Possession.

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Je suis anéantie. Le taxi me ramène chez moi, je pleure pendant tout le trajet, de douleur et de regrets. Je ne me montre pas digne d'elle, elle perd son temps avec moi, je suis une charge inutile. Le chauffeur me demande gentiment, ça va mademoiselle ? Je le regarde dans le rétroviseur, il a l'air sincère, inquiet.

Le frottement du jeans trop serré est insupportable, mais je réussis à rejoindre mon appartement d'un pas presque normal. Une fois déshabillée, j'inspecte mon corps, mes fesses sont zébrées de longues traces carmin plus ou moins foncé, mais la peau n'a pas craqué. J'atténue la douleur en appliquant une poche de glace, tout en remplissant ma baignoire. Je m'y glisse, laissant la tension décroitre au contact de l'eau chaude.

J’emploie une crème apaisante aux endroits marqués, et adopte de nouveau ma tenue autorisée, jupe, chemisier et bas. Enfiler le corset m'arrache un cri. Je consulte ma boite mail, je découvre un message de Madame Nathalie, posté il y a peu.

Ma petite soumise chérie,

J'ai vu ce que j'ai fait, je ne voulais pas abimer ton corps ni te blesser. Mais tout est ta faute. Tu es à moi, la chose que je dois dresser, tu ne dois jamais m'échapper. Travaille bien cette semaine, nous nous rencontrerons peut-être plus tard.

Ta Nathalie, ta Maîtresse.

Mon cœur bat la chamade, elle m'aime toujours, malgré mes erreurs, je dois rester à ma place et me perfectionner pour être celle que Madame désire.

...

Je m'impose une belle discipline durant deux semaines, je travaille efficacement et je réussis à écrire avec régularité. Madame Nathalie n'a pas pu me recevoir le week-end, mais je sais qu'elle ne m'oublie pas, j'ai des messages d'encouragement qui guident ma servitude. Les marques sur mes fesses disparaissent lentement.

Je continue mes exercices de dilatation, je pense arriver à sept centimètres en fin de semaine. C'est de plus en plus agréable de se sentir bien ouverte, je passe souvent mes doigts sur mon petit anneau désormais bien souple, accueillant. Je fais bien sûr en parallèle des exercices pour muscler mon périnée, pas question de ne plus être étanche de ce côté-là.

Je passe le samedi suivant à pleurer, Madame Nathalie n'a pas donné de nouvelle, et je suis seule, désœuvrée dans ma chambre. En fin de soirée, je reçois enfin un message.

Tu m'accompagnes demain, pour un brunch à la campagne.

Tiens-toi prête pour huit heures, le taxi sera là.

...

Le chauffeur commence à me connaitre, il se permet même de demander gentiment si je vais mieux. Une fois assise, j'envisage de le remercier en écartant les jambes, pour lui montrer mon cul et son bouchon d'inox quand il ouvrira la porte... Je suis folle ! Si Madame Nathalie l'apprend ! Rien ne lui échappe. Je ne suis vraiment qu'une trainée sans cervelle, j'ai envie de me gifler.

Ma Maîtresse m'attend dans sa chambre, je l'entends m'appeler.

— Léopoldine, ma petite chérie ! Déshabille-toi vite, viens me rejoindre dans le lit, je suis là.

Je me glisse nue dans les draps tièdes, abasourdie par cette invitation. Elle se redresse dans le lit, elle ne porte qu'un haut de pyjama en soie vert d'eau. La veste n'est pas fermée, je vois ses seins bouger librement, je suis hypnotisée. Croisant mon regard fixe, elle rit, me caressant les cheveux.

— C'est vrai, tu n'avais pas encore vu les tétons de ta Maîtresse ! Ils te plaisent ?

Elle place en coupe ses mains sous deux petits globes parfaits.

— Tu peux les embrasser, ce matin. C'est un grand jour, profitons.

Je pose mes lèvres sous les mamelons, sa peau est fine, son odeur annihile toute volonté en moi, je me sens vulnérable. Je baise le téton délicatement. Je peux souffrir tous les tourments, si elle me laisse l'adorer.

— Assez. Tu vas me faire mouiller les draps, si tu continues, coquine. Parlons plutôt. J'ai lu ton dernier chapitre, c'est très bien, je commence à te cerner. Cette Lola aurait pu te tuer, quelle inconsciente ! Comment va ton travail ? Appliques-tu bien les ordres que je t'ai donnés ? J'étais en déplacement cette semaine, je ne t'ai pas surveillée.

