Le conseil municipal
La lumière est dehors et veut rentrer. Un chien fait du bruit. La lumière est dehors et veut rentrer. Viens t’asseoir près de moi maintenant, dit maman, calme-toi. Assieds-toi. Dis maman. Tu préfères aller sur le tapis aujourd’hui. Maman prend la boîte et la pose devant moi sur le sol doux qui sent comme la couverture sèche. Maman ouvre la boîte. Les miroirs s’allument plein de lumières. Je bouge et les images bougent dans la boîte. Les lumières partent et reviennent. Au fond de la boîte, les flocons en forme d’étoile de toutes les couleurs flottent doucement et scintillent dans le bâton transparent. Dans la boule, les flocons de neige blanche bougent aussi en même temps autour de l’arbre en fer. L’ombre veut entrer par la fenêtre, la lumière revient et brille dans la boîte. Je tends la main, je bouge la main sur la boite. La neige retombe et les étincelles des lumières colorées des étoiles reviennent dans mes yeux.
Il vit le maire, un ami d’enfance de son père, accompagné de son fils, un copain, marcher, sur sa droite, devant lui. Ils doivent rentrer. Se dit-il. Il décida instinctivement de ne pas s’arrêter cette fois. Il les saluera en passant. Il s’y prépara en roulant, pas trop lentement pour ne pas avoir à s’arrêter, et pas trop vite pour pouvoir les saluer sans être impoli.
— Bonsoir. Lança Julien en les dépassant, pivotant sur sa selle et se tournant vers eux.
— Bonsoir Julien, répondit le maire.
— Eh, tu vas où. Tu rentres, ajouta son fils.
— Oui, je rentre.
— C’est toi qui l’as fait aboyer le Poutine. Qu’as-tu donc fait. T’as essayé de le caresser. Dit le fils, moqueur. Tu cherches un ami.
— Rien du tout, il m’a jamais aimé ce chien. Julien rit. Il n’aime personne.
— C’est quoi ce vélo. Dit le fils, je le connais pas, tu ne l’avais pas avant. Il est super beau. D’où vient-il ?
Julien, soupirant, ralentit et se mit à rouler au pas. Le maire et son fils le rejoignirent tandis qu’il répondait.
— Je l’ai trouvé dans la cour de l’atelier en partant, il a l’air de n’être à personne, je vais le ramener demain. S’il est à quelqu’un, il le demandera.
Le maire prit la parole. — Tu me dis qu’il n’est pas à toi ce vélo et que tu l’as pris. C’est quoi cette histoire Julien. » Julien roulait au pas à leur hauteur et répondit.
— Je ne pouvais pas le laisser, il n’y avait plus personne et il n’était pas attaché. J’avais peur qu’il soit volé. Si c’est à quelqu’un de l’atelier, il le retrouvera demain.
— Et si c’est à quelqu’un d’autre qui l’avait laissé là un moment. Il ne va pas le retrouver. Répondit le maire contrarié par ce raisonnement un peu court.
Julien sentit que l’argumentation sur laquelle il s’était décidé se fissurait. Il essaya d’argumenter.
— Je ne savais pas quoi faire. J’ai bien regardé, mais il n’y avait plus personne autour et il n’était pas attaché en plus.
— Ce n’est pas une raison, Julien, ce n’est pas parce que tu n’as vu personne, qu’il n’est à personne. Tu aurais dû le laisser. Tu te mets dans des ennuis à toujours essayer de trop bien faire. Le maire le connaissait depuis qu’il était enfant et connaissait bien sa famille. En essayant de maîtriser son impatience, il revint à son sujet. — Et tu veux le ramener demain matin alors. »
Julien sentit le vent du désespoir se lever sur la mer de la culpabilité qui commençait à s’agiter en lui. Il ressentit un vide dans ses pensées et décida de suivre le raisonnement du maire, en tout cas de ne pas le contredire.
— Je ne sais pas, j’ai cru bien faire. Il n’y avait plus personne.
