Chapitre 2.5 : fin de soirée
Notre discussion avec Atlas dura jusqu'à tard dans la nuit. Nous avons parlé de tout et de rien, mais surtout de ce que je prévoyais pour l'avenir. C'était peut-être la première personne à qui je confiais réellement mes plans pour la suite de mon aventure. Il me répondit simplement par un rire, comme s’il ne croyait pas à ce que je lui disais. Pourtant, la conversation s’enchaînait naturellement, abordant divers sujets : nos vies respectives, notre rencontre avec Séléné... Si bien que lorsque je regardai mon portable, il était déjà deux heures du matin.
La soirée se termina lorsque le président me raccompagna jusqu’à l’ascenseur. Avant que je n’entre, il me tendit la main pour me dire au revoir. Je la saisis bien entendu, mais fus surpris lorsqu’il enchaîna avec une bise sur chaque joue.
"C’est comme ça que font les Français quand ils considèrent quelqu’un comme un ami, non ?" dit-il avec un sourire.
Je le remerciai pour sa confiance et lui assurai que je le considérais aussi comme un véritable ami, digne de confiance. Puis, je pris congé, repartant par le même chemin que celui par lequel j’étais arrivé.
À la sortie de l’ascenseur, je retrouvai les mêmes gardes qui montaient la garde, mais aussi Amarante, qui semblait m’attendre.
"Votre repas avec le président s’est bien passé ?" me demanda-t-elle.
Je fus surpris. Était-elle restée ici tout ce temps ? Le fait qu’elle soit encore là à une heure aussi tardive m’étonna.
"Rassurez-moi, vous ne m’attendiez pas ici depuis que je suis entré dans le salon ?" lui demandai-je, un peu intrigué.
"Non, bien entendu. Le président m’a avertie de votre départ," répondit-elle en se plaçant à côté de moi.
"Ah, ça me rassure sur ce point. Mais pour vous répondre, oui, tout a été parfait pour cette soirée. C’est vous qui avez tout organisé ?" demandai-je en reprenant ma marche vers l’entrepôt, espérant enfin pouvoir me reposer.
"En partie. Nous sommes plusieurs à gérer différents secteurs. Avez-vous besoin d’autre chose ?" me demanda-t-elle tout en me suivant de près.
C’est alors que je remarquai un détail qui me fit immédiatement penser à Natali ou Vivian : malgré ses talons aiguilles, aucun bruit n’émanait de sa démarche dans le couloir. Le silence dans le bâtiment était pesant, uniquement troublé par le lointain bourdonnement des systèmes de ventilation. La fatigue commençait à me gagner, rendant ma perception légèrement plus lente. Pourtant, ce détail n’échappa pas à mon esprit.
Sans détour, je lui demandai : "Vous n’êtes pas qu’une simple agente, je me trompe ? Vous êtes comme Vivian, n’est-ce pas ?"
Elle tourna légèrement la tête vers moi, son regard mi-clos, un petit sourire malicieux se dessinant sur son visage.
"Peut-être... qui sait ?" répondit-elle d’une voix énigmatique.
Son expression suffisait à me faire comprendre que nous n’étions pas du même monde. Elle faisait bel et bien partie du leur. Un léger frisson parcourut mon échine. Elle me raccompagna jusqu’à la porte de l’entrepôt où je résidais.
En ouvrant la porte de l’entrepôt, je me retrouvai seul. Ma fille m’avait prévenu par message qu’elle passerait la soirée avec Séraphina et qu’elle ne rentrerait que demain. Cela me faisait plaisir de savoir qu’elle avait une amie avec qui partager sa soirée, mais je devais avouer que la froideur du hangar me ramenait à ma condition de solitaire. Même Adamaï et Évangéline dormaient profondément.
Mon bras me faisait encore mal, et je pris de quoi calmer la douleur, espérant au moins pouvoir dormir un peu. Demain, je devais voir Daniel et Séraphina pour discuter des Anneaux Célestes. Seront-ils prêts à entendre ce que j’ai à leur dire ? Je ne saurais le dire. L’avenir reste incertain.
Je ne voulais pas me perdre davantage dans mes pensées. Je retirai ma chemise et mon pantalon, les jetant négligemment sur la chaise de ma chambre, avant de me glisser dans les draps de mon lit. Posant ma tête contre mon oreiller, je laissai mon corps s’abandonner au sommeil, cherchant le repos bien mérité.
