Dressage.

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— Ramasse donc tes affaires, va prendre une douche, tu es sale. Je serai au salon, rejoins-moi. Ne mets pas ta cage.

Encore peu stable sur mes jambes après cette rude séance, je file dans la salle de bain. Au retour, je la découvre assise à son bureau, le téléphone en main. Je m'arrête à la porte, elle me fait signe d'approcher. Je reste alors debout à ses côtés, la tête respectueusement inclinée.

Elle me donne une tape affectueuse sur les fesses.

— Allonge-toi sur la table en Quarte. J'ai besoin de mesures, pour ta nouvelle cage.

Elle sort une sorte de compas métallique et un réglet gradué. Offerte sur le plateau de bois froid, elle prend sur moi toutes les dimensions, du diamètre de mon pénis à la distance entre mon trou et la base de mon scrotum. Elle termine en capturant plusieurs photos qu'elle transfère immédiatement sur son laptop. C'est à la fois humiliant et gratifiant, j'aime quand elle s'occupe de moi.

— Au fait, c'est décidé, elles viennent cet après-midi. J'ai pris rendez-vous pour toi avec deux esthéticiennes. Ne t'inquiète pas, ce sont des professionnelles, très discrètes, qui ont l'habitude de ce genre de travail.

Je dois avoir l'air contrariée.

— Oui, elles te verront en tenue de soumise. Et alors ? Tu pensais rester cachée chez moi toute ta vie ? Il y a celles qui rêvent, et celles qui vivent leurs fantasmes. Même si tu croises un regard amusé ou méprisant, n'oublie jamais qu'elles t'envient certainement.

— Oui, Madame. Excusez-moi. Je suis une imbécile et une ingrate. Je sais que vous faites cela pour moi.

— Je vais m'habiller. Va en cuisine, il y a des plats à réchauffer, dresse la table et attends-moi. Tu pourras t'asseoir, dit-elle en me pinçant la joue.

Le repas est très calme, nous parlons librement, même si je me contrains volontairement à rester passive. Madame Nathalie est cultivée, intelligente et enthousiaste, c'est pour moi un plaisir de l'écouter.

Après le café, elle revêt un manteau long et troque ses mules contre une paire de chaussures.

— Des obligations m'appellent. Range tout, fais la vaisselle, j'ai donné congé à ma femme de ménage pour le week-end. Elles arriveront à quinze heures, elles savent ce qu'elles ont à faire, j'ai donné mes instructions.

Je suis en train de nettoyer une minuscule trace de mon propre sperme sur le parquet quand elles sonnent. À peine entrées, elles gloussent et m'appellent ma chérie, touchent mes fesses nues.

— Ne t'inquiète pas, allez ! Nous plaisantons. Tu n'es pas la première petite soumise dont nous nous occupons. Et toi, tu es très jolie, nous allons bien bosser sur toi.

Elles ont de grosses valises pour transporter leur matériel, elles doivent œuvrer dans le cinéma ou les arts du spectacle, je suis très impressionnée.

L'une me coupe les cheveux, un carré sage, travaille ensuite sur ma couleur, pour en renforcer la blondeur et donner du relief. Pendant ce temps, la seconde s'intéresse à mon corps, commençant par les pieds. Elle taille mes ongles, puis les vernis de rouge. Je m'épile soigneusement à la cire depuis longtemps et j'ai eu des séances de laser autrefois, il n'y a donc rien à faire de ce côté. Elle manipule un instant ma cage, cherchant par jeu quelques poils cachés, nous en rions. Elle passe aux mains, puis la pose d'ongles mi-longs, recouverts du même vernis. Je les regarde, travaillées par une professionnelle, elles me semblent plus fines, plus féminines. Je suis ravie !

La couleur rincée, reste mon visage, je ferme les yeux, confiante. Elle affine mes sourcils à la pince. Sa collègue reprend mon brushing, et elles terminent par le maquillage, partageant leurs compétences.

— Tu peux t'habiller, c'est fini.

Je m’admire dans la glace, je me trouve superbement jolie, j'ai envie de les embrasser ! Je les remercie avec chaleur, elles ont l'air touchées. Elles laissent beaucoup de produits pour moi, me donnent des conseils de beauté et maquillage précis et détaillés, puis partent en me faisant la bise, me disant que j'ai bien de la chance.

...

Madame Nathalie revient à dix-neuf heures, elle sonne, je lui ouvre la porte le visage impassible, elle entre et pose de grands sacs au sol.

— Regarde- moi... Parfait ! Tes mains ? Montre tes pieds. Très bien. Tu es enfin correcte.

Elle immobilise mon visage dans sa main, m'observe attentivement.

— Tu es très jolie. Exactement ce que je leur ai demandé. Les traits d'une petite poupée innocente, soumise, mais avec un soupçon de... vice, peut-être.

Je tombe à genoux.

— Merci, Madame. Je ne mérite pas vos compliments.

— Relève-toi, idiote ! Bien sûr que tu dois être fière ! Crois-tu un instant que j'ai envie d'avoir un laideron comme soumise ? Une souillon inculte, juste bonne à frotter les parquets ? Ce soir, nous sortons, tu m'accompagnes pour diner.

Je montre ma tenue.

— Comme ça, Madame ? Je ne peux pas...

— Tu le pourrais si je t'en donnais l'ordre, sois-en persuadée ! Mais non, voyons ! Ta tenue de soirée est dans ces sacs. Va t'habiller, ne me fais pas honte.