— Il est un peu tard pour changer les choses maintenant. Répondit le maire, agacé. Si demain matin personne ne vient le réclamer, déclare à la gendarmerie que tu as trouvé ce vélo, demande à tes parents d’appeler sinon tu seras bon pour t’excuser. Tu leur dis aussi que tu m’as vu en rentrant, je leur confirmerai ton histoire.
Julien commençait à être dépassé par la tournure que prenait l’histoire. Il commença à se sentir encombré par ce vélo sur lequel il avait été si content de rouler.
— Rentre maintenant, ce n’est pas la peine de traîner pour que tout le monde te voie, dit le maire.
Julien rentra la tête et pédala pour s’éloigner de cette discussion. Le fils du maire médusé par l’histoire et sentant son père énervé à ses côtés s’abstint de tout commentaire, mais il comprenait Julien. Il se dit. Quitte à se faire disputer, au moins, il en aura un peu profité, mais lui aurait laissé le vélo où il était.
Chut dis maman. Il reste toute la journée à la fenêtre demanda la voisine assise en face de maman. Pas tout le temps. Tant qu’il ne crie pas, je le laisse. Je le fais asseoir de temps en temps et j’essaye de l’occuper à autre chose. Je lui mets quelque chose entre les mains, ça le calme. Elles buvaient du noir dans des bols et les mots venaient plus vite dans leur bouche. Un froid vient de la glace devant moi. Je gémis, je cours dehors le long de la haie. Ne t’agite pas, reste tranquille, dis maman.
Je n’ai pas vu Lucie, se dit Julien, ni ses copines. Il se fit la remarque. Elles ont toutes disparu ce soir. Elles doivent avoir une réunion de club. Il continua à rouler. Avec facilité, le vélo avalait le ruban gris qui défilait sous lui et les façades de volet clos qui s’échappaient sur ses côtés. Il dépassa le café tabac dont les lumières entre les affiches de jeu fixées sur la porte, animées par les clients qui bougeaient devant la caisse et les présentoirs de la presse, faisait miroiter les couleurs des marchandises bon marché exposées dans la grande vitrine. Une voiture et deux bicyclettes étaient encore stationnées devant le trottoir si petit qu’il semblait faire partie du seuil de l’entrée. Il regarda autour de lui, la rue à gauche, au stop puis devant, il ne vit toujours pas Lucie. Il aperçut sur le parking juste avant la mairie, devant un véhicule dont les feux étaient allumés, deux grandes silhouettes noir et bleu avec un large ruban blanc et brillant qui leur barraient la poitrine. Il pensa aux employés communaux qui avaient leur local juste derrière, mais il ne les reconnut pas. Il ne reconnut pas non plus les pompiers dont la grande porte de garage, toute verte, en face du cimetière était toujours fermée, comme un grand œil de cyclope fermé sur lui-même et sur la rue. Les pompiers empruntaient un raccourci qui passait derrière la mairie et leur permettaient de ranger leurs véhicules plus facilement derrière la petite caserne sans avoir à les rentrer dans le garage. Il ne reconnut personne. Il arriva sur eux. Une des deux silhouettes s’avança calmement sur la chaussée devant lui et leva un bras pour lui indiquer le parking. Il reconnut les gendarmes. Le noir, le bleu et le calot faiblement éclairé par les feux du véhicule soudainement identifièrent en lui une image bien connue.
Il m’a dit. Demain, on fête ton anniversaire, tu vas manger du gâteau. Tu es content ? Tu es content ? On mettra des bougies sur le gâteau, mais on ne les allumera pas, car tu n’aimes pas le feu, tu as peur et tu pleures. Je l’écoute, je sens la douceur et le calme. Tu sais quel âge tu auras demain. Me dit-il, il n’attend pas la réponse et dit 33 ans. Répète, dis-moi 33 ans, je me mets à pleurer. Il mit un soulier dans mes mains. Je me suis tu.
