Chapitre 22

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Eleonora

—Tu ne sais pas à quel point je te veux, Eleonora.

Je le fixe, incapable de prononcer le moindre mot. Mon cœur cogne tellement fort dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’il va exploser.

Ses yeux me brûlent. Ils parcourent mon corps comme si c’était l’une des 7 merveilles du monde. Je ne me suis jamais senti aussi belle que dans ses yeux.

Je me relève du lit me tenant nue, debout, face à lui. Son souffle chaud attend une réponse de ma part. Je ne suis pas douée pour les mots alors je lui montre par les gestes. Je dépose mes lèvres sur les siennes dans un baiser aussi doux que douloureux. Un besoin vital. Je me goutte à travers sa bouche, nos langues dansent l’une avec l’autre.

Je profite de ce moment pour déboutonner les derniers boutons de sa chemise. Je la fais glisser pour la laisser tomber sur le sol. Mes mains le touchent, passant de son dos à ses abdominaux. Finissant par atteindre sa ceinture que je défais. Mon pantalon rejoint rapidement mes vêtements laissant son boxer comme seul protection entre nous deux.

Il me porte en empoignant mes fesses pour me poser sur le duvet de son lit moelleux. Je m’allonge sur le dos, nos lèvres toujours scellé. Son sexe bandant cherchent à s’échapper de son boxer.

Je ferme les yeux, laissant mes barrières se briser. Je le veux lui. Maintenant. Il est à moi et je suis à lui. Pour cette nuit.

Ce soir, il n’y a pas de lois, pas de royauté, pas de collaboration. Il n’y a que lui et moi, un nous possible le temps d’une nuit.

Il se relève pour enlever son boxer dévoilant son sexe tendus dans ma direction. Il est tellement beau. Il a été façonné par un dieu, chaque parcelle de son corps fond avec perfection entre elles.

Il déroule un préservatif sur sa verge dure. Il revient au-dessus de moi.

Il me cherche une dernière fois du regard pour être certain que je le veux et je dépose un petit baiser sur ses lèvres.

L’une de ses mains place son membre et il s’insère lentement me laissant m’habituer à sa taille. Un gémissement s’échappe de mes lèvres à chaque coup de rein. C’est divin.

Il s'accélère, ses mouvements plus profonds, plus pressants. Je m’accroche à ses épaules incapables de retenir ma jouissance.

Chaque va et vient m’arrache un soupir, une plainte, un cri étouffé.

Je le sens partout. Ses mains tiennent mes hanches comme s’il avait peur que je m’échappe. Je ne veux pas m’échapper. Je veux me perdre totalement avec lui

Nos corps s’accordent, trouvent un rythme qui nous dépasse. Ses lèvres s’écrasent sur les miennes entre deux élans, sa langue s’empare de la mienne comme pour me posséder encore davantage.

— Eleonora… souffle-t-il, la voix brisée par le désir.

Je ferme les yeux, le cœur en feu, et je comprends qu’il n’y a plus de retour possible. Ce soir, je lui appartiens. Et il est à moi.

Ses coups de reins s’intensifient, plus rapides, plus profonds. Je m’accroche à lui, griffant ses épaules. Il gémit contre ma bouche,, un son rauque, absolument divin.

— Eleonora… tu me rend fou…

Sa voix grave se brise, me faisant fondre.

Une vague de bonheur monte en moi, incontrôlable. Je me cambre, incapable de contenir les gémissements qui franchissent mes lèvres.

— Nicolaï… je vais… oh mon dieu…

Il comprend. Son bassin s’abat plus fort, plus vite. Je hurle presque, mes cris étouffés contre son cou. Tout mon corps tremble, secoué par un orgasme puissant qui me déchire.

Je me contracte autour de lui, et ce spasme le fait basculer à son tour. Il gémit, son corps entier se raidit au-dessus du mien. Dans un dernier coup de rein, il se libère en moi, tremblant, haletant, perdu.

Nous restons collés l’un à l’autre, essoufflés, nos cœurs battant à l’unisson. Sa peau brûlante se colle à la mienne, et je sens ses lèvres déposer un baiser tremblant sur mon front.

Il se retire lentement, s’allonge à mes côtés. Je viens aussitôt me lover contre son torse, cherchant sa chaleur, son odeur, comme si je voulais graver cet instant dans ma mémoire.

