Au Revoir

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Eurythmics - Sweet Dreams

Au début, on se voit qu’une à deux fois par semaine puis de plus en plus souvent. Elle habite juste à une vingtaine de minute à pied de chez moi. Elle ne parle pas beaucoup d’elle et nos rapports sont surtout sexuels. Et avec le temps, et moi qui parle pour deux, elle commence à s'ouvrir peu à peu. Je voulais savoir comment elle était devenue aussi sûre d’elle avec les hommes et aussi libéré.

Si au début, elle élude mes questions, je finis par en apprendre beaucoup plus sur elle.

Elle a coupé tout contact avec sa famille à la suite de son viol par son oncle. On l’a traité de menteuse, de vouloir attirer l’attention à elle, de manipulatrice. Personne dans sa famille pour la croire. Elle s’est barrée de son village pour venir à Paris.

De plus, elle a très peu d’amis. Être jugé pour son comportement par des gens qu’elle connait à peine ne fait pas partie de ses projets. La solitude lui va très bien.

Elle se comporte en bonhomme avec les mecs, c’est elle qui choisit. Pas besoin de petit ami, juste un mec de temps en temps.

Cette solitude me touchait, j’avais pitié d’elle. Plus je l’écoutais et je passais du temps avec elle, plus j’appréciai d'être auprès d’elle. Je ne savais pas ce qu'était l’amour avant elle, je ne savais pas comment nommer cette sensation. Tout juste je savais qu’un orchestre symphonique se mettait à jouer de tous ses instruments dans ma poitrine lorsqu'elle venait rompre le silence de ma vie monotone et que chaque mot qu’elle prononçait était une note sur la musique de mon bonheur. Je n’ai jamais rien dit de peur de la faire fuir.

Afin de lui faire comprendre, je décide de lui avouer mes sentiments à travers des toiles. Elle m’inspire et je veux dessiner son histoire, ses souffrances et ses envies. Je veux peindre des tableaux représentant cette femme qui me bouleverse et lui déclarer ma flamme pour l’éternité.

Cette histoire lui appartient donc je masque sa vie à travers des dessins et des couleurs. Mais l’œil averti verra le message. C’est une méthode héritée de mon enfance lorsque j’avais peur de dessiner ce qui se passait chez moi et que je ne retrouvai du réconfort que dans l’expression de mes souffrances avec des couleurs. J’ai dû développer cette technique afin d'éviter les roustes de mon père qui n’avait pas aimer mes premiers dessins. Mais ça, c’est une autre histoire.

Je partage mes toiles sur Instagram comme je le fait pour tous les travaux que j’effectue, et j’ai la surprise d'être contacté par un vendeur d’art qui apprécie énormément mes derniers tableaux.

Il s’appelle Simon, et m'assure pouvoir les vendre à très bon prix. Qu’il y a une telle émotion qui se dégage de mes tableaux.

Je refuse de les vendre mais j’en parle à Alexandra afin de lui faire comprendre que l’argent m’importe peu et qu’elle comprenne que je l’aime.

Mais sa réponse n'est pas celle que j’attends.

  • Vend-les ? Tu vas te faire des thunes et en plus qui sait pendant encore combien de temps on va se voir.

Se voir ? Pas être ensemble, ni se frecquenter.non, juste" Se voir".

Ce fut un coup de poignard et j’ai dû me battre intérieurement pour ne pas laisser transparaître ma détresse. Pour elle, on n'est pas ensemble, on se voit juste. Et de toute évidence, elle n’a pas envie de plus.

J’ai donc contacté Simon pour lui dire que j’étais d’accord pour qu’il vende mes tableaux. Il me demanda si je souhaitais les vendre à mon nom ou si j’avais un Pseudo

Comme les tableaux étaient ceux que j’avais fait pour Alexandra je lui ai dit Alex Leksa. Ce nom représente nos opposés entre elle et moi. Moi qui souhaitait vivre ma vie avec elle et elle, l’inverse.

Simon a effectivement vendu très facilement et à très bon prix mes tableaux.

Je n’ai jamais eu autant d’argent mais je n’ai jamais été aussi triste. Je n’avais pas envie d’en profiter si ce n'était pas avec elle, et alors que mon compte en banque explose, mon coeurs lui est en miette de se sentire de plus en plus seul.

J’espace mes nuits avec Alexandra sous prétexte de devoir livrer de nouvelles peintures à Simon. Mais je n’y arrive pas. Sans elle, je n'arrive plus à peindre, mais je suis bien le seul à penser qu’on a put être ensemble.

Ma relation avec Alexandra est au point mort. Pire, on ne fait que baiser. Un fois fini, elle part quasiment immédiatement. Pour elle, je suis juste une bonne bite.

Je me tarde d'esperer de cette relation qui ne vit plus que dans les beaux réves que je me fait de notre histoire.