Derrière les gendarmes, une grande fenêtre du rez-de-chaussée surélevé de la mairie était éclairée. La grande fenêtre laissait percevoir en oblique le plafond jaune de la salle et projetait sur le sol du parking une figure géométrique à pan coupé parfois traversée d’ombres à la nature invisible. La salle du Conseil municipal était occupée ce soir et sa représentation énigmatique sur le sol voisinait sur le parking avec le groupe que formaient Julien et les gendarmes. La forme, à peine lumineuse dans le jour finissant, les bordait sur tout un côté qui s’étirait à partir de la voiture des gendarmes pour les encadrer avec la route dans l’étroit huis clos qui s’augurait.
— Monsieur, bonsoir. Dit un gendarme, le plus jeune.
L’autre gendarme, légèrement en retrait d’un pas ou deux, avait des cheveux gris qui dépassaient de sa calotte militaire sur ses oreilles. Le plus jeune avait, sur sa poitrine, des chevrons dessinés dans un carré blanc. L’autre gendarme, plus âgé, avait dans son carré blanc, une barrette blanche traversée dans sa longueur d’une ligne jaune.
— Vous rentrez chez vous. Ajouta-t-il.
— Oui, je rentre. Répondit Julien.
— Vous avez des papiers d’identité sur vous. Demanda le plus jeune gendarme.
— Heu, oui, je dois avoir ma carte d’identité. Dit Julien qui, ses deux mains lâchant le guidon, se redressa, posa son deuxième pied sur le sol et le vélo enfourché, debout, chercha dans la poche arrière de son pantalon son portefeuille qu’il sortit. Il l’ouvrit et tira sur la carte d’identité, coincé dans une poche trop petite. La carte résistait tandis que ses doigts glissaient sur le plastique. C’est la première fois qu’il était arrêté. Il pensait, intimidé, à la carte et à son portefeuille qui faisait attendre les deux gendarmes devant lui.
Le plus jeune gendarme repris, tandis que Julien, tirait sur sa carte en tordant son portefeuille, sa respiration s’était faite plus pressante.
— Elle est à vous cette bicyclette.
— Julien, releva la tête, ses doigts s’immobilisèrent. Heu, non, je l’ai trouvé. Il ajouta avec précipitation. Il n’est pas à moi.
— Il n’est pas à vous. Dit le plus jeune gendarme qui avait noté une perceptible nervosité chez Julien.
Le plus âgé des gendarmes se rapprocha tout près de Julien sur un côté de la bicyclette et regarda posément le vélo puis Julien.
— Comment ça, il n’est pas à vous ? Demanda le plus jeune gendarme.
Des enfants sont sur le trottoir d’en face, ils sont un puis plusieurs taches colorées qui bougent. Ils restent éloignés et groupés de l’autre côté de la rue. Un enfant sort d’une porte en face, derrière eux, et les rejoints. Ils regardent dans la direction de la maison, rient et se poussent vers la route. Je bouge, mes mains se tendent devant moi. Je gémis. Deux enfants marchent et s’avancent sur la rue. Ils parlent vers moi, s’arrêtent, craintifs de quelque chose, ils se penchent et essayent de regarder à l’intérieur de la fenêtre. Puis ils crient en tendant les mains devant eux et rient. Ils reculent, se retournent. Ils rient encore en gémissant et en regardant les autres puis ils retournent vers eux. Certains font semblant de partir. Les autres ne bougent pas. Ils regardent mes mains posées sur le vide devant moi en parlant, puis ils s’en vont tous en restant éloignés et serrés sur le trottoir d’en face. Les taches colorées disparaissent, je me mets à pleurer.
Les deux gendarmes s’étaient rapprochés. Julien sentait physiquement leurs présences toutes proches qui l’entouraient. La lumière et la forme sur le sol s’éteignirent subitement puis réapparurent. La forme de lumière s’anima en ombres chinoises quelques instants puis s’apaisa laissant une tache nette et géométrique sur le sol.