— Je n’ai jamais ressenti ça… souffle-t-il contre ma tempe.

Je ferme les yeux, le cœur bouleversé. Ce soir, il n’y avait plus de prince, plus de lois, plus d’interdits.

Seulement nous.

Nous, enlacer avec pour seul bruit nos respirations.

Je profite de ce moment. Il sera sûrement unique alors autant accepter ce qu’il vient de se passer.

Aucun de nous, n’ose parler. Trop peur de revenir dans cette réalité qui nous sépare.

Notre échange n’avait rien à voir avec ce que j’ai déjà connu, non nos corps se sont découverts tout en se disant ce que nos lèvres refusent d’admettre.

Nous nous voulons l’un comme l’autre. Nous espérons un avenir ensemble mais nous savons que c’est qu’un rêve.

Je reste dans ses bras, bercée par sa douce respiration. Il joue avec mes cheveux cherchant à graver ce que je suis avant que nous disparaissions.

— Eleonora… souffle-t-il.

Je relève ma tête, pose mon menton donc son pectoral. Mes yeux captent les siens pour parler de notre douleur mutuelle.

Il n’a pas plus l’assurance du prince, ce soir. A ce moment, il est un homme. Un homme sans titre appartenant le temps d’un instant.

Je touche son torse, mémorisant chaque détail s’y trouvant. Chaque grain de beauté. chaque muscle. Mais surtout j’imprime en moi la petite tache d’encre sur sa côte.

Une couronne, tracée à même sa peau, comme une marque au fer rouge.

— Une couronne… dis-je en caressant le symbole sur la douce peau.

Il tressaille sous mon doigt, son regard devient plus grave.

— Un rappel, dit-il d’une voix basse, pour ne pas oublier que j’appartiens à mon royaume avant de m’appartenir.

Ses mots me transpercent. Mes doigts restent posés sur ce sceau invisible et pourtant si réel. Elle est là et je comprends qu’elle ne cessera jamais de me rappeler ce que je ne pourrai jamais avoir. Pourtant, il tourne la tête vers moi et ajoute, plus doucement, presque suppliant :

— Mais cette nuit… je ne suis pas au Danemark. Je suis à toi, Eleonora. Rien qu’à toi.

Une larme me brûle la gorge mais je souris, fragile, et je dépose mes lèvres sur cette couronne. Un baiser de défi, un baiser de possession. Comme si, pendant quelques heures, je pouvais rivaliser avec un royaume entier.

Ma tête se repose sur son torse, posant mon oreille contre son cœur pour en écouter chaque battement.

Nous nous endormons enlacés, comme deux amants hors du temps, sachant que l’aube nous volera ce que la nuit nous a offert.

~

La lumière du matin passe à travers les rideaux épais, éclairant la douceur des draps dorés sur mon corps. Je m’éveille lentement, engourdie, me rappelant de cette soirée passée. Je tends un bras sur le côté, cherchant la chaleur de son corps.

Vide.

Je me relève aussitôt, mon cœur rate un battement, mon regard le cherche. Il est nulle part.

Le prince a disparu, me laissant seule dans cette chambre trop vaste.

Regrette-t-il ? Et si je n’avais été qu’un plaisir éphémère pour lui ?

Nos vêtements éparpillés sur le sol sont les seuls témoins que je n’ai pas rêvé cette nuit.

Nous avons passé la nuit ensemble mais ce matin, je suis seule pour me réveiller.

Je serre le drap contre ma poitrine sentant l’angoisse monter. La honte me brûle d’avoir cru, ne serait-ce qu’un instant, que cela pouvait être plus qu’une nuit volée.

Mes yeux s'embrument mais un bruit discret résonne devant moi. La porte de la salle de bain s’ouvre me laissant échapper mon souffle retenu.

Il est là.

Vêtu d’une unique serviette, il s’avance le sourire aux lèvres en me voyant. Ses cheveux sont encore humides et des gouttes tombent sur son corps pour finir par atteindre le tissu blanc. La lumière souligne chaque relief de son corps, je laisse mes yeux divaguer sur l'apollon me faisant face.

— Bien dormi, princesse ? demande-t-il en s’asseyant à mes côtés.

