Chapitre 30
Eleonora
Nous sommes arrivés au restaurant. La voiture nous a déposés devant l’un des établissements les plus réputés de Stockholm.
Aurora Hus est l’enseigne de restauration luxueuse de la ville.
Nous n’avons jamais eu les moyens d’y rentrer avec Anna. Mais aujourd’hui, grâce à l’homme que j’accompagne, j’en ai l'occasion.
Il est venu me chercher comme il me l’avait indiqué.
J'ai eu peur, peur que ce ne soit qu'une illusion fabriquée de toutes pièces par mon esprit. Mais non, il est revenu deux heures plus tard dans un costume noir impeccable.
Il est divinement beau. Son odeur boisée fait chavirer mon cœur.
J’ai du mal à accepter les paroles qu’il a prononcées.
Je ne veux pas souffrir si elle s’avère fausse.
Je sais qu’il n’est pas le genre d’homme à mentir, encore moins sur l’abolition d’une loi mais comment y croire à 100% ?
Un serveur nous rejoint.
— Monsieur. Madame. Bienvenue ! Avez-vous une réservation ?
— Je suis le Prince du Danemark, mon majordome vous a appelés normalement.
Les yeux du serveur s'écarquillent. Surpris d’avoir un prince devant lui. Il effectue une révérence avant de regarder dans son carnet.
— Veuillez me suivre, vos Altesses.
Vos altesses… je ne suis pas ce qu’il croit. Je devrais lui dire mais la main de Nicolaï attrape la mienne m’invitant à le suivre.
Nous arrivons dans une pièce éloignée avec une table joliment dressée pour l'occasion. Aucun client à l’horizon. Juste nous deux en intimité.
Les lumières tamisées du plafonnier tombent en cascade sur la table ronde. Un énorme bouquet de roses rouges est placé sur l’un des sièges.
Nicolaï remercie notre serveur avant de s’approcher du bouquet pour me le tendre. Je les attrape, sentant le doux parfum des roses.
— Il est magnifique, dis-je en relevant mes yeux vers les siens.
— Pas autant que toi.
Je souris et dépose le bouquet sur une table un peu plus loin. Nicolaï bouge ma chaise afin de m’aider à m’y asseoir. Un vrai gentleman.
— Merci, murmure-je simplement.
Il s’installe en face. Un serveur revient nous servir deux coupes de champagne.
— La maison Aurora est honorée de votre présence, c’est pourquoi nous vous offrons notre plus belle bouteille de champagne.
Nicolaï les remercie d’un signe de tête. Un seau à glace sur pied est mis à notre disposition avec la bouteille à l’intérieur.
Nous trinquons en silence, conscients qu'au-delà du tintement cristallin, rien ne sera plus comme avant.
— Je suis contente d’être ici, avoue-je en buvant une goutte de champagne.
— Je suis heureux que tu aies accepté.
Il tend la main pour attraper la mienne. Sa chaleur réchauffe mon coeur. Je suis tellement bien à ses côtés. Il est prince mais ici, à ce moment précis, il n’y a pas de royauté.
Il n’y a qu’une femme et un homme s’aimant dans un univers incertain.
Je veux y croire.
Notre amour n’est pas juste fort. Il est complémentaire.
Je suis heureuse qu’il ait fait le déplacement pour venir me voir. Finalement, je ne regrette pas d’avoir laissé ses lettres closes dans mon tiroir. Si je les avais ouvertes, je ne suis pas sûr que je l’aurais rejoint au Danemark.
— J’ai lu les lettres…
— Ah oui ?
— Quand tu es partie, tout à l’heure. J’ai lu chacune d’entre elles.
— Je t’ai dit que je me battrais pour nous… je n’ai pas menti. J’affronterais mon royaume, la couronne et ma famille pour toi.
J’hoche la tête consciente qu’il dit vrai. Bien sûr qu’il le ferait. Je n’ai jamais douté de sa loyauté envers moi.
Ses yeux me dévorent. Son souffle est lent, maîtrisé mais sa main brûlante dans la mienne n'arrête jamais ses caresses, comme pour me faire comprendre qu’il ne me lâchera jamais.
Le premier plat arrive brisant la bulle fragile où nous nous étions réfugiés. Le bruit de la porcelaine contre la table nous rappelle à la réalité.
