Échec et Mat.

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Nos corps se séparent, Éléonore titube, un court instant.

— Tu te sens bien ?

— Je crois que j'ai un peu trop bu. Habituellement, pas de champagne le soir avec les clients, tu sais ! Les émotions, la fatigue de la journée, je suis rincée, tout à coup.

Je lui caresse la joue.

— Excuse-moi ! Et je t'endors avec mon histoire de soumise ! Tu peux rester avec moi cette nuit si tu veux, le lit est grand. Je te promets d'être très sage. Dis-moi oui, j'ai envie de m'endormir contre toi.

Elle relève la tête, amusée.

— Voilà, Madame est arrivée à ses fins, la pauvre campagnarde s'écroule, abrutie d'alcool puis se réveille, hagarde, avec une sucette dans les fesses.

— Promis, reposons-nous comme deux amies épuisées. Et de toute façon, tu as toujours la clé de cette cage qui me contraint. J'ai une brosse à dents en double et si tu as goût pour du linge de nuit, j'ai ce qu'il te faut.

Elle hésite, mais la fatigue l'emporte.

— D'accord. Alors, filons dans la salle de bains avant que je ne m'endorme sur place.

Elle fonce dans la pièce d'eau. Je la rejoins immédiatement, me brosse les dents en préparant ce dont elle aura besoin ensuite. Elle s'assoit lourdement sur le siège des toilettes. Je ne peux m'empêcher de la regarder à la dérobée. Elle se relève sans s'essuyer, des gouttes perlent encore sur son sexe. J'ai brutalement une vision, Nathalie, me demandant d'assécher sa vulve d'un coup de langue dans des conditions similaires.

Éléonore file directement sous la douche, je me déshabille et la retrouve. Je la sèche avec une grande serviette et son tour venu, elle part dans la chambre et en revient avec la clé.

— Un peu de respect pour la confiserie, je te libère !

Malgré la fatigue, elle s'y attèle avec beaucoup de patience, à genoux. Elle donne quelques coups de langue sur mon gland encore humide.

— Voilà, tout propre aussi, dit-elle en souriant. Tu peux aller te coucher, je te rejoins, je me brosse les dents. Et attention, je prends mon service à sept heures, donc réveil à six !

Un quart d'heure plus tard, nous dormons déjà, ma tête reposant sur ses longs cheveux châtains dont le parfum m'enivre. À chacun son alcool.

...

J'ouvre un œil, j'ai à peine le temps de la voir sauter du lit et foncer vers la salle de bain. La blancheur de son corps se détache dans la pénombre de la chambre, je la trouve magnifique. J'ouvre la fenêtre, faisant rentrer un peu de lumière et d'air frais. Elle ressort rapidement en grelottant, je suis toujours assis sur la couette, elle s'approche, j'embrasse son ventre, tentant de fixer à jamais son odeur intime.

— Je dois partir maintenant, Monsieur. Votre servante doit reprendre son travail.

Elle remet sa robe.

— Je vous laisse ma célèbre culotte en souvenir, je dois passer chez moi pour du linge propre !

Je l'accompagne à la porte.

— Je prends la route pour Paris vers midi, on se revoit à ce moment-là, tu veux bien ?

— Tu sais très bien que je désire te voir rester. Mais bien sûr, je serais là, le cœur brisé. Elle rit.

Seul, je ramasse sa culotte abandonnée sur la moquette épaisse, y enfouis mon visage. Je file sous la douche pour calmer ma presque douloureuse érection.

...

Assise devant la coiffeuse, j'hésite. J'admets avoir perdu un peu la main dans mes relations avec Claire et Mat, cela est devenu compliqué et incertain. Claire s'est livrée plus tôt que prévu, et l'accident de Mat m'a éloigné de lui. Pourtant, je sais que s'il a sciemment oublié de me rendre la carte grise de ma voiture hier, c'est pour se garder la possibilité d'une visite impromptue.

Heureusement, il n'est pas venu en soirée, tout serait devenu encore plus compliqué ! Viendra-t-il ce matin ? Il est tôt, j'ai encore le temps. J'ai commandé un petit déjeuner, qu'un type a l'air endormi vient de m'apporter. Je bois mon thé en espérant avoir pris la bonne décision.

...

Neuf heures trente, on frappe doucement à ma porte, je me manifeste sans me déplacer, d'une voix courroucée. La réponse est bien celle que j'attends.

— C'est moi, Mat. Euh, Léopold, j'ai conservé les papiers de la BM par erreur, je désirais te les rendre avant ton départ.

Sa voix est basse et peu sûre d'elle.

— Ah bien sûr ! J'arrive, un instant.

Je le fais patienter deux bonnes minutes puis ouvre la porte, revêtue du peignoir blanc de l'hôtel. Mes cheveux sont coiffés dans un style imperceptiblement plus sophistiqué qu'hier. Mon maquillage est si discret qu'il n'est plus qu'un élément trouble, dans une multitude de détails androgynes perturbants.

— Excuse-moi, je suis hyper en retard, je dois libérer la chambre et rien n'est prêt. Tiens, assieds-toi, prends un café, je n'y ai pas touché, il est encore chaud.

Je tourne dans la pièce, brossant mes cheveux. Je m'empare au hasard de vêtements que j'entasse sur le lit. Il prend place, une tasse à la main.

