Epilogue
Eleonora - un an plus tard
Le Danemark et ses habitants m’ont accueilli les bras ouverts.
Leurs sourires, leurs mots, leurs applaudissements, ils ont été tellement chaleureux qu’ils m’ont permis de m’adapter plus facilement.
Je n’aurais jamais pensé déménager dans un autre pays, loin de ma stabilité suédoise, mais je dois dire qu’ici je me sens bien aussi.
Rêve en Dentelle est un succès mondial. Nous avons tellement de reconnaissance qu’Anna et moi avons décidé d’ouvrir une nouvelle boutique, ici, au Danemark.
Ce magasin est deux fois plus grand qu'à Stockholm. Les miroirs reflètent la dentelle et le tulle. Le showroom dispose d’une grande plateforme ronde, parfaite pour les essayages. Les tons de beige et blanc des murs rappellent le côté tendre du mariage.
Nous ne faisons plus seulement dans les robes de mariée, nous avons tout un catalogue de robes pour des occasions différentes. Cocktail. Vin d’honneur. Bal de promo. Soirée mondaine.
La boutique est ouverte depuis trois mois et elle est déjà très réputée. J’ai engagé une étudiante, Camilla, pour m’aider dans ce nouveau projet. Elle gère la vente de robes et commence à m’aider dans l’organisation de mariage.
Anna est restée en Suède. Je lui ai proposé de m’accompagner mais elle a refusé, trop enraciné à notre pays. Elle ne voulait pas non plus éloigner son bébé de ses grand-parents.
Finalement, nous avons trouvé le juste milieu dans ce nouveau projet. Anna s’occupe de Rêve en Dentelle à Stockholm accompagné de Pia et Blenda pendant que je m’occupe de celle de Copenhague. Nous sommes disponibles au moindre appel ou demande de nos clients.
Si je suis demandé en Suède, je la rejoins. Si c’est l’inverse, elle me rejoint. Même séparés par un pays, Anna et moi restons unis comme deux moitiés d’un même rêve.
Au milieu de ses tissus et ses perles se trouve un bouquet de roses rouges.
Nicolaï n’a pas cessé de m’en offrir depuis plus d’un an. Il le fait les livrer dès que l’ancien commence à faner. J’aime sa petite attention.
Il m’a soutenu lorsque je lui ai dit que je voulais continuer de travailler. Il a compris que j’avais besoin de rester une jeune femme avant d’être princesse.
J’aurais jamais pensé que je finirais au Danemark, amoureuse d’un prince et qu’un jour je deviendrais reine.
Mais aujourd’hui, j’accepte de rêver. J’accepte de rêver de notre épanouissement. Ça n'a pas été de tout repos. Nous avons dû faire face à des rumeurs de presses publiques mais nous avons décidé de ne plus vivre pour leur plaire. Nous vivons désormais pour notre simple bonheur.
En parlant de lui, il entre dans la boutique. Les mains dans les poches de son manteau. Il n’y a aucun protocole entre nous, juste l’amour.
Il s’approche et dépose un baiser sur mes lèvres. L’une de ses mains maintient ma hanche, comme s’il avait toujours peur que je ne sois qu’un rêve.
— Bonjour princesse, dit-il. Tu es partie tôt ce matin…
— J’avais un essayage et tu dormais profondément, je ne voulais pas te réveiller.
Je me sépare de lui pour ranger les voiles utilisées lors de mon dernier essayage. Nicolai parcourt chaque tissu du bout des doigts.
Il vient souvent dans la boutique, peut-être parce que j’y suis ou simplement parce qu’il a besoin d’échapper aussi au palais. L’ambiance avec son père est toujours délicate.
Lorsque j’ai revu ses parents, le roi m’a tout de suite demandé de s’entretenir avec moi.
Je savais qu’il avait dit des mots pas tendres à mon égard mais je ne pouvais pas lui en vouloir. La couronne est dans leur famille depuis des générations, c’est toujours compliqué d’accepter les changements.
Nicolaï peine à pardonner avec son père pour l’accord signé dans son dos. Je comprends son positionnement mais la rancœur est un vilain défaut et je ne voudrais pas qu’il regrette des moments avec son père.
— As-tu parlé avec ton père aujourd’hui ? demande-je consciente que ce sujet n’est pas plaisant pour lui.
— Non, lâche-t-il, fuyant, comme si ce simple mot lui brûlait les lèvres.
— Je peux te donner un conseil ?
— Je t’écoute.
Son ton est froid, distant mais je poursuis quand même :
— Tu devrais apprendre à lui pardonner. Pas seulement comme son fils, mais comme le futur souverain que tu deviendras.
Il ne répond rien. Nicolai sait que j’ai raison. Nous avons déjà eu cette discussion de nombreuses fois. Il doit apprendre à son égo que des fois il faut accepter pardonner à ce qu’on aime.
Il se rapproche, me serre dans ses bras, mon dos contre son torse. Il dépose un baiser sur le haut de ma tête comme il a pris l’habitude de le faire.
— Tu as raison, dit-il dans un murmure.
Il me laisse finir de ranger, récupère mes affaires dans mon bureau et le rejoint dans le hall.
Je me stoppe net. Nicolaï se tient un genou au sol, un écrin dans les mains. Une bague étincelante, capte chaque lumière, mais ce sont ses yeux bleus, emplis de certitudes et de douceur, qui m’arrachent mes larmes.
Je m’avance lentement vers lui me posant face à l’homme que j’aime.
— Je ne pense pas qu’il y ait un meilleur moment pour faire cette demande. Tu es la femme que j’aime, celle pour qui ma vie a un sens et je refuse de passer une seconde plus sans faire de toi la femme, la reine, dans ce royaume ou dans n’importe quel autre.
Il marque une pause, ravalant son émotion, avant de reprendre :
— Eleonora Nilsson, acceptes-tu de m’épouser ?
Je fond sur ses lèvres. Mes mots sont incapables de sortir pour le moment alors que je lui dis par le toucher. Il se relève, me serre dans ses bras et me fait tourner dans les airs.
Je reprends contenance sur mes émotions avant de lui donner ma réponse :
— Oui, prince Nicolai, je serais honoré de devenir la femme du futur souverain.
Nos lèvres se retrouvent une nouvelle fois.
Son souffle. Son goût. Tout me ramène à la certitude que c’est lui, depuis toujours. Et pour toujours.
Car au-delà des titres et des couronnes… il restera toujours l’homme que mon coeur à choisi.
Nos âmes n’étaient pas destinés à se croiser… elles étaient faites pour s’unir.
FIN

Annotations
Versions