~
Le repas a été excellent. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le chef. J’ai adoré chaque plat proposé. Mais un, a su conquérir mon palais : le filet de bar nacré, avec des écumes de champagne et son millefeuille de légumes racines. C’est un plaisir gustatif.
Nous sommes dans la voiture. La main de Nicolaï n’a pas quitté la mienne de la soirée. Comme s’il avait peur que je m’en aille.
S’il savait que j’en ai aucune envie. Je ne veux plus le voir partir. Mon coeur refuse une nouvelle séparation.
— Nous allons nous ? demande-je.
— À l'hôtel.
Mon regard ne quitte pas la route. Mon pouce caresse le dessus de sa main. Je profite de ce moment paisible entre nous. Nous ne parlons pas mais nous n'en avons pas besoin.
Nous avons envie de nous retrouver dans l’intimité, je ne peux pas nier lorsque mon être hurle son prénom. J’ai eu peu de partenaire mais lui, il sait exactement comment s’y prendre avec mon corps.
Le voiture se stoppe une dernière fois. Nicolaï est le premier à sortir de l’habitacle, il m’offre une main pour m’aider à faire de même. Mon bouquet de rose toujours dans mes bras, je me retrouve à l’extérieur sous une nuée de flashs étourdissants.
Le vacarme des photographes éclate autour de nous. Des questions jaillisse de chaque côté, incapable dans comprendre une seule.
Nicolaï essaye de me préserver mais nous savons que ma tête sera en première de couverture des magazines dès demain. Il place une main ferme dans le dos me permettant d’avancer dans le hall de l'hôtel sans trébucher.
Nous entrons rapidement dans l’ascenseur. Nos souffles se mêlent signent que nous les retenons l’un comme l’autre.
— Je suis désolé, Eleonora. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, avoue-t-il déçu de la situation.
Je me rapproche de lui. Pose mes paumes contre ses joues, le forçant à me regarder.
— C’est pas grave, Nicolai. Je savais que ça arriverait un jour ou l’autre. Ne t’en veux pas s’il te plait…
Il colle son front au mien. Nos respirations haletantes se percutent.
Je suis la première à céder : j'abat mes lèvres sur les siennes.
Ce baiser n’a rien à voir avec les autres.
C’est un contact délicat, presque timide, mais qui reflète toute notre tendresse. Un baiser lent, aimant, passionné.
La porte de l’ascenseur s’ouvre, mais nos lèvres restent scellées. Nous avançons l’un contre l’autre vers sa chambre. Il déverrouille la pièce et nous nous y engouffrons.
Ses gestes sont doux, pas précipités. Il veut profiter de chaque détail. Nos lèvres se quittent.
Il défait sa veste de costume qu’il envoie juste une chaise dans le fond de la pièce. Je défais mes talons avant de replonger sur ses lèvres.
Il me porte sans difficulté et me plaque contre le mur sans jamais quitter ma bouche. Ses mains touchent mon corps, savourant chaque parcelle avec une lenteur délicieuse.
Je défais sa cravate avant de m’attaquer au bouton de sa chemise. Je caresse sa peau douce et chaude du bout des doigts. J’aime ce torse. J’aime simplement ce corps qui est le mien.
Car oui, nous n’avons pas besoin de mot pour savoir que nous nous appartenons. Nos corps l’avoue.
Il me repose au sol, me retournant pour avoir mon dos face à lui. Il défait délicatement la fermeture de ma robe, déposant des baisers dans mon cou.
Un gémissement m’échappe à chaque caresse. Cet homme me trouve des zones érogènes que je ne connaissais pas encore.
Ma robe glisse le long de mon corps pour finir sur le sol, revelant ma poitrine nue et mon sous vetement noir. Il s’immobilise un instant, son souffle chaud que ma peau nue. Ses mains se posent sur mes hanches, s'assurant que je suis bien réelle.
Il revient à la charge sur mon cou, embrassant chaque endroit. Ses mains parcourent ma poitrine titillant mes tétons durs. Il m’approche contre lui, son torse épousant parfaitement mon dos.
Je ferme les yeux, savourant l’instant. Mes gémissements emplissent la pièce témoin de l’abandon total que je lui offre.
Il me retourne pour lui faire face et place mes mains derrière son cou cherchant le contact de ses lèvres.
