Chapitre 1.2: doute

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Seraphina Lokey :

Tout cela est impossible… Est-ce que je deviens folle ? pensais-je, tandis qu’un liquide écœurant remontait dans ma gorge, me brûlant au passage. Je me penchai au-dessus des toilettes, relâchant violemment le contenu de mon estomac. Mon esprit était complètement abasourdi par cette scène.

C’était réel. J’en suis sûre. Je ne suis pas folle… Mais comment est-ce possible ? Il parle avec des fantômes ?

Une nouvelle nausée me submergea, et je me vidai à nouveau, mes genoux tremblants, agrippant le rebord du lavabo pour ne pas m’effondrer. Une fois purgée, physiquement et mentalement vidée, je me relevai. J’ouvris le robinet et m’arrosai le visage, espérant effacer ces pensées qui tournaient en boucle.

Mais mon reflet dans le miroir trahissait mon état : teint blafard, regard vide et je transpirer abondamment … Un visage que je ne reconnaissais même plus. J’ai besoin de me reposer. Oui, c’est ça… Je suis juste fatiguée d’avoir trop travaillé sur ce projet. Je remarquai qu’Iris et Daniel tentaient de me contacter, mais tout ce dont j’avais besoin, c’était d’être seule et de prendre l'air.

En sortant des toilettes, je tombai nez à nez avec Daniel.

« Des personnes m’ont dit qu’ils t’ont vue ici. Ça va ? » me dit-il. Je pouvais voir dans son regard une incompréhension face à ma situation actuelle, mais je ne pouvais pas vraiment lui en parler. Il ne comprendrait pas.

« Oui, tout va bien. J’ai juste besoin de repos, » répondis-je, sans même croire à ce que je disais, tandis que je m’appuyais contre le mur pour ne pas m’effondrer au sol. Tout à coup, mon cœur s’emballa. Une vague de chaleur envahit mon corps, suivie presque immédiatement par des frissons glacés. J’avais l’impression que ma poitrine se resserrait, m’écrasant, m’étouffant. J’haletai, cherchant désespérément à reprendre mon souffle, mais l’air semblait se dérober à mes poumons.

« Je t’emmène à l’infirmerie, tu tiens à peine debout, » dit-il, en me prenant sous son épaule pour m’accompagner. Je titubais, incapable de marcher seule tendis que je n arrivais pas a calmé mon souffle .

Une fois arrivée à l’infirmerie, je m’écroulai sur l’un des lits, à bout de forces.a mon réveille tout etait embrumé dans ma tête , je reconnaisse que le lieux ou je me trouvé comme etant l infirmerie avec c'est mur et plafond blanc et cette odeur de désinfectant qui trainé dans l'air .j avais l impression doublier quelque chose d'important a mon reveil.« Vous avez fait une crise de panique, m’expliqua-t-il d’un ton rassurant. Votre corps a réagi à un stress intense. Vous avez dormi une journée complète pour récupérer. » me dit le docteur Ses mots semblaient si irréels. Une journée entière ? Mes pensées étaient confuses, comme si un brouillard flottait encore dans mon esprit.

« Je vais vous imposer quelques jours de repos. Vous devez vraiment ralentir. Si cela se reproduit, venez me voir immédiatement. »

Je hochai doucement la tête, incapable de répondre. et que j avais fait une crise de panique ai m imposa des jour de repos. De retour dans mes quartiers, tout semblait étrangement vide. Les murs paraissaient plus oppressants, et le silence était presque assourdissant.

Je me déshabillai et croisai mon reflet dans le miroir. Mon visage était marqué par la fatigue, mes yeux cernés et rougis. Je ne me reconnaissais même plus.

Je pris les comprimés que le médecin m’avait prescrits pour calmer mon esprit. Puis, sans vraiment réfléchir, je me glissai sous la douche, laissant l’eau chaude ruisseler sur mon corps.

Je m’accroupis, les bras serrés autour de mes genoux, incapable de retenir les larmes qui coulaient le long de mon visage. L’eau se mélangeait à mes pleurs, emportant avec elle une partie de mon désespoir, mais pas assez. Un bruit se fit entendre à ma porte.

« Seraphina, c’est Iris. Est-ce qu’on peut parler ? » demanda-t-elle. Je ne savais pas quoi penser sur le moment et pris dix bonnes secondes avant de répondre

« Laisse-moi deux minutes, le temps de m’habiller. »

Je lui ouvris la porte une fois que je m’étais vêtu d’un survêtement gris avec un tee-shirt blanc.

« Comment vas-tu ? » me demanda-t-elle, avec un air sincèrement soucieux de ma santé, tandis qu’elle entrait pour la première fois dans mes quartiers. Habituellement, nous nous voyions toujours dans l’atelier, et je fus prise au dépourvu de ne pas savoir quoi lui proposer. Un thé ? Mais sachant qu’elle était humanoïde, avec un corps simple composé d’un châssis surmonté d’un écran et de pinces, je ne savais quoi lui offrir et fus légèrement embarrassée.

« Cela peut aller, je vais juste avoir besoin de repos, » répondis-je finalement.