— Tu comprends, je file à Paris aujourd'hui, j'ai des rendez-vous en soirée, je dois être présentable, quand même !

Face à lui, j'ouvre les pans du peignoir. Assise sur le lit, j'attrape mes bas sur la pile de linge. Sa mâchoire semble s'affaisser un peu. J'enfile lentement les bas à jarretières, dégage le vêtement de mes épaules et le laisse tomber sur le lit.

Je suis presque nue, portant juste un court corset de satin noir, très serré, et une paire de bas.

Pas d'impairs, tout se joue dans les minutes à venir.

Son regard ne quitte pas mon petit sexe dans sa cage d'or. Je campe celle qui n'a rien remarqué, chausse des escarpins rouges, traverse la pièce d'une démarche assurée, une microscopique culotte en dentelle à la main.

— Tu comprends, pour porter ce genre de lingerie, je dois être parfaitement préparée. Suis-je à ton goût ?

Je me penche vers lui, et appuie ma main sur son sexe, que je sens déjà bien dur.

— Oh, au moins autant qu'hier, je dirais. Laisse-moi voir de plus près, lève-toi.

Il pose la tasse sur l'accoudoir. Il est debout, je tombe à genoux, déboutonnant son pantalon. Je dégage sa queue de son boxer, un beau morceau veiné, épais. Je lèche d'abord ses couilles en le branlant doucement.

Je m'écarte un peu, tentant de capter son regard, mais celui-ci reste bloqué sur la ligne d'horizon. Bon, rien n'est acquis, ça doit cogiter sévèrement là-haut !

J'insère lentement son gland entre mes lèvres, faisant coulisser les premiers centimètres sur ma langue. Il se réveille un peu, je perçois un léger mouvement de son bassin, les barrières sont en train de tomber. Pour lui donner confiance, je prends sa main et la place derrière ma tête, le genre de soumission qui devrait le faire craquer, en lui accordant un semblant de contrôle. J'ouvre en grand, pour laisser l'engin coulisser librement, je le sens contraindre ma nuque pour donner le rythme, je sens qu'il tape au fond, j'ai un hoquet. Je me dégage un instant, pour reprendre mon souffle limité par le port du corset, et j'avale de nouveau sa queue. Il a l'air d'aimer ça, Claire ne doit pas avoir mes talents de suceuse. Un bon tempo s'installe, j'apprécie, j'ai vraiment l'impression qu'il baise ma bouche pour y jouir.

Mais j'ai une autre arme secrète à déployer, un adorable trou du cul lubrifié, que j'ai assoupli toute la matinée en portant un plug. Ce serait bête qu'il parte trop tôt. Je garde sa bite dans ma main, me relève et lui murmure à l'oreille un sensuel, mais explicite, J'ai envie de toi mon chéri. Viens me prendre le cul. Un bon shoot de testostérone.

Je retourne sur le lit et me mets en position pour une levrette soumise. J'écarte largement les jambes et plaque mon sexe contre mon ventre, offrant la vision parfaite d'une paire de fesses, avec un simple orifice au milieu dont on peut user librement.

Mat ne se fait pas prier, et oublie toute forme de préliminaires. J'ai bien fait de me préparer avant, l'invasion est brutale, sans sommation. Il pose son gland sur mon trou, et pousse : en une seule fois, il est au fond.

Mais c'est délicieux. Il prend un bon rythme, franc. Mais je sens qu'il veut faire durer le plaisir, comme un esthète du défonçage de cul. Il m'en faut plus, et je dois l’encourager à fond, qu'il comprenne que je suis chaude, mais aussi soumise, prête à tout. Je dois le marquer à jamais, lui donner envie de récidiver ! J'improvise.

— Oh oui, baise-moi. Plus fort, plus fort... Comme une chienne, oui... plus fort, défonce-moi vraiment, ouvre-moi, j'aime ça... frappe-moi !

Il sort sa queue de mon cul, m'agrippe les cheveux pour m'immobiliser, commence par quelques claques timides. Je l'encourage en me cambrant davantage, la tête sur l'oreiller, j'écarte mes globes des deux mains. Il lâche ma crinière, prend ma cage qu'il tire fort en arrière, je crie de surprise. Cela décuple son excitation, il me fesse avec plus de fermeté, frappant l'intérieur de mes cuisses, jouant avec mes boules. Chaque coup provoque des râles de volupté que je ne feins aucunement. Il empoigne ma nuque et m'empale de nouveau, sortant complètement à chaque va-et-vient, laissant mon trou béant avant de le combler à nouveau.

Il s'immobilise au fond de moi, ses mains agrippant mes hanches solidement, et jouit en grognant fort. Je comprime mes couilles écarlates dans ma main, j'explose à mon tour. Un filet laiteux s'écoule en continu de ma cage, dans un long orgasme anal.

Il s'écroule bientôt sur le lit, sa queue reposant mollement de côté.

Je me relève, je sens son sperme qui coule sur mes bas, s'échappant librement de ma petite chatte, une courte fente désormais. Je déplie ma jambe sur le matelas, essuie de mon index une belle trace de sa semence sur ma cuisse, que je porte ensuite avec gourmandise à mes lèvres.

— C'était délicieux ! Mais je dois prendre une douche, tu fermeras la porte en partant ?

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