Lettre d'Eleonora

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A vous Nicolaï,

J’ai reçu votre lettre.

Je l’ai lu et relu de nombreuses fois.

Elle m’a chamboulée… plus que je ne l’aurais cru.

Et puis, il y a eu ce baiser. Un doux et tumultueux baiser.

Mes émotions ont été tourmentées.

Pour être honnête avec vous, je ne sais pas trop quoi penser de la situation. Je suis partagée entre mes convictions et mes sentiments.

Lors de notre sortie au musée vous m’avez demandé pourquoi je ne portais pas de bague de mariée moi-même alors que je réalisais le rêve de plein d’autres femmes. Je vous ai répondu que je croyais plus en l’amour et c’était vrai.

Je suis arrivée ici avec un avis tranché sur l’amour et sur ce que ça représente pour moi mais… il y a eu vous. Vous avez tout bouleversé. Vous avez réveillé en moi des émotions que je croyais enterrées depuis longtemps.

En écrivant ses lignes, je veux pas seulement vous dire à quel point votre présence a changé ma façon de penser mais je veux surtout vous ouvrir une partie de ma vie que j’évoque rarement.

Vous méritez de connaître mes peurs et mes doutes même si cette histoire ne mènera nulle part.

Je suis née dans une famille aimante. Mes parents se sont aimés, je le sais mais ils ont divorcé trois années après la naissance de ma petite sœur, Elin. Elle est née prématurée, deux ans après moi. Ma mère a eu tellement peur de la perdre qu'elle a oublié sa vie de couple. Elle a laissé tomber mon père. Puis elle m’a oublié aussi, elle a fait passer Elin en première ligne depuis sa naissance. Lorsque le divorce a été prononcé, ma mère a eu notre garde exclusive car mon père avait sombré dans l’alcool. Toutes ces années avec elles, on était un calvaire. Lorsque je n’étais pas chez ma grand-mère paternelle, ma mère me privait de beaucoup de choses.

Ma mère a dépassé les limites une seule fois mais c’était la fois de trop. J’avais 16 ans, je venais de lui annoncer que je déménageais chez mon papa. Elle m’a insulté et juste avant de franchir la porte, elle a abattu sa dernière carte en me donnant un coup de batte de baseball dans le dos.

Malgré tout, j’ai continué à chercher une relation avec elle. Je voulais qu’elle m’aime. La petite Eleonora n'attendait qu’une seule chose : l’amour de sa maman.

J’ai mis fin à cette relation à sens unique il y a quelques mois déjà.

L’amour maternelle ne fait pas partie de ma vie, je ne le connais pas et pourtant j’étais prête à tout oublier pour elle.

Vous vous doutez bien sûr, il n’y a pas que ça.

J’ai connu l’amour. L’amour avec un garçon. L’amour que je pensais éternel et pourtant j’étais loin d’imaginer la suite.

J’avais 18 ans. C’était mon premier amour. L’amour avec un A, du moins avant que je tombe de 10 étages.

Il était parfait, je lui ai tout offert. Mon premier baiser, ma première fois, mon premier salaire. Tout.

J’aimais ce garçon au point d’en mourir.

Et puis, j’ai appris à connaître les trahisons.

La tromperie pour commencer.

Les mensonges pour continuer.

Les diffamations pour terminer.

Il me trompait depuis des mois avec une fille que je considérais comme une amie. Elle connaissait mes secrets et n’a pas hésité à les divulguer en public.

Il m’a menti de nombreuses fois. Sur son âge, sur ses sentiments, sur qui il était. Je n’étais qu’un pari stupide.

Ils m’ont salie, inventant des histoires qui m’ont brisée. Un cauchemar

Mais j’étais forte.

Alors ils ont vite arrêté de sortir des mensonges sur moi car je ne les intéressaient plus. Je n’étais pas aussi facile à faire tomber.

Je me suis battue. J’ai mis des sous de côté et j’ai porté plainte. Ils ont été jugés pour harcèlement, diffusion d’image à caractère pornographique et diffamation d’information fausse.

J’ai gagné, mon dossier était en béton. J’avais toutes les preuves de leurs acharnements et des audios que j’avais réussi à avoir en cachette.

L’amour détruit. L’amour n’est pas beau. L’amour sonne faux.

Comment peut-on aimer quelqu’un et le réduire en cendres quelques minutes plus tard ?

Et pourtant malgré les cicatrices, mon cœur a eu envie d’y croire encore un peu. Et il a décidé de s’attacher à vous.

Vous êtes celui qui a réussi à rallumer des étincelles éteintes. Je pensais ne plus jamais ressentir ça mais il faut croire que vous n’êtes pas comme tout le monde.

Alors merci !

Merci d’avoir permis à mon cœur d’y croire une nouvelle fois. Merci de m’avoir libéré de mes traumatismes.

Aujourd’hui, je sais que je suis capable de ressentir encore des choses fortes pour un homme.

Vous m’avez aidé à votre façon en me voyant comme Eleonora, une jeune femme forte qui aime la vie et que adore voir le sourire sur les mariées qu’elle aide.

Je ne vous oublierais jamais. Vous aurez toujours une place dans mon cœur parce que c’est vous qui l’avez déverrouillé. Je sais que nous ne pouvons poursuivre ce début d’histoire. Les lois, et votre future femme, se dressent entre nous. Pourtant, j’espère qu’un jour vous vous rappellerez de moi et de cette lettre. Que vous comprendrez que vous êtes bien plus qu’un prince, vous êtes un homme extraordinaire qui m’agace de temps à autre mais qui veut le bonheur des gens qu’il aime.

Merci d’être vous. Merci de m’avoir aidée.

Vous êtes un espoir. Mon espoir.

Merci.

Avec tout mon coeur,

Eleonora.

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