupe de champagne à la main. Nous trinquons.

Éléonore boit une longue gorgée, puis me demande, espiègle :

— Alors, ça t'a plu, mon interprétation personnalisée du service en chambre ?

— J'ai a-do-ré ! Je ne l'aurais pas désirée autrement. Merci, ma belle, c'est un merveilleux cadeau que tu me fais là. Mais, comment as-tu deviné ce qui me ferait plaisir ? Tu n'as pas quand même improvisé ton scénario à l'instant. Je comprends pour les vêtements vus dans mes affaires, mais ma soumission aux jolies femmes, comment tu as découvert ?

— Tu ne m'en veux pas pour la valise ? Bon. Tu sais, j'ai bien regardé ce que tu emmenais avec toi. J'ai trouvé des toilettes féminines classiques, ce qui m'a laissé imaginer que tu avais une vie en fille à l'extérieur. J'ai déniché aussi de la lingerie un peu folle, une minijupe très coquine, des accessoires amusants, assez, je dirais... étranges.

Je lui souris, j'attends la suite. Elle reprend.

— Tu sais, tu penses que je suis une petite fille, mais j'ai presque vingt-et-un ans et pas mal d'expériences sexuelles. Avec les deux sexes, en couple ou à plusieurs. Je suis encore jeune, mais j'ai déjà l'impression d'avoir fait le tour de la question. Je m'ennuie en baisant, c'est triste, non ?

J'acquiesce avec surprise.

— C'est toujours la même chose. Les mecs ont des fantasmes identiques, qui gravitent en général autour des pipes et de la sodo. Avec les filles, on a beau se dire qu'on n’a pas besoin de la pénétration, on finit la plupart du temps avec un gode dans la main ou en ceinture. Bref, j'ai eu très envie d'être avec toi, j'ai compris ce matin que tu allais m'emmener dans un domaine inconnu pour moi.

Elle nous sert en vin en picorant des antipasti dans une coupelle.

— Et un gode, j'en ai trouvé un dans ta malle, et de belle taille en plus, petite friponne ! Mais aussi un truc que je n'avais jamais vu en vrai. Et ça, ça m'a mise sur la voie.

Elle se lève, ouvre une de mes valises, la blanche, et en retire sans hésiter une pochette de velours rouge, fermée par une cordelette. Elle sort l'objet et me le met sous le nez.

— C'est une cage de chasteté, non ?

J'opine.

— Alors, j'ai pensé qu'un beau garçon comme toi, qui aime les vêtements féminins et la lingerie, qui se maquille parfois et a du vernis à ongles dans sa trousse de toilette, s'il porte une cage de chasteté sous sa culotte de dentelle, ce n'est pas pour un homme qu'il le fait. Ce n'est pas un fantasme gay courant. Les hommes qui aiment les hommes, ils aiment la bite, et si tu aimes ça, tu ne la mets pas en cage, non ?

Je ne peux pas m'empêcher de rire, j'ajoute entre deux hoquets :

— Le raisonnement est un peu simpliste, mais il tient debout, Éléonore Holmes ! Ou Marple, peut-être ?

Elle ne se laisse pas démonter.

— C'est donc pour une femme. Et si tu acceptes de brider ta virilité – elle me lance une œillade – devant une chatte, c'est que tu acceptes sa supériorité. D'où ta soumission. Je n'avais pas l'accessoire requis avec moi, mais je suis sûr que tu aurais aimé que je te prenne en levrette, avec un beau gode ceinture, en te traitant de petite chienne lubrique ?

Je réponds d'un regard amusé.

— Bon, tout ça n'est qu'un jeu, mais ça nous fait un bien fou, hein ? reprend-elle. Et au fait, je n'ai pas transpiré toute la journée dans ma culotte. J'ai pris une douche avant de venir, mais sans savon, et j'ai changé de culotte, quand même !

— Je sais. Celle que tu portais ce matin était blanche avec de la dentelle, celle que tu as ce soir n'a pas dentelle. Moi aussi, je peux jouer les Sherlock !