— Je l’ai trouvé dans la cour en sortant du travail. Il n’était pas attaché et j’ai pensé que c’était à quelqu’un qui l’avait oublié. Je l’ai pris pour qu’il ne soit pas volé. Il n’y avait plus personne ni à l’atelier ni autour. J’ai bien regardé. Je pensais le ramener demain matin pour demander à qui il est. Je n’ai pas osé le laisser. Si c’était à quelqu’un de chez nous, enfin de l’atelier. Dit Julien.
Les deux gendarmes étaient très près de lui maintenant. La cloche de l’église sonna la demi-heure. L’air battu vibra et une onde meurtrie s’étendit par-dessus les toits, dans l’air immobile et silencieux, pour dire sa souffrance. Elle les enveloppa puis se détournant, s’éleva se blottir contre le clocher, impatiente, en attendant son heure.
— On a signalé un vol de vélo cet après-midi. Vous êtes au courant. Dit le plus âgé des gendarmes d’une voix posée qui sans être autoritaire était plus ferme que celle du plus jeune gendarme.
— Non, je n’étais pas au courant. Dit Julien.
— Vous habitez dans le coin. Dit le plus jeune gendarme.
— Oui, pas loin. Julien donna l’adresse. Sa carte d’identité s’était débloquée. Il la tendit au gendarme le plus âgé.
— Vous comprenez qu’il va falloir que l’on vérifie à qui est ce vélo, puisqu’il n’est pas à vous. Il y avait quelqu’un avec vous quand vous l’avez trouvé. Dit le plus âgé des gendarmes
— Non, j’étais seul. Tout le monde était parti. Je ne sais pas à qui il est.
Répondit Julien qui commençait à réaliser qu’il ne savait plus du tout ce qui allait se passer ni le temps que tout cela allait prendre. Sa gorge se serra et le poids sur sa poitrine réapparut. Aucun des deux gendarmes n’avait bougé. Ils semblaient réfléchir en le scrutant dans le détail, très calmement, sans animosité ni précipitation. Ils le détaillèrent sans dire un mot. Le plus âgé des gendarmes retourna la carte d’identité. Le plus jeune sembla se décider et chercha quelque chose dans sa veste anorak bleu. Tu t’en occupes lui dit le plus âgé des gendarmes en lui tendant la carte d’identité. Le plus jeune sortit un portable et prit la carte d’identité sans dire un mot. La grande fenêtre de lumière jaune, sur le plafond oblique, ne laissait toujours rien transparaître, mais des tâches sombres et fantomatiques s’agitèrent à nouveau près d’eux. Les tâches, se brouillant, parcoururent la lumière projetée sur le sol. L’air s’était sensiblement rafraichi. Julien frissonna. Une voiture démarra de l’autre côté de la mairie. Julien sentit tressaillir sa poche de pantalon. Une faible musique s’en échappa. Il sortit son portable. La musique devint plus nette. Il regarda l’écran, glissa un doigt dessus et le porta à son oreille. Les gendarmes ne bougèrent pas.
— C’est toi, Julien, j’ai voulu t’appeler à l’atelier, mais j’étais en voiture et je n’avais plus de batterie.
— Oui papa
— Tu as trouvé le vélo, je l’ai laissé dans la cour de l’atelier. C’est pour ton anniversaire, je voulais te faire une surprise. Tu l’as trouvé ?
— Heu, oui, j’ai trouvé un vélo, mais je croyais que c’était un vélo perdu.
— Tu l’as alors ? Tu l’as pris ?
— Oui, oui, je l’ai pris, je croyais que c’était à quelqu’un de l’atelier qui l’avait oublié. Je me demandais ce qu’il faisait là, surtout pas attaché.
— J’étais inquiet, je voulais t’appeler tout à l’heure pour te le dire, mais je n’avais plus de batterie. Ils ne te l’ont pas dit à l’atelier. C’était bien la peine, je les avais prévenus pourtant. Bon, au moins, tu l’as. Il te plaît. Tu as vu, il est électrique, c’est un vélo tout terrain électrique. C’est un des mieux que j’ai trouvé.
