- Machoîre et côte fissurée, son oeil est bousillé pour l'instant, il va lui falloir pas mal de repos maintenant, c'est la première fois que je vois des boxeurs frapper aussi fort, j'ai entendu dire que son adversaire avait encore du mal à parler lui aussi.

- Oui, ces deux-là sont des monstres, je n'avais pas vu un tel niveau depuis longtemps.

- Il ouvre les yeux, je peux vous laisser deux minutes avec lui mais pas plus, il a besoin de repos avant tout.

- Je sais, je sais, merci pour tout.

Une paire de talons s'éloigna en claquant tandis que mon ombre féminine se penchaint sur moi.

Tout mon corps était douloureux, rien que le fait de soulever les paupières me demandait le même effort que de soulever une barre de 100 kg au squat.

A peine entrouvert, une source de lumière blanche vint me brûler la rétine. Je fermais instinctivement les yeux.

- Ah oui tes yeux, attends bouge pas, je règle ça.

A travers mes paupières, j'aperçu la lumière se tamiser. Prudent, je rouvris les yeux. Enfin, un oeil, l'autre étant enveloppé de bandages.

- Je ne sais plus quoi penser de toi, tu es à la fois un abruti mais en même temps je ne peux qu'être admirative de ton combat, même si je ne t'aime pas trop.

- qu... dés...olé, Ra... , parvins-je à articuler, chaque mot faisait souffrir atrocement ma bouche.

- Ne parle pas, tu as la machoîre en morceaux idiot. Et c'est Mélanie, pas Rachel.

- Hmm ? lançais-je d'un ton interrogateur, je ne connaissais pas de Mélanie.

- J'ai réussi à entrer car mon père venait souvent ici lui aussi, il était boxeur et aimait se faire réduire en charpie comme toi. Du coup depuis petite je connais les personnes du service.

Bon, ce n'était pas ce que j'attendais mais c'est vrai qu'il était compliqué de me comprendre.

- Hmm, hmm.

- Oui je vais te laisser tranquille.

- Hmm. Cette fois-ci je lui demandais de rester, message qu'elle comprit étonnament

- Ecoute, je suis venue par conscience professionnel, on n'est ni ami, ni quoi que ce soit. Je voulais juste te dire de faire plus attention à toi, te battre de façon suicidaire ne te mènera nulle part. ça me fait mal de te le dire mais j'ai cru voir que tu combattais plutôt bien, par rapport aux autres branquignoles de ton équipe. Ne me déçois pas pour les prochains matchs.

Un froissement de vêtement me fit comprendre qu'elle s'était levée.

Je levais mon poing serré de quelques centimètres vers l'étrange femme.

- Pro...mis.

J'entendis la commissure de ses lèvres se soulever légèrement, puis des phalanges chaudes et douces vinrent frapper les miennes.

- Bon repos Tyson.

Il allait falloir que je sache qui était cette intriguante personne.