Chapitre 3 : Les Murmures de l’Ombre

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Les journées passaient, mais le sentiment d’étrangeté ne quittait plus Éléa. Chaque nuit, elle se réveillait toujours à la même heure, 3h15, avec la sensation persistante d’un regard sur elle. Les rêves se confondaient avec la réalité, et elle ne savait plus si ce qu’elle voyait était le fruit de son imagination ou quelque chose de plus sinistre.

Un soir, alors que le crépuscule s'installait lentement sur le quartier, Éléa se retrouva de nouveau attirée par la chambre d’Ambre. Les lumières extérieures projetaient des ombres mouvantes à travers les rideaux, donnant à la pièce une atmosphère fantomatique. Elle s’assit sur le lit d’Ambre, caressant doucement les draps encore imprégnés de l’odeur de sa fille. Les souvenirs l’assaillaient, et son cœur se serra douloureusement.

Soudain, un bruit léger attira son attention. Un grincement sourd, comme si une porte s’ouvrait quelque part dans la maison. Éléa se leva précipitamment, ses sens en alerte. Elle scruta le couloir depuis le pas de la porte, mais tout semblait en ordre. Pourtant, ce bruit persistait, comme un murmure dans le silence. Elle se dirigea prudemment vers la source du son, ses pas résonnant faiblement sur le plancher.

Elle atteignit le grenier, une pièce qu’elle n’avait jamais vraiment explorée. L’endroit était encombré de vieux meubles, de boîtes de souvenirs et de couvertures poussiéreuses. Un courant d’air glacé semblait traverser la pièce, faisant frissonner Éléa malgré elle. Alors qu’elle s’avançait, elle aperçut une petite porte de bois, dissimulée derrière une vieille commode. La porte, légèrement entrebâillée, grinçait faiblement sous l’effet du vent.

Éléa hésita un instant. Elle n’avait jamais remarqué cette porte auparavant, et une partie d’elle voulait simplement faire demi-tour, retourner dans la sécurité relative du salon. Mais quelque chose, une force invisible, la poussait à avancer. Elle tendit la main et poussa doucement la porte qui s’ouvrit dans un grincement strident. Derrière, elle découvrit une petite pièce sombre, presque vide à l’exception d’un vieux coffre en bois, posé au centre.Le coffre semblait ancien, orné de gravures qu’Éléa ne pouvait distinguer clairement dans la pénombre. Elle s’approcha lentement, le souffle court, et s’accroupit devant le coffre. Son instinct lui disait de ne pas l’ouvrir, de ne pas déranger ce qui devait rester caché. Mais sa curiosité l’emporta. D’un geste hésitant, elle souleva le couvercle, qui s’ouvrit en silence.

À l’intérieur, des objets familiers se mêlaient à des souvenirs inconnus : des jouets d’Ambre, des dessins, des vêtements de bébé... Mais au fond, quelque chose attira son attention : un cahier, couvert de poussière, dont les pages semblaient vieilles et jaunies. Elle le prit en main et l’ouvrit doucement. Les premières pages étaient remplies de dessins d’enfants, simples et innocents. Mais plus elle avançait, plus les dessins devenaient sombres, perturbants. Des silhouettes noires, similaires à celles qu’elle avait vues dans le dessin d’Ambre, se multipliaient, entourant des figures floues, sans visage.

Soudain, Éléa tomba sur une page où son propre nom était inscrit, en lettres maladroites et tremblantes. En dessous, un message répété plusieurs fois : "Ne la laisse pas partir." Un frisson glacial parcourut son échine, et elle recula brusquement, lâchant le cahier. Ses mains tremblaient, et son souffle devenait erratique. Qui avait écrit ces mots ? Était-ce Ambre ? Quelqu’un d’autre ?

Alors qu’elle restait figée, incapable de détacher son regard du cahier ouvert à ses pieds, Éléa sentit de nouveau cette odeur de lavande, plus forte, plus envahissante que jamais. Une présence se fit sentir dans la pièce. Elle tourna lentement la tête vers la porte du grenier et vit, dans l’ombre, une silhouette immobile, trop grande pour être celle d’Ambre. Son cœur manqua un battement. La silhouette ne bougeait pas, mais Éléa pouvait sentir son regard perçant, scrutant chaque mouvement.

Sans réfléchir, Éléa se précipita hors du grenier, claquant la porte derrière elle. Son souffle était saccadé, son cœur battait à tout rompre. Elle se laissa glisser contre la porte, essayant de reprendre ses esprits. Quelque chose se passait, quelque chose de terriblement malsain. Et pour la première fois, Éléa réalisa que la disparition d’Ambre n’était peut-être que le début de quelque chose de bien plus effrayant.

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