De : Léopoldine. Objet : Votre soumise, chap.3

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La lingerie de ma soeur. Une sorte de révélation, une reprise de contact avec un élément déclencheur de toute ma courte vie. Bien sûr, l'évolution est conséquente, oubliées les culottes en coton blanc et rose. Car lors de son départ, Estelle était une sacrée cochonne, à juger par ce qu'elle a abandonné. Strings, bas résille, body aux découpes suggestives. En quelque sorte, je comprends ma mère, accusant ma soeur de se laisser abuser par des ouvriers bien virils.

Je trie tout, et remonte les plus belles pièces dans ma chambre. Je découvre le plaisir de porter de la lingerie. Je me regarde dans la glace ainsi habillée. Je me branle : je ne sais pas ce qui m'excite alors, est-ce l'image de mon corps à moitié nu, ou cette idée d'être réellement ce reflet, cette féminité refoulée ?

Narcisse ou Hermaphrodite ?

J'achète désormais du maquillage, du vernis à ongles, de la crème dépilatoire, dans le supermarché où je fais mes courses alimentaires. J'ai demandé à ma mère d'avoir un peu plus d'argent et de ne plus passer chez moi remplir le frigo. Je pense que ça l'arrange aussi. Le résultat esthétique est assez... pitoyable, mais l'illusion est suffisante pour moi.

Dans les cartons, je trouve des slips plus simples, sans dentelles, que je porte au quotidien. Je n'ai plus peur de me faire remarquer ainsi au lycée. Depuis longtemps, j'ai pris l'habitude de m'enfermer aux toilettes et ne pas utiliser les urinoirs à disposition. Cela m'évite des réflexions désobligeantes sur la taille de mon sexe, que j'estime en dessous de la moyenne.

À la rentrée de terminale, je rencontre Lola. Elle est espagnole, mais arrive d'Allemagne, où elle a étudié un an. Elle suit et habite avec son père, ingénieur, au gré de ses missions en Europe. Elle a beaucoup voyagé, maîtrise quatre langues à la perfection. Je la remarque d'abord grâce à son look carrément gothique, toute de noir vêtue. Elle teint ses longs cheveux bruns de la même couleur, maquille ses yeux de nuances sombres. Je trouve ça terriblement sexy. Nous parlons musique, nous avons des goûts communs. Au fil des semaines, mon propre goût vestimentaire évolue pour calquer le sien, elle me prête des fringues. Nous formons un couple improbable : elle est aussi brune que je suis blond et pâle, plus grande que moi, aussi brillante en classe que je suis dans la moyenne des besogneux.

Pourtant, un matin à un intercours, elle se penche vers moi et m'embrasse. Je suis fou amoureux. Elle, sûrement moins, je pense surtout qu'elle n'aime pas être seule. Elle trouve que j'ai de la chance d'avoir un appartement pour moi seul, toutefois nous allons souvent chez elle, son père n'est jamais là. Elle a perdu sa mère, mais elle n'en parle pas.

Elle me laisse caresser ses seins, effleurer son sexe, mais guère plus. Elle me déclare que le sexe ne l'intéresse pas, du moins pas l'acte de pénétration, qui est une forme de domination masculine. Pour faire le malin, je suis d'un pareil avis, sans trop comprendre ce que cela implique.

Mes dix-huit ans approchent. J'aimerais beaucoup les fêter avec elle, mais avant même de lui en parler, elle m'informe qu'elle ne sera pas là ce week-end. Je déprime un peu, et encore plus quand ma mère m'apprend qu'elle passera en fin de semaine pour célébrer ça. Nous ne nous parlons plus beaucoup, éloignés physiquement et émotionnellement, je ne sais pas pourquoi.

La soirée aurait pu virer au drame, mais le contraire se produit. Maman m'offre une paire d'escarpins rouge à hauts talons, me dit qu'elle sait tout de mon goût pour la lingerie, et qu'elle est heureuse pour moi. Nous pleurons beaucoup, mais cette sorte de coming-out familial m'ôte un poids sur le coeur. Je comprends que je peux donc être moi, avec ceux que j'aime.

J'avoue tout à Lola, elle m'estime très courageux de lui annoncer et qu'elle m'aime donc encore plus ainsi.

Elle m'apprend à me maquiller, nous rions bien pendant ces séances. Je porte devant elle de jolies culottes, des bas, mes chaussures rouges, elle trouve ça joli, elle caresse mon sexe à travers la lingerie, j'aimerais faire l'amour avec elle, mais cela ne va jamais plus loin.