Je baisse les yeux tout en remontant une nouvelle fois le drap sur mon corps, signe de mon malaise.

Quelle idiote, d’avoir pensé qu’il pouvait disparaître sans un mot…

— Je pensais que tu étais partie… avoue-je dans un murmure.

Il émet un petit rire amusé de la situation. Il passe une main dans mes cheveux et place l’une de mes mèches blondes derrière mon oreille. Son pouce passe dans une délicate caresse sur ma joue. Il finit par remonter mon menton.

— Eleonora… je ne pars pas… pas maintenant en tout cas.

Ses lèvres se posent sur les miennes, lentes, savourant leur goût comme si c’était la première fois… ou peut-être la dernière. Notre baiser est différent de la veille. Il rappelle que nous devons nous quitter pour reprendre nos propres vies.

Lorsqu’il se détache, son front se pose contre le mien. Dans un murmure remplit de douleur, son souffle évoque ce que son coeur veut :

— J’aimerais que ce moment ne s'arrête jamais…

Mes yeux se ferment, ses mots s’enfoncent en moi comme des petites lames. La réalité nous rattrape et nous devons nous quitter, nous le savons.

Il recule, mon corps se tend face au froid que sa distance produit.

Je me lève à mon tour, récupère mes affaires et les enfile.

Le silence est pesant, aucun de nous n’ose parler, aucun de nous ne sait quoi dire. Il me regarde, je le sais mais il ne me retient pas.

Mon coeur a mal mais je connaissais les conséquences.

Il ne sera jamais à moi.

Et pourtant moi… je lui appartiendrai toujours.

Je me dirige vers sa porte mais sa main me rattrape. Nos corps se collent une nouvelle fois, profitant une dernière fois de ce doux contact.

— Promet-moi une chose, souffle-t-il. N’oublie pas cette nuit… quoiqu’il arrive.

Mes yeux se baissent, libérant une larme solitaire qu’il essuie vite avec son pouce.

— Parce que moi, ce moment est gravé en moi… tout comme toi, annonce-t-il en déposant sa bouche contre ma tempe.

On se sépare et j’actionne la poignée. Je m’assure que personne ne se trouve dans le couloir. La porte se referme étouffant le secret d’une nuit que nul ne devra jamais connaître.

Je traverse le couloir en retenant mon souffle. Mon cœur bat à tout rompre, partagé entre la douleur et la peur qu’un serviteur me surprenne en train de sortir de la chambre princière. Mais je parviens jusqu’à ma porte sans croiser personne.

Quand je pénètre dans ma chambre, un soupir brisé m’échappe. Je m’adosse contre la porte froide, tremblante. Le silence de ma chambre tombe face au tumulte que mon être essaie de contenir.

Mes pas me dirigent machinalement vers la salle de bain. Mon corps me fait face dans le miroir. La nuit que nous venons de passer se lit sur les traces que mon reflet renvoie.

Je respire un grand coup, les yeux fermés.

— Qu’as-tu fait, Eleonora ? murmure-je.

La réalité me rattrape. Je ne suis ni une amante, ni une princesse, encore moins une reine. Je suis une simple femme qui vient de franchir une limite interdite.

Je me déshabille pour me glisser sous la douche libérant les larmes qui menacent de couler depuis bien trop longtemps.

Chaque caresse. Chaque baiser. Chaque plaisir. Chaque détail de cette nuit revient sous forme de film impossible à oublier.

“N’oublie pas cette nuit…” m’a-t-il dit. Mais, comment pourrais-je quand mon cœur crie son prénom ?

Je finis par admettre que j’apprécie cet homme plus que j’en ai le droit. Il fait chavirer mon cœur, mon corps, mon âme.

Je veux cet homme.

Un homme qui ne m’est pas réservé.

Un homme de rang supérieur.

Un homme qui n’est autre qu’un Prince.

Mais ce prince est celui que mon être tout entier veut et je finirais par perdre mes plus belles plumes pour lui.

Jamais nous ne serons unis.

Nous ne pourrons nous aimer librement.

Alors aujourd'hui, je laisse mon coeur, mon amour et mon âme à cette nuit partagée.

Prince Nicolaï, n’oublie jamais que tu es mon exception à l’amour.

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