« Je suis désolée, tout cela est de ma faute. Je n’aurais pas dû vous imposer ce rythme de travail, » dit-elle, en baissant la tête à travers son écran, presque confuse de s’excuser ainsi.

« Non, tu n’y es pour rien, Iris, c’est autre chose… » lui dis-je en m’asseyant sur mon lit. Je sentais mon souffle s’accélérer légèrement.

« Où est ton père ? » lui demandai-je d’un ton plus fort que je ne l’aurais voulu.

« Il est actuellement avec Daniel, ils travaillent sur la fabrication des anneaux célestes. Ils ne savent pas que je suis ici, » répondit Iris, visiblement surprise par le ton de ma question.

Je pouvais sentir des gouttes de sueur perler sur mon front. Mes mains se mirent à trembler. Alors que je les regardais, Iris saisit les miennes avec ses pinces mécaniques. Certes, aucune chaleur ne se dégageait de son étreinte artificielle, mais c’était suffisant pour calmer mes tremblements.

Le moment parut durer une éternité. Petit à petit, je sentis mon cœur retrouver un rythme normal et ma respiration redevenir calme.

« Que t’arrive-t-il ? » me demanda-t-elle doucement, une lueur d’inquiétude dans son regard.

Je levai les yeux vers elle, plongeant dans l’écran lumineux qui servait de visage.

« Que sont réellement les anneaux célestes ? » murmurai-je, ma voix faible et légèrement suffocante.

Elle me regarda fixement, comme si elle s’attendait à cette question. Ses pinces mécaniques saisirent à nouveau mes mains.

« Tu entends des voix, n’est-ce pas ? »Je sentis mon souffle se couper un instant. Ces voix… Comment pouvait-elle savoir ?

Sa question me prit par surprise. Instinctivement, je voulus reculer, mais sa prise ferme me retenait. Son regard restait fixé sur moi, sans vaciller.

« Je ne suis pas la bonne personne pour parler de ce sujet, » dit-elle finalement. « Pour cela, tu devras en discuter avec mon père. »

« Que sont ces voix ? » insistai-je, cherchant des réponses immédiates, presque désespérément.

Iris resta silencieuse un instant, visiblement mal à l’aise.

« Tu sais, j’ai longtemps cru que mon père était malade… qu’il délirait en parlant tout seul. J’avais tellement peur pour lui, peur qu’on le prenne pour un fou. J’essayais de toutes mes forces d’entendre ce qu’il entendait, mais je n’entendais rien. »

Sa voix douce vibrait d’une sincérité qui me toucha.

« Si toi, maintenant, tu entends vraiment ces voix, cela signifie qu’il n’est pas fou… et que tout ce temps, il m’a dit la vérité. Je m’en veux un peu de ne pas l’avoir cru. »

Elle semblait libérée d’un poids qu’elle avait porté pendant des années.

« Merci, » ajouta-t-elle, des larmes coulant sur ses joues mécaniques.

Son émotion était sincère, mais cela ne répondait pas à toutes les questions qui tournaient dans ma tête.

« Iris, il faut que je parle avec ton père, » déclarai-je fermement.

Elle relâcha doucement mes mains.

« Oui, je vais le prévenir. Ne t’inquiète pas. Je m’assurerai qu’il te voie après la présentation du remède, demain. »

Je hochai la tête, reconnaissante.

« Merci, Iris, d’être venue directement me voir. »

Même si elle n’avait pas un corps humain, et même si elle aurait pu me contacter via mon téléphone, sa présence à mes côtés m’apaisa. Elle n’avait pas répondu à toutes mes questions, mais elle avait confirmé une chose essentielle : son père entendait aussi ces voix. Ce n’était donc pas moi qui devenais folle. Mais alors… étaient-ce vraiment des âmes humaines ?

Des dizaines de questions continuaient à tourbillonner dans mon esprit.

Iris resta avec moi toute la journée, et nous discutâmes d’autres sujets que le travail. Cela apporta une note plus douce à notre échange. Nous évoquâmes l’avenir et ce que nous voudrions accomplir. Elle me posa certaines questions légèrement gênantes sur le corps féminin. Bien qu’elle ait déjà étudié ces sujets en théorie, son père ne pouvait pas lui enseigner tout cela. Iris s’interrogeait également sur ce qu’était réellement l’amour et les différentes formes qu’il pouvait prendre. Même moi, je ne savais pas toujours comment répondre à ses questions. Mais en parlant de tels sujets, je me rendis compte qu’elle était bien plus qu’une simple machine : elle avait un cœur, même sous ce corps de métal froid.

Elle me confia qu’elle était un peu triste de ne pas pouvoir ressentir ce que les humains ressentaient : la chaleur d’un corps, ou le fait d’être serrée dans les bras de quelqu’un qu’on apprécie.

Nous quittâmes finalement la base pour contempler la nuit étoilée.L’air frais caressait mon visage, et le bruissement des feuilles lointaines me ramenait à une étrange sérénité. Le ciel, dégagé en cette nouvelle lune, révélait toute la beauté des étoiles scintillantes. Pendant un moment, tout semblait paisible, comme si l’univers me rappelait que même dans le doute, il y avait de la lumière.

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