— Oui, il est très beau. Il a l’air bien. Julien n’en revenait pas. Mais là, j’ai été arrêté par les gendarmes sur le parking de la mairie. Ils cherchent un vélo qui a été volé. Ils sont en train de me contrôler.
— Tu es avec eux en ce moment.
— Oui, ils sont devant moi. J’ai dit ce que je t’ai dit, que je l’avais trouvé. Mais c’est une histoire bizarre à dire.
— Passe les moi, j’ai la facture de toute façon, je vais leur expliquer.
C’était un cadeau de mon père, mais je ne le savais pas. Dit Julien. Il veut vous parler. Julien tendit son téléphone portable devant lui, aux gendarmes.
Près d’eux, les ombres chinoises dansèrent à nouveau. La grande fenêtre de lumière jaune et son plafond oblique s’éteignirent. Les ombres chinoises disparurent. Le sol devint sombre. Les gendarmes silencieux, solidement campés sur le sol, les lumières de leur véhicule les éclairant sur un seul côté découpaient leurs silhouettes en deux dont une moitié sombre étaient amputée de toutes ses couleurs, le regardait immobile. Les traits de leur visage, blêmes dans la lueur des feux, et leurs bras ne bougèrent pas lorsque Julien leur tendit le téléphone.
Elle téléphone. Oui maman. Non, il ne pleure pas. Pourquoi dis-tu cela ? Tu sais bien qu’il est calme à la maison avec moi. Oui avec toi aussi bien sûr. Non, je t’avais déjà dit qu’il ne joue plus, enfin, qu’il ne s’en occupe plus de ton coussin. Il a dû l’oublier. Mais ne t’en fais pas, tu sais bien qu’il aime les objets qu’il peut tenir. S’il le veut, je lui redonnerai. Non, ce n’est pas lui le bruit. C’est une voiture dans la rue. Il est là, devant la fenêtre comme d’habitude. Ne t’inquiète pas. Il va bien. Je me suis tu.
Julien roulait, un peu absent : partagé entre l’exaspération sur la tournure qu’avaient prises les choses et la surprise, il eut du mal à rassembler ses idées. Quelle idée il a eue, parlant de son père. Ce n’est pas la première fois qu’il a une de ces idées tarabiscotées. Mon grand-père dit qu’il est compliqué et qu’il l’a toujours été. Moi, je dis que mon père est tordu, c’est tout. Quelle idée, et si je ne l’avais pas pris, on aurait pu me le voler, il n’était même pas attaché. Cette simple pensée le bouleversait et fit monter sa colère tintée d’incompréhension. La scène des gendarmes s’éloignait. Au fil des minutes, un début de reconnaissance commençait à naître. Il n’osait toujours pas toucher à ces mystérieux boutons noirs et à la tablette LCD qui était devenue lumineuse. Il faudra que je regarde la notice d’emploi, pensa-t-il. Peu à peu, la colère laissa la place à ses sentiments. Il sentit la joie s’éveiller en lui. Sa gorge se serra. C’est un beau cadeau. Se dit-il tandis que de sa conscience, remontant progressivement, émergeait de la reconnaissance. C’est un beau cadeau. Se répéta-t-il. Il faudra que je prenne un antivol, mais demain, j’irai au travail avec. Je n’en reviens pas. Je n’ai pas fini de la raconter cette histoire. Il roula. La sidération passait. D’un seul coup, il eut hâte de le montrer et de partager sa joie. Il se sentait léger. Il pensa à Lucie. Je n’ai pas vu Lucie aujourd’hui, peut-être demain. Sinon je l’appellerai. J’essayerai. Peut-être qu’elle sera contente que je l’appelle. Oui, j’essayerai. Et puis j’ai quelque chose à lui dire.
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