Le noir m’engloutit aussitôt, mais ce n’était pas le silence paisible que j’attendais. Un tumulte assourdissant montait autour de moi, un mélange de voix indistinctes, d’échos de cris et de bruits d’explosions lointaines. Je regardai autour de moi, mais il n’y avait que des ombres mouvantes, distordues comme si le monde lui-même était en train de vaciller.
Puis, une lueur apparut devant moi. Une immense salle de conférence s’érigea soudainement autour de moi, froide et impersonnelle. Je reconnus immédiatement le lieu : c’était là que devait se dérouler mon entretien avec les représentants français pour la reconnaissance de ma principauté.
Je me trouvais assis à une table immense, seul, face à une assemblée de silhouettes floues. Elles murmuraient entre elles, et bien que je ne puisse distinguer leurs visages, je sentais leur regard peser sur moi. L’air était lourd, oppressant.
"Un simple homme qui se pense souverain…" lâcha une voix moqueuse.
"Vous croyez vraiment qu’on va vous laisser faire ?" ajouta une autre. "Ce pays nous appartient. Tout ce qui y naît, grandit et prospère est sous notre contrôle. Vous êtes un intrus."
"Un rêveur qui pense pouvoir changer les règles," ricana un autre. "Nous faisons la loi, nous dictons ce qui doit être. Vous n’êtes rien face à notre pouvoir."
Les voix se superposaient, devenant de plus en plus agressives. L’espace semblait se resserrer autour de moi.
"Vous êtes un imposteur ! Vous n’êtes rien ! Vous n’avez aucun droit sur cette terre !"
Puis, un cri déchira l’air. "Papa !"
Je me tournai violemment et vis Iris, menottée, ses vêtements déchirés, traînée de force par des silhouettes obscures. Son visage était déformé par la terreur, ses yeux pleins de larmes cherchant désespérément les miens.
"Aide-moi ! Papa, je t’en prie !" hurla-t-elle en se débattant.
Une silhouette se pencha sur elle et, avec un sourire tordu, lui lécha lentement le visage. Iris frissonna de dégoût, son corps tremblant sous l’humiliation. Je voulus hurler, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Mes membres étaient paralysés, mon cœur battait à tout rompre. Une douleur oppressante m’écrasait la poitrine, mon souffle devenait erratique. Pourquoi ne bougeais-je pas ? Pourquoi n’agissais-je pas ? Suis-je impuissant ?
Les politiciens français riaient, murmurant entre eux comme si je n’étais qu’un spectateur invisible. Natali, debout à leurs côtés, observait la scène avec une froide indifférence.
"Tu n’es qu’un rêveur, Jérémy. Tes plans sont voués à l’échec, tu n’arriveras à rien. Tu ne protégeras personne. Et bientôt, elle aussi disparaîtra."
J’avais beau tendre la main pour attraper la sienne, rien n’y faisait. J’étais figé, cloué sur place par une force invisible. J’étouffais.
D’un mouvement, elle donna un ordre silencieux et les ombres engloutirent ma fille.
Mon cœur battait à tout rompre, si fort que je pouvais ressentir chaque pulsation dans tout mon corps.
Je suffoquais, ma gorge brûlait, mon corps était parcouru de spasmes incontrôlables. Mon esprit hurlait de douleur, mais aucun son ne franchissait mes lèvres tandis que des épées me transperçaient de toutes parts.
Je pleurais dans cette obscurité absolue, immobilisé par ces épées qui me traversaient, abandonné de tout le monde.
Puis, une voix douce perça le chaos. "Réveille-toi, Jérémy."
Je sursautai dans mon lit, couvert de sueur froide, ma respiration erratique. Mon regard balaya la pièce, cherchant encore les ombres menaçantes. Mais tout était calme. Juste le silence du hangar et ma propre angoisse.
seul la fraîcheur du sang qui couler de ma plaie accompagné de la douleur me disais que j'étais bien revenu dans le monde réel
je me levais de mon lit avec mais muscle endolories pour jetait un yeux dans l'entrepôt , l' unité centrale de ma fille etait bien present mais cela n empêcha pas un frison me parcourir en me rappelant mon réve. je regardais l'heure sur l' établie pour constater cinq heures du matin . je retourne dans le lit espérant arriver à me reposer ne serait qu' un peu plus
Annotations
Versions