— Oui, Maîtresse. Ma vie de soumise représente pour moi un rêve éveillé. Je n'existe que pour me dévouer à vous, vous occupez toutes mes pensées. Cela me plait. Concernant ma petite chatte, je suis presque à sept centimètres, dois-je continuer ?

— Nous allons voir ça ce matin, figure-toi ! Prends la Tierce.

Elle se place à genoux, à mes côtés. Elle retire mon plug, caresse doucement mes fesses, me soutenant de l'autre main passée sous mon ventre. Ses doigts tournent autour de mon trou pour l'assouplir encore plus, elle en introduit deux puis trois, avec une délicate fermeté.

— Détends-toi, abandonne-toi totalement à ta Maîtresse, maintenant.

Elle arrose ma raie de lubrifiant, qu'elle prend dans sa table de chevet et s'en masse aussi la main.

— Madame... Je n'ai jamais subi... ça, avant.

— Ne t'inquiète pas. Je dois le faire, et tu dois l'accepter.

Je sens ses doigts réunis en pointe forcer minutieusement mon sphincter avec de lents mouvements rotatifs. Elle se retire, puis reprend son geste, allant à chaque fois plus loin, imperceptiblement. Je m'ouvre, c'est merveilleux, sa main est presque en moi.

Je sens enfin mon trou se refermer sur son poignet. Elle tourne lentement, ressort sa main, la rentre de nouveau d'une seule poussée, plusieurs fois. Je sens ses doigts qui prennent possession de l'intérieur de mon corps. Mes jambes tremblent, elle me soutient toujours de sa main contre mon sexe, je suis à elle, je deviens l'extension de sa volonté. Elle s'interrompt, sa main en moi, ferme le poing et sort d'un geste ferme. J'ai l'impression d'être ouverte en deux, je jouis dans sa main, un filet de sperme s'écoule en continu de ma cage dans un long orgasme. Je ris et pleure en même temps, la tête dans l'oreiller.

— Tu as joui, ma chérie ! Je suis très fière de toi. Tu prends enfin ton plaisir comme il se doit.

Elle caresse les bords sensibles de ma petite chatte et je me sens si vide, si... creuse à l'instant que j'aimerais qu'elle me comble à nouveau, me remplisse encore.

— Retire ta cage, va prendre une douche et reviens vite. J'ai une autre surprise pour toi.

...

De retour, elle a passé un pantalon de pyjama assorti à la veste, désormais boutonnée. Elle tient un petit sac de velours.

— L'artisan-orfèvre m'a livré cela hier soir. C'est ta nouvelle cage ! Assieds-toi sur le lit, écarte bien les jambes, je vais enfermer ta petite queue dedans !

Celle-ci est différente, je la trouve très belle, comme un bijou intime. Sa base est vaguement ovale et de forme ergonomique, elle s'ouvre en deux grâce à une charnière invisible. Le dôme est fait d'un alliage d'or jaune, et se verrouille simplement. Elle est très légère, je ne la sens pas.

— Oh merci, Madame ! C'est un cadeau magnifique, je vais aimer la porter pour vous.

— Merci. Vois-tu, et cela représente une chance pour une petite soumise transgenre, ta verge est faite entièrement de corps caverneux, celui qui gonfle lors de l'érection. Ce n'est pas le cas de tous les sexes masculins. Elle est donc très compressible, on peut la brider totalement. Et à l'avenir, ton sexe ne se gonflant plus de sang, il en perdra l'habitude. Même bien excitée, ta queue restera insensible et molle. Tout le sang ira irriguer les zones érogènes de ton petit trou. Tu ne souhaiteras plus qu'écarter les cuisses et te faire remplir, passivement, comme une bonne soumise. Ce n'est pas merveilleux ?

— Si Madame, j'ai hâte d'être celle-là, vous m'aimerez plus encore, n'est-ce pas ?

— Ne dis pas de bêtises. Va donc dans ta chambre, une nouvelle tenue t'attend. Habillée, tu te maquilleras comme hier. Il y a des bijoux dans une boite sur la commode : un collier, surtout. Porte-le. Nous devons être élégantes.

Je saute du lit, les yeux brillants. J'ai déjà faim !

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