Le brunch, dimanche.

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Ma tenue est aussi très différente aujourd’hui. Fini le noir, l’ensemble est d’un joli rose, parfait pour un brunch à la campagne sous le soleil. La lingerie est en accord, maille blanche et dentelle assortie. Le porte-jarretelles retient d’adorables bas blancs, agrémentés de petits noeuds en haut.

Ma nouvelle cage est très sexy, un bijou. Je dois vraiment me cambrer pour qu’on la devine sous la jupe, pourtant plutôt ajustée. Je passe au maquillage, me regarde dans la glace : blonde aux yeux bleus dans une tenue claire et sexy, un délicieux bonbon à croquer.

Je comprends l’insistance de Madame Nathalie quand j’ouvre le coffret : le collier est un ras de cou en cuir rose, d’environ quatre centimètres de large, se fermant derrière avec une boucle massive. Devant, un gros anneau d’or riveté, symbole de mon état. Quelques jolis bracelets habillent mes poignets, et j'adopte le petit plug d’inox poli que mon cul connait déjà. Dans le miroir, je ne suis plus une confiserie, mais un jouet dont on peut abuser. Je me demande si elle va me tenir en laisse, et surtout, si j'aimerais cela.

Nous prenons la Volvo, l’endroit est trop éloigné pour une course en taxi.

— Je n’aime pas ce véhicule mais c’est celui de l’entreprise. Elle est immense, lente et laide. Tu sais conduire, Léopoldine ?

— Oui, Madame. J’aime beaucoup cela, d’ailleurs… Et j’apprécie les voitures, Maîtresse ! Dites-moi qu’on peut être une petite soumise et les aimer sportives et puissantes ?

Elle rit.

— Bien sûr, cette Alfa Roméo rouge t’a marquée ! Eh bien, nous en achèterons une, tu la choisiras. Je me moque du budget, mais tâche de la prendre discrète et rapide.

— Comme une BMW ?

— Je n’y connais pas grand-chose, mais je te fais confiance. Allons-y pour la BMW.

Disant cela, elle appuie à fond sur l’accélérateur, mais sur l’autoroute déserte, la Volvo n’avance guère plus. Nous rions, je me penche pour déposer un baiser sur la main abandonnée sur le levier de vitesses.

L’établissement où nous arrivons est particulier. Pas réellement un restaurant, plutôt une table d’hôtes, certainement pas référencée dans les guides" week-end en famille". De multiples détails informent qu’on y vient plus pour le sexe que pour la cuisine, les tirages de photos d’Helmut Newton étant la partie la plus soft. Mais la nourriture reste excellente, nous nous régalons. Nous sommes installées à une large terrasse, couverte d’un treillis végétal, qui nous procure de l’ombre et une relative intimité. De larges bacs, où poussent des espèces persistantes, séparent les quelques tables. Nous sommes d’ailleurs peu nombreux, deux femmes, deux hommes, un couple mixte et nous. Notre serveur est un grand type dans la cinquantaine, musclé, le crâne rasé, très sympathique et prévenant. Il s’adresse à Madame Nathalie avec dévotion et respect et il me dévore littéralement des yeux.

Nous attaquons un carpaccio de thon rouge quand celle qui paraît être la patronne de l’établissement arrive à notre table. Si Madame Nathalie porte une fine veste de peau grise sur un chemisier de soie, notre hôtesse a choisi l’option cuir. Mini jupe et corset lacé serré, soutenant sa petite poitrine ; bas couture et stilettos, le tout en noir absolu. Elle arbore des gants longs s’arrêtant aux coudes, qui ont dû être moulés sur elle tellement ils sont ajustés. Ses cheveux bruns sont relevés en un chignon complexe, de beaux yeux, sombres, mais brillants.

Madame Nathalie se lève immédiatement à son approche, je baisse le regard, mains sur la table et jambes jointes.

— Nathalie ! Cela fait si longtemps. J’ai cru que tu m’avais oubliée, ma chérie !

— Tu sais bien que jamais je ne pourrais, Francesca. Notre histoire est gravée dans ma chair, à jamais.

Elles s’embrassent avec effusion, se touchant le corps, avec des réactions de vieilles amies.

Je suis un peu échaudée par les conséquences de rapports avec les proches de Madame Nathalie, je reste donc le regard fixé sur mon verre de Chardonnay.

— Léopoldine, lève la tête,

Maîtresse prononce ces mots d’une voix neutre.

— Alors c’est donc elle, ta petite soumise qui t’occupe tant. Je comprends, elle est charmante.

Elle passe lentement l’index sur la ligne de ma mâchoire, puis descend encore, terminant d’une pichenette sur mon pubis.

