Chapitre 4 : Le Retour de l’Inconnu
Les jours passaient, mais Éléa n’avait trouvé ni paix ni réponse aux événements troublants qu’elle avait vécus. La présence oppressante dans la maison semblait se renforcer, et chaque nuit à 3h15, elle se réveillait en proie à une terreur croissante. Les signes étaient de plus en plus clairs : quelque chose, ou quelqu'un, cherchait à entrer en contact avec elle.
Éléa se rendit à la bibliothèque municipale pour échapper à l'atmosphère suffocante de chez elle. En fouillant parmi les vieux livres et les archives, elle espérait trouver des réponses. Le lieu était silencieux, seulement interrompu par le cliquetis régulier des claviers des ordinateurs et le murmure des pages feuilletées. La lumière des lampes donnait une atmosphère chaleureuse et rassurante, contrastant avec l’angoisse qui la hantait.
Elle se dirigea vers la section des livres anciens et des manuscrits locaux, espérant dénicher quelque chose qui pourrait expliquer les phénomènes étranges qu’elle vivait. Après plusieurs heures de recherche infructueuse, elle découvrit un vieux journal relié en cuir, poussiéreux et presque dissimulé derrière une pile de livres. La couverture était ornée d’un symbole étrange, un cercle entremêlé de lignes et de points qu’elle n’avait jamais vu.
Elle l’ouvrit avec précaution. Les pages jaunies révélaient des écrits manuscrits, tremblants et parfois presque illisibles. Ce journal appartenait à une certaine Marguerite Dubois, une femme dont les écrits datés du début du XXe siècle parlaient de rituels occultes, de disparitions mystérieuses et de phénomènes inexplicables. Éléa lut avec fascination et effroi, découvrant des passages qui semblaient étrangement résonner avec ses propres expériences.
Un passage en particulier attira son attention :"Il est dit que le parfum de lavande est une clé vers l’autre monde. Celui qui est hanté par ce parfum doit se préparer à affronter ce qu'il a perdu, et ce qu'il a tenté d'oublier. La lavande est le lien entre le passé et le présent, entre le vivant et le spectral. Ceux qui cherchent des réponses devront se tourner vers l’endroit où tout a commencé."
Éléa sentit un frisson parcourir son échine. Les mots semblaient résonner avec une profondeur troublante, et elle ne pouvait ignorer le fait que la lavande était omniprésente dans sa maison, tout comme les apparitions mystérieuses. Elle décida de retourner chez elle avec le journal, espérant que cette lecture pourrait offrir des indices sur la nature de la présence qui la tourmentait.
En rentrant, Éléa trouva une lettre sous la porte, une lettre sans adresse ni nom. Le papier était vieux, usé, et l’écriture manuscrite était tremblante. Elle l’ouvrit avec précaution. Le message était bref, mais terrifiant :"Je sais ce que vous avez découvert. La vérité ne doit pas être révélée. Le passé ne doit pas revenir."
Éléa sentit une boule de tension se former dans son estomac. La lettre était signée simplement par une initiale : M. Était-ce la même Marguerite Dubois mentionnée dans le journal ? Pourquoi quelqu’un semblait-il vouloir l’arrêter ?
Ce soir-là, Éléa se trouva incapable de dormir. La maison, déjà pleine de bruits étranges et de présences invisibles, semblait maintenant vibrer d’une énergie malveillante. Elle décida de lire plus en profondeur le journal, espérant comprendre comment se protéger de ce qui semblait devenir une menace de plus en plus pressante.
À mesure qu’elle avançait dans la lecture, une nouvelle sensation s’imposa : les ombres dans la maison semblaient bouger d’une manière étrange, comme si elles suivaient ses mouvements. Des bruits de pas résonnaient dans les couloirs, et la lavande, omniprésente, semblait devenir plus intense, presque suffocante.
Alors qu’Éléa fermait le journal, elle entendit un chuchotement, doux mais inquiétant, comme un murmure venant de l’étage supérieur. Elle leva les yeux et vit une silhouette se dessiner dans l’ombre du couloir, à peine visible mais clairement là. La silhouette semblait la regarder, attendant quelque chose. Éléa hésita un instant, puis se leva lentement, déterminée à confronter cette présence.
En montant les escaliers, son cœur battait à tout rompre. Chaque pas était un effort, chaque respiration était une épreuve. La silhouette se fit plus nette à mesure qu’elle approchait. Lorsqu’elle atteignit le sommet, elle découvrit que la silhouette avait disparu, laissant derrière elle un silence inquiétant.
Éléa se retrouva face à une porte entrouverte. En s’approchant, elle découvrit que la chambre d’Ambre, autrefois impeccable, était désormais en désordre, avec des dessins déchirés éparpillés sur le sol. Et au centre de la pièce, une poupée de lavande trônait sur le lit, fixant Éléa avec ses yeux vides.La peur envahit Éléa. Ce qui avait commencé comme une série de coïncidences devenait une spirale infernale, et elle savait que le temps était compté pour découvrir la vérité et stopper l’horreur qui semblait se déployer autour d’elle. Mais à chaque réponse, de nouvelles questions surgissaient, comme si le mystère de la disparition d’Ambre ne faisait que commencer à révéler ses terribles secrets.
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