Elle me demande un jour à brule-pourpoint si j'ai déjà vu une fille uriner. Je lui avoue que non, alors elle m'entraine dans la salle de bain, se déshabille entièrement. Je n'ai jamais vu en vrai une femme nue, j'ai le souffle coupé devant sa perfection physique. Elle monte sur la lunette des toilettes en y posant les pieds, s'accroupit, jambes écartées. J'ai une vue extraordinaire sur sa vulve, un triangle de poils sombres et brillants, c'est beau, fascinant. Elle appuie deux doigts en V sur ses lèvres pour diriger le jet, et réussit à viser la cuvette ainsi. Devant ce spectacle, j'ai une violente érection dans ma petite culotte.

Elle me fait signe d'approcher, elle me tend ses doigts encore humides à sucer. Encore aujourd'hui, je me souviens que je leur aie trouvé un délicieux goût de miel salé. Elle se relève, m'invite à me mettre à genoux. Je lèche son sexe, et c'est si bon que j'éjacule rapidement, d'excitation trop longtemps contenue.

Nous filons sous la douche en riant. Elle me dit qu'elle ne comprend pas pourquoi elle a eu envie de faire ça, mais qu'elle a adoré. Je lui avoue que moi aussi, je ne comprends pas non plus, mais que je m'en fiche.

Je suppose qu'une majorité d'adolescents découvre l'amour d'une manière plus traditionnelle, nous avons vraiment fait les choses à l'envers. Mais nous finissons par acheter des préservatifs, et nous perdons ensemble notre virginité.

...

L'amant de ma mère m'a aussi fait un cadeau, un lecteur de DVD, avec plein de films. Surtout des films d'actions, de guerre et de super héros virils. Je suppose que c'est sa méthode pour m'indiquer que je pourrais peut-être avoir des goûts plus masculins. Ou bien que, forcément, que je n'aime les films qu'avec de beaux mecs dedans, j'hésite.

J'achète donc un magazine érotique, qui propose en cadeau un DVD avec les meilleures scènes du X. Il y a une séquence que je passe en boucle et tellement souvent, que j'ai peur que le laser fasse un trou dans le disque.

Le pitch est plutôt sommaire : On y voit une petite blonde dans une belle lingerie aguicher un homme, il lui caresse les fesses, l'embrasse avec passion, puis fini par lui ôter sa culotte. Surprise : elle a une petite queue entre les jambes. Le gars n'est pas gêné, il la suce pendant qu'elle retire son soutien-gorge, qui ne cache que des petits tétons. Il finit par la retourner, lui lèche le trou, puis lui enfile son membre de vingt centimètres. Elle hurle de plaisir, il la baise vraiment fort. Je trouve la scène encore meilleure quand je ferme les yeux et m'imagine être à la place de l'actrice, évidemment.

Dans le magazine, on trouve aussi des articles intéressants. Je deviens le spécialiste -en théorie- de la pénétration anale : se nettoyer, se préparer, se lubrifier, etc. Avant d'en parler à Lola, je mets en application sur moi. Une poire vaginale retrouvée dans l'armoire à pharmacie me permet de découvrir les joies de la toilette intime. Mes doigts, enduits de vaseline, sont les premiers a passer mon anneau, rapidement suivis par tout ce que je peux trouver : carottes, petites courgettes et enfin mon préféré : le concombre. J'en fait une grande consommation, sans jamais en manger un seul.

Je finis par proposer à Lola la sodomie, sur moi. Elle trouve ça un peu étrange, mais pas plus que d'autres choses que nous avons déjà essayées. J'ai des orgasmes incroyables pendant qu'elle me pénètre, et elle devient, elle aussi, une fervente amatrice passive. Elle m'ouvre son petit cul encore bien étroit et trouve mon sexe fin parfait pour cet usage.

La fin d'année approche, je sais qu'elle va partir, je suis effondré, mais nos jeux évoluent parfois vers des trucs dangereux. Elle adore s'assoir nue sur mon visage et bloquer ma respiration. Je me laisse faire, sans me défendre, de temps à autre je perds connaissance, elle me réveille en me giflant. J'aurais sans doute raccourci mon existence si elle était restée.

Elle quitte l'Europe, son père ayant une mission en Inde. Elle me dit qu'elle m'enverra son adresse plus tard, une fois la villa trouvée.

Je n'ai jamais eu de nouvelles et n'ai jamais revu Lola, mon premier amour.

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