— Elle a l’air saine. Et elle resplendit, vraiment.

Elle passe son doigt dans l’anneau de mon collier, exerçant une légère tension, me tirant vers le haut. Je ne résiste pas. Madame Nathalie intervient.

— Oui, elle est heureuse. Et c’est un grand jour. Ce matin même, je l’ai ouverte à ma main, c’était la première fois.

Francesca me regarde, un éclair de douce bienveillance passe dans ses yeux.

— Quelle chance. Un dépucelage, c’est si beau. Elle fixe son amie un instant, puis sans transition, elle appelle le serveur.

— Patrick, voyons ! La suite, elles sont affamées !

Elle part avec un petit signe de connivence à destination de ma Maîtresse. Patrick apporte deux nouvelles assiettes en s’excusant. Il file à reculons, marmonnant indistinctement ses regrets. Madame Nathalie sourit, soudainement pensive. Je devine qu’elle a envie de parler.

— Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, tu le sais bien. Francesca n’est pas la chef : Patrick est le vrai boss, il possède tout, murs et fonds de commerce. Elle n’est qu’une salariée. Mais ici, elle est beaucoup plus qu’une belle femme, c’est une maîtresse dominatrice, très sévère. Ma pauvre Léopoldine, toi si sensible et fragile, ne visite jamais son donjon, à l’étage supérieur. Tu n’y survivrais pas.

— Et Patrick, Madame ?

— Lui ? Il n’aime qu’elle. Souffrir sous son fouet, être humilié, lui obéir aveuglément. Elle peut être parfois d’une cruauté terrible avec lui, il accepte tout. Il pourrait la broyer d’une seule main, mais se laisserait étrangler par elle jusqu’à en perdre la vie. C’est beau, non ?

Elle boit une gorgée de vin, je ne suis pas sûre qu’elle s’adresse encore à moi, elle parle doucement.

— Cela va trop loin… il n’y a plus d’amour. Elle se reprend aussitôt. Comme beaucoup de maîtresses dominantes, j’ai d’abord été soumise, moi aussi. Il y a longtemps, j’ai appartenu à Francesca. Notre contrat n’a jamais été rompu, mais je suis partie. Dans notre milieu, les liens de subordination ne disparaissent jamais. Nous sommes ici à sa demande impérative.

Madame Nathalie me quitte soudainement, pour aller parler avec Francesca au bar. Je les entends rire bruyamment. Elle revient peu après, souriante.

— Amusons-nous un peu, non ? Ma chérie, lève-toi, remonte ta jupe, enlève ta culotte, pose-la sur la table. Assied-toi les fesses nues sur la chaise. Et écarte bien les jambes, surtout.

Je m’exécute docilement. Quand Patrick revient pour débarrasser nos assiettes, son regard oscille furieusement entre ma lingerie et ma petite queue en cage. Il tombe à genoux, le nez dans ma dentelle abandonnée. Il a l’air perdu. Madame Nathalie lui adresse un léger signe de tête. Il ramasse ma culotte, la porte à son visage et disparait par une sortie portant la mention "Privé".

— C’est trop drôle ! s’exclame Madame Nathalie. Léopoldine, va à la porte, déshabille-toi, ne garde que tes bas et entre. Ensuite, je ne sais pas ce qui va se passer, je n’ai pas la main sur le scénario, mais ne t’inquiète pas, je serais là.

Je rentre presque nue dans un patio clos de murs. Patrick est à genoux, le pantalon baissé, et il se masturbe frénétiquement, ma culotte collée sous son nez.

La situation est totalement surréaliste, je ne sais pas comment réagir, je marche jusqu’à atteindre la clôture, faite de planche de bois et me retourne, me mets en quarte sur l’herbe fraiche, ne sachant pas quoi faire.

Madame Nathalie pénètre à son tour, me retire ma cage et mon plug. Patrick nous rejoint, toujours à genoux. Madame Nathalie lui fait sucer l’olive d’inox, et l’autorise ensuite à me pomper. C’est délicieux. Mais cela ne dure pas beaucoup, car Francesca entre bientôt. Elle le bascule d’une tape. Elle porte un gode-ceinture assez monstrueux, un membre en silicone souple d’un diamètre généreux, une vraie bite de cheval. Elle l’encule brutalement, il prend tout sans crier, presque béat.

Je suis inutile désormais, et Madame Nathalie m’éloigne d’un geste. Elle s’accroupit ensuite sur Patrick, tourne son visage à 90°, puis urine longuement, noyant sa bouche sous un jet doré.

Patrick se branle toujours, et finit par jouir dans un râle.