Je file dans la chambre qu'elle m'indique. Avec une joie presque enfantine, je découvre la belle lingerie noire, la culotte échancrée, les bas soyeux, un soutien-gorge push-up qui m'invente un buste crédible. Je passe une très jolie petite robe noire, simple, à manches mi-longues. Une paire d'escarpins à semelles compensées en cuir blanc complètent l'ensemble. Je me mire dans un miroir, j'ai envie de pleurer de bonheur en mettant mes boucles d'oreilles.

Je la rejoins, elle est encore plus belle, une robe de soie rouge croisée sur sa poitrine nue, chaussée de sandales à très hauts talons, des bas fins accrochés haut. Je donnerais tout pour être à genoux et m'enfouir enfin entre ses cuisses, mais elle s'approche, me prend dans ses bras, m'embrasse.

— En Tierce, mademoiselle Léopoldine, j'ai encore un cadeau pour toi.

Elle sort de son sac un petit plug anal en inox poli, m'en présente la base gravée. Propriété de Maitresse Nathalie. Elle le recouvre de salive en le passant entre mes lèvres, puis l'introduit en moi doucement.

— Ce soir, nous sortons en... amantes. Tu peux t'adresser à moi en m'appelant Nathalie, mais n'oublies pas de rester à ta place.

...

Le même taxi que ce matin nous dépose dans un restaurant éloigné, très discret. C'est très queer, très bon enfant et nous nous amusons beaucoup. Nathalie connait beaucoup de monde, ne cesse d'envoyer des signes amicaux à celles et ceux qui dînent dans la grande salle, éclairée par des bougies parfumées. Nous dansons ensuite, la musique est forte et le groove sexy balancé par le DJ nous hypnotise.

Je parle aussi longuement avec une amie absolument délicieuse de Nathalie. Elle est entièrement habillée de cuir noir, ses seins volumineux aux tétons percés reliés par une chaine. Elle ne cesse de me caresser partout, mais Nathalie semble laisser faire. L'autre me mordille les lobes d'oreille, en jouant d'un doigt sur mon plug. Je trouve ça hyper agréable, j'ai un peu bu, aussi.

En fin de soirée, Nathalie offre à boire à tous les convives encore présents, tous acceptent avec plaisir, et une certaine forme de déférence. Je prends conscience qu'elle est importante et respectée, je ne suis que la petite chose qu'elle possède et exhibe.

Elle réveille le chauffeur du taxi qui a attendu notre retour, sur le parking désert. Pendant le trajet, elle écarte les pans de sa robe, dévoilant son sexe nu, et me permet d'y poser ma tête. Je m'endors au paradis.

...

J'ai couché dans une petite chambre, seule, celle même où je me suis changée hier soir. Le réveil ne sonne qu'à dix heures, nous sommes rentrées tard, et j'ai pris du temps pour me démaquiller. Je file sous la douche, fidèle à ma morning routine. Je bois un thé avec des tartines beurrées, isolée dans la cuisine, Madame Nathalie semble ne pas être là.

Elle revient en début d'après-midi. Je porte ma tenue de soumise, je l'attends, à genoux dans le salon.

— Tu m'as déshonorée, hier soir. Te laisser caresser ainsi par cette vieille salope... J'ai eu peur qu'elle ne te demande de lui bouffer la chatte, je suis sûre que tu l'aurais fait. Tu me déçois, tu n'es donc pas fière de m'appartenir ?

Je suis anéantie. Entre deux sanglots, je présente mes excuses, demande à être corrigée. Elle me jette un sac, rempli de vêtements.

— Habille-toi, nous sortons.

Un jeans moulant, un crop-top, un blouson court et des baskets à talons. Je ressemble à une ado qui cherche l'aventure. Madame Nathalie marche cinq mètres devant moi, indifférente.

Elle s'arrête enfin à la devanture d'un glacier.

— Attends-moi, j'ai envie d'un sorbet.

Elle en sort cinq minutes après avec un petit pot, s'assoit sur un banc, tapotant de sa main gantée la place à ses côtés. Je la rejoins, littéralement crucifiée.

— Tu en aurais aimé une, aussi ? Oui, bien sûr ! Tu penses être mon égale ? Avoir les mêmes droits ? Tu n'es rien, sans moi. Une pauvre fille, avec une petite queue inutile... Je fais tant pour toi, sans recevoir de marques de respect.

Je reste interdite, incapable de réagir. Elle me gifle.

— Je t'ai observée, de la boutique. Un jeune homme t'a parlé, et tu lui as répondu, tout sourire, en avançant la jambe, jouant de ton cul. Tes lèvres entrouvertes, gourmandes. Je vous laissais cinq minutes de plus, et tu le suçais derrière une porte cochère ? Me suis-je trompée à ce point à ton sujet ?

—Maîtresse, il m'a juste demandé son chemin...

Nouvelle gifle, plus forte. Les passants nous regardent, interdits. Personne n'intervient.

— Je suis fatiguée de toi, rentrons.

De retour à l'appartement, elle m’ordonne de me mettre nue.

— Je n'aime pas faire cela. Mais c'est pour ton bien, tu dois expier tes fautes. Place-toi face au mur, écarte les jambes.

La morsure de la longue badine de cuir sur mes fesses est incroyablement douloureuse. Elle compte dix coups, d'une violence appuyée, je m'écroule au sol, en pleurs.

—Rentre chez toi, le taxi t'attend.

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