Nos échanges se limitent à des textos qui sont toujours les mêmes

  • Tu es chez toi ?
  • Oui
  • J’arrive

Mon téléphone ressemble à un copier-coller de ses trois phrases. Je suis abattu moralement et ne sait quoi faire.

Un soir, alors que je regarde une série de merde sur mon ordi, l’interphone sonne. C'est elle. Pas de nouvelle depuis deux semaines et c'est la première fois qu’elle vient direct sans me demander avant.

Est-ce que je lui manque ?

Elle rentre dans mon appart, complètement bourrée, et m’explique qu’elle a oublié son sac avec son téléphone dans la voiture de son collègue de boulot. Et comme elle ne peut pas rentrer chez elle, elle a juste besoin de dormir et ira direct au boulot demain matin.

J’avoue, je suis content de la voir. En plus de savoir qu’elle a pensé à moi directement lorsqu’elle est dans la merde, ça me réchauffe le cœur. Elle m’a trop manqué.

J'éteins tout pour la rejoindre dans notre lit.

Je me rapproche d’elle pour la caresser mais elle me repousse. Elle veut juste dormir.

Cela ne me convient pas, je ne suis pas un hôtel ou elle peut être de passage, donc j’insiste un peu et elle continue de me dire qu’elle veut dormir.

Pour elle, notre relation se limite juste à du sexe, donc si elle est chez moi, c’est pour baiser et j’ai bien l’intention d'être dédommagée pour la mise à disposition de mon lit. Je me suis souvenue de sa fameuse phrase lors de notre première rencontre.

“Quand t’as envie de quelque chose, tu le fais tout simplement”

Je la retourne de force m’installant de tout mon poids sur elle en la fixant du regard

  • Je vais te pénétrer, parce que là, maintenant, j'en ai envie.

Elle ne détourne pas le regard et répond simplement

  • Vas-y rentre.

J'ai gagné, je suis le mec, le mâle, l’alpha. Peut-être qu’elle n’attendait que ça, que je devienne plus sûr de moi, que je devienne le dominant de l’histoire. Mais alors que je pénètre en elle, je reconnais une sensation familière qui n’a rien à faire là. Je me retire si vite que j’en tombe à la renverse et manque de me cogner contre ma table basse.

  • Quoi ? T’es pas content ? c'est pas ce que tu voulais
  • Salope, un mec vient juste de jouir en toi et tu me laisses te baiser juste derrière.
  • C'est toi qui à insister. De quoi tu te plains
  • C'est qui ce connard ? Dis-moi
  • Un collègue de boulot qui m’a déposé chez moi. On a baisé dans sa voiture et j’ai oublié mon sac en descendant.
  • Putain, t’es la plus grande des salopes.
  • Me prend pas la tête, suis fatiguée et je bosse demain
  • Et lui, ça le gêne pas de baiser une nana qui a un mec
  • Parce que tu crois que tu es mon mec ? T’es vraiment comme tous les mecs à vous croire plus important que vous l'êtes réellement. Je parle même pas de toi aux autres. Laisse-moi dormir. Je partirai demain matin et te dérangerai plus jamais. De toute façon à part pour la baise, je ne vois pas ce que je fais avec toi.

L'humiliation absolue. Cette salope venait de se faire jouir dedans et moi qui ai tout fait pour elle, elle me traite comme la dernière des merdes.

Non, je ne pouvais me laisser humilier ainsi, debout sur le lit, je la vois essayer de dormir alors qu’elle est en train de gâcher ma vie.

Dans ma tête tout se mélange, mes pensées vont dans tous les sens, revient en moi cette impression de me faire encore abandonner.

Mon corps ne me répond même plus et agit instinctivement. Je me dirige vers la cuisine, j’ouvre le meuble sous l'évier et je prends mon marteau. Alors que je me tiens au-dessus de son corps, je me demande ou je pourrai lui faire plus de mal

Son vagin qu’elle a osé me laisser pénétrer alors qu’il est souillé de la semence d’un autre.

Son beau visage d'ange blonde plein d’innocence alors qu’elle est la réincarnation du démon.

Alors qu’elle ouvre les yeux se demandant ce que je fais au-dessus d’elle, ma décision est prise. Le premier coup est accompagné d’un bruit sourd du craquement des os de son crâne. Aucun mot, juste ses yeux qui immédiatement se révulsent. Alors que j’assène sans retenu mes coups sur son joli visage, je ne peux m'empêcher de m'adresser à elle comme si elle est encore consciente

  • Alors, tu crois que tu vas séduire qui avec ton visage en bouillie ???

Je frappe, encore, encore et encore à en mettre des morceaux partout et je n'arrête que lorsque je n’entends plus rien craquer.

Il ne reste plus rien d’harmonieux sur son visage

Enfin calmé, je nettoie le marteau et le remet sous l'évier.

Tout cette rage m'a fatigué, je me couche à côté d’elle et décide de dormir un peu.

Ça m’a épuisé tout ça.

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