Il a une douche extérieure dans le patio, que nous utilisons tous, avant de nous retrouver dans un jacuzzi. Francesca est allée vérifier que le reste de l’équipe de la salle assure le service des autres clients, puis nous rejoint avec des boissons fraiches. Elle se déshabille, son corps est sec et nerveux, ses grandes lèvres et ses tétons sont percés d’anneaux multiples. Patrick se colle à moi, je sens son sexe contre ma cuisse. J’interroge du regard Madame Nathalie, qui me fait face. Elle me sourit et acquiesce.

— Restez donc, dit soudainement Francesca. Nous n’avons personne, le dimanche soir. Nous pourrons dîner dehors, entre nous.

À l’expression adoptée par Madame Nathalie, je comprends que nous n’avons pas le choix : ce n’est pas une offre, c’est un ordre.

Le repas est très détendu, Francesca et Patrick sont des hôtes charmants. Lui en particulier est très drôle et plutôt bavard, il nous raconte des histoires incroyables sur ses nombreux voyages, ainsi que des anecdotes ahurissantes sur l’établissement. Francesca porte désormais une longue robe, dos nu et très décolletée, laissant largement deviner sa poitrine. Elle s’est assise près de ma Maîtresse et caresse fréquemment sa cuisse. Plus les heures passent, plus le dénouement de la soirée m’apparait clairement.

— Il est tard et vous avez toutes deux un peu bu, rentrer sur Paris n’est pas raisonnable. Restez, vous partirez demain à la première heure, annonce Francesca avec un sourire entendu.

Elle prend la main de son amie et la presse contre son sein.

— Nathalie et moi occupons la chambre des maîtres, bien sûr. Nos petits soumis peuvent faire ce qu’ils veulent, il y a beaucoup de chambres de libres.

Madame Nathalie ne semble pas pouvoir refuser, car elle m’adresse un signe. Elle passe son doigt dans l’anneau de mon collier, approchant mon visage du sien.

— Fais ce qu’il faut, tu es l'inférieure ce soir. À demain.

Patrick me déshabille lentement, avec des gestes très doux. Il me couvre de baisers, embrasse mes fesses et ma petite chatte, me lèche longtemps, provoquant de délicieuses vagues de plaisir. Je lui demande si je peux garder ma cage, il comprend et accepte. Je le prends dans ma bouche, son sexe est déjà dur, il guide ma tête de sa main à son rythme, bien profondément en moi. Bien campé sur ses jambes, il me soulève comme une plume et m’empale sur sa queue, face à lui, sans bouger. Il me comble totalement.

Il appuie ensuite mon dos contre le mur, et me défonce de nouveau dans un lent va-et-vient. Je ponctue ses mouvements en contractant mes muscles pelviens, je vois à son regard qu’il apprécie. Il est proche de l’orgasme et me dépose sur le lit. Je reste à genoux, il se branle encore un peu, je tends ma langue et il éjacule sur mon visage. Je reste étendue sur le matelas, Patrick me lèche doucement les joues, les yeux, avant de m'enjamber et d’enfoncer son sexe toujours dur entre mes lèvres collantes. En bonne soumise, je nettoie soigneusement les traces de sperme sur son gland.

Il me demande si je veux jouir à mon tour.

— Mais c’était merveilleux, Patrick, j'ai pris du plaisir entre tes bras, rassure-toi ! Ta queue m’a fait halluciner, tu es un amant magnifique !

Il a l’air heureux de ma réponse, nous passons sous la douche en chahutant un peu, nous inondons carrément la salle de bain. Il me promet qu’il nettoiera tout ça demain. J’ai retiré ma cage pour ma toilette, je dormirais sans.

Nous nous couchons et cinq minutes plus tard, il ferme les yeux. Je le regarde somnoler : il dort déjà, en suçant son pouce.

Nous partons de très bonne heure, après un petit déjeuner informel. Madame Nathalie semble très fatiguée. Je ne saurais jamais ce qui s’est passé cette nuit-là entre elle et Francesca. Je prends le volant de la lourde Volvo, dans nos vêtements de la veille, nous ne sommes plus trop présentables.

Les routes sont peu fréquentées et nous ne croisons personne. Arrêtées sur une aire de repos déserte, nous buvons une tasse de thé, d’un Thermos préparé par Patrick. Madame Nathalie se penche vers moi, elle m’embrasse longuement. Elle remonte sa jupe, nous n’avons plus de culotte, faute d’avoir prévu du change.

— J’ai envie de sentir ta langue sur moi, dit-elle en attirant ma tête entre ses cuisses tièdes, ouvertes.

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