Elle la ramasse par terre, interdite, la regarde attentivement avant de la rouler en boule puis me la fourrer entre mes lèvres. Elle conclut son geste d'une petite gifle.

— Vous parlez trop, Miss ChupaChups !

...

Après avoir reçu l'autorisation de retirer la culotte de ma bouche, nous reprenons le repas et terminons lentement la bouteille de Champ.

— Tout de même , dit-elle tout à coup, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Comment cet accessoire -elle me montre la cage- assez peu glamour pour moi, peut-il devenir un truc que tu as envie de porter, au point de l'emmener en vacances ?

— Je la vois désormais comme un bijou, un bijou intime. C'est Nathalie, mon ex-maîtresse, qui me l'a offerte. Elle l'a fait réaliser sur mesure pour moi. Un symbole de ma totale soumission à cette femme. C'est très... coercitif , mais confortable, tu sais. Être verrouillée ainsi me rassure. Je vais te montrer.

Je déclenche la petite serrure au sommet, ouvre l'anneau ovale en deux et le referme à la base de mon sexe. Je place ensuite le dôme doré, d'environ deux centimètres et ouvert en son centre sur le gland. Je force l'ensemble à se bloquer sur les goupilles de l'anneau, comprimant fortement ma verge. Je verrouille, lui tends la clé.

— Voilà, tu as en main ce qui m'interdit toute érection, tout rapport sexuel, toute jouissance. De ce côté-là, du moins.

Elle ne semble pas convaincue. Elle fait la moue en répliquant :

— C'est très mignon, mais j'ai mal pour toi ! Tes pauvres petites boules sont écrasées, on dirait qu'elles vont exploser comme des fruits trop mûrs. Et ta petite sucette, toute compressée, elle a quasiment disparu !

Disant cela, elle me caresse avec tendresse de sa main fraîche, c'est divin.

— Non, ce n'est pas plus perturbant pour moi que pour toi enfiler un soutien-gorge. C'est une question d'habitude. C'est très léger, fait d'un alliage précieux. Je peux la porter très longtemps.

— Vraiment ? Sur quelle durée et pourquoi ?

— Je dois t'avouer qu'à une période, je l'ai accepté presque en permanence, l'ôtant uniquement pour la toilette et souvent pour dormir. La raison ? Eh bien, imagine-toi avoir envie de faire l'amour, de jouir, mais ne pas pouvoir jouer de ta principale zone érogène. Il te reste tes seins, ton cul. Si ta maîtresse t'interdit en plus l'orgasme sans son consentement, la frustration devient délicieusement insupportable.

— Oui, je comprends. Je n'ai jamais vécu une séance de baise en me refusant toute stimulation question chatte, mais...

Comme pour vérifier que tout est à sa place, elle porte la main entre ses cuisses et se caresse machinalement.

— Ah, tu vois ! C'est le premier point. Ensuite, porter une cage change ton rapport à autrui. Car tu perds ta capacité de pénétration, de domination. Tu deviens celui qui ne peut plus être que... rempli, ou donner du plaisir. Bref, pas besoin de te faire un dessin, tu as compris. Le dernier avantage est complètement esthétique, je vais te montrer.

Je saute du lit, extrais de ma valise une culotte très serrée et élastique. Je plaque mes petites boules contre mon périnée, entre mes cuisses. J'enfile la culotte, l'ajuste et termine en enfilant un jeans hyper moulant. Je prends la main d'Éléonore, que je pose sur mon pubis plat.

— Tu vois, je peux sortir sans qu'un renflement me trahisse ou pire, qu'une érection incontrôlable vienne tout gâcher. Avec une jupe, ça ne pardonne pas !

Elle se lève, se plaque à moi en me caressant. Elle me mordille les tétons puis les lobes d'oreilles, avant de m'embrasser longuement.

— Miss ChupaChups, vous êtes incroyable, me déclare-t-elle.

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