Nicolaï me porte pour me poser sur le lit. Son corps au-dessus du mien. La bosse dans son pantalon se fait ressentir sur l’une de mes cuisses, me faisant frissonner de désir.
Il goutte chaque recoin de mon corps, m’arrachant des bruits de plaisir. Il finit son chemin devant mon entrejambe. Il retire délicatement mon string et ses lèvres se déposent sur mon intimité. Il me lèche, goûtant l’humidité de mon sexe. Mes gémissements se font plus profonds, plus importants. J’aime chaque coup de langue qu’il produit sur mon intimité.
Il s'arrête lorsqu’il sent que mon orgasme arrive. Nicolaï se relève, défait son pantalon et son boxer. Son pénis me fait face, tendu rien que pour moi.
— Je meurs d’envie de te sentir. Je suis clean, je fais des examens une fois par an.
— Je suis sous contraception et je suis clean aussi.
J’accepte jamais de le faire sans protection. Mais avec lui, rien ne me fait peur.
Il se place au-dessus de moi. Son pénis trouve naturellement l’entrée de mon intimité.
Il me pénètre délicatement en laissant échapper un gémissement. Nicolaï accentue ses mouvements m’arrachant ma jouissance. Son sexe remplit le mien a la perfection. Je meurs de bonheur face à ce moment charnel.
Ses pénétrations se font plus profondes, plus fortes et nos gémissements s’entrechoquent à chaque coup de reins.
Ses mouvements ne me possèdent pas, ils me promettent. Chaque souffle partagé est une déclaration secrète : nous sommes liés, désormais.
Nous finissons dans un orgasme commun.
Nicolai dépose un baiser sur mes lèvres aussi doux et tendre que ce moment passé. Il se relève, va dans la salle de bain, et revient avec un gant. Il essuie mon intimité avant de s’installer à nouveau sur le lit.
Nicolai me serre dans ses bras. Il maintient mon corps contre le sien comme si demain tout reviendra comme avant.
Mais cette fois, je refuse de quitter cette chambre.
Je refuse de le quitter lui.
C' est le refuge de mes tourments. Il a su apprendre à mon cœur ce qu’est l’amour et qu’il ne ressemble pas à toutes les autres histoires.
Nicolai est prince, je ne peux pas le nier. Mais l’homme, lui, il m’a choisi moi. Moi, la simple citadine ne connaissant rien au Danemark.
Nous sommes de parfait opposés et pourtant nos coeurs battent en rythme ce soir.
— J’aurais jamais penser qu’on sera là, la première fois que je t’ai vu à travers cet écran.
Il rigole, repensant à ce moment. Il n’avait pas été tendre avec moi ce jour-là. Nicolai ne voulait pas de moi pour ce mariage et aujourd’hui, nous sommes allongés dans le lit, amoureux l’un de l’autre.
— Je suis désolé, tu sais… Désolé d’avoir été aussi injuste avec toi. Tu ne méritais pas ça, j’étais méticuleux alors que tu as rendu ce mariage exceptionnel.
— C’est rien, dis-je en déposant un baiser sur son épaule. Et puis, je ne me suis pas laissé faire.
Nous rigolons face à ses souvenirs. Nous savons que la route n’a pas été toute lisse, qu’il y a eu du bon comme du mauvais mais c’est ici aussi que nous savons que c’est que le début.
Nicolai et moi connaîtrons des jours de bonheur comme de tristesse mais j’espère que nous arriverons toujours à dépasser ces moments durs.
— Je t’aime Eleonora Nilsson.
— Je t’aime Nicolai Richard Christian Valdemar Madsen, Prince du Danemark.
Nos lèvres se scellent une dernière fois avant de sombrer dans les bras de Morphée.
Il est l’homme que j’aime.
La personne que mon coeur a choisi pour l’éternité.
Nicolai est le prince de ma vie.
Et moi, je deviendrais princesse d’un royaume que je ne connais pas très bien.
Finalement, la petite fille en moi est contente de finir princesse et pas vétérinaire.
Merci Astrid, princesse du Danemark et Duchesse d’Esbjerg, d’avoir mis sur mon chemin un homme aussi merveilleux que ton frère… je t’en serais à jamais reconnaissante.

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