Alex Leksa

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Gloria Gaynor - I will survive

A mon réveil je me rends compte de ce que j’ai fait, mais je me sens surtout allégé d’un poids et heureux.

Suis-je normal ? Totalement fou me dis-je.

Mais je souris. Cette salope a eu ce qu’elle méritait. La scène sous mes yeux m’inspire, me donne envie de peindre, j’installe mon chevalet, je mets le son à fond et alors que je peins, je me sens revivre. J’ai encore du sang plein les mains et sur le corps mais ça ne me gêne pas, au contraire, ça inspire la rage que je transmets sur le tableau.

Je peins sa trahison et son indifférence.

Je peins ma blessure et ma vengeance.

Je peins ma haine et ma renaissance.

Je peins le début et la fin de notre histoire.

J’alterne les pinceaux, quelque fois j’utilise même mes mains pour prendre et reprendre la peinture sur la toile comme je l’ai fait avec son crâne.

Après avoir fini mon tableau, il ne me reste plus qu'à y apposer mon nom. Pour la remercier de m’avoir inspiré, je décide de mélanger son sang avec de la peinture pour signer.

Elle fait ainsi partie de l’œuvre pour l'éternité.

Une fois toute cette excitation retombée, je prends un peu plus conscience du carnage. Il y avait des morceaux partout, ça va être relou à nettoyer tout ça.

Première étape : comment ils font dans les Experts Las Vegas déjà ?

Rien de mieux qu’une série sur comment attraper les tueurs pour trouver des solutions.

Je ne vous dirai pas comment on fait, mais y a beaucoup de sacs poubelles, de gants, de l’acide, de la javel et une bonne scie à métaux. Surtout pour la scie, prendre le plus cher, la qualité des outils est importante.

J’installe le corps dans la salle de bain. Y a déjà assez de morceaux comme ça autour du lit. Et la chair et le sang sur du blanc ça se repère mieux pour nettoyer après. Je ne maitrise pas encore les outils de découpe donc je me contente de la couper en six. Et croyez-moi, couper une colonne vertébrale la première fois en deux la première fois, c’est pas évident.

Une fois que tout fut emballé, il faut jeter tout ça très loin de Paris. J’appelle Simon pour l’informer que j’ai un tableau pour lui mais que pour le récupérer j’ai besoin d’une voiture pour deux jours. La toile aura ainsi le temps de bien séché.

Trop excité d’avoir une nouvelle toile, il accepte tout de suite à condition que je vienne chercher sa voiture à la galerie.

Je prends une douche et je fonce récupérer la bagnole. Je repasse par chez moi prendre les sacs poubelles, la petite tenait entièrement dans deux sacs de 150 litres mais que j’ai doublé par sécurité pour éviter les fuites.

Puis je prends la direction de Compiègne pour une randonnée dans l’Oise. Je laisse par sécurité mon téléphone pour éviter d'être pisté par les antennes relais téléphonique. Merci Horacio.

Une fois au milieu de nulle part, j’ai brûlé les morceaux de son corps avec du pétrole et les ai enterrés.

A mon retour sur Paris, je passe récupérer le tableau que je dépose chez Simon et je retourne tranquillement chez moi en espérant que les prochains jours seront tranquilles.

Au bout d’une semaine toujours rien, je me dis que je suis peut-être hors de danger.

La deuxième semaine, je reçois un coup de fil du commissariat me demandant de passer les voir sans en indiquer la raison. Je commence à paniquer et me demande quoi faire. Si je ne m’y rends pas, ils vont tout de suite penser que je suis coupable.

Je m’y rends donc la boule au ventre et je prie pour que ce ne soit en rien lié à Alexandra.

A mon arrivée, ils me font part de la disparition inquiétante d’Alexandra et comme mon numéro fait partie des échanges réguliers dans son répertoire, ils essayent de recouper des informations permettant de refaire le fil de des derniers jours avant sa disparition.

Je les informe que la dernière fois que je l’ai vu c'était deux semaines avant sa disparition. Information confirmée par les échanges de textos et nos emplacements recoupés grâce aux antennes relais. Big Brother Bouygues !!!

Ils me demandent ensuite la nature de notre relation, Sentant le piège, je confirme avoir déjà coucher avec elle deux ou trois fois quand on étaient bourré mais qu’elle venait chez moi surtout pour boire et fumer. Cela correspondait à la description de la disparue qui est, selon les enquêteurs, assez libre dans ses relations. Et ils se plaignent de devoir perdre du temps à chercher et interroger tous ses amants.

Le caractère apparemment facile de la jeune fille ne leur facilitait pas le travail.

C’est toujours marrant cette propension qu’on les mecs à trouver les femmes faciles et les hommes séducteurs.

Mais dans la situation actuelle, je ne vais surtout pas me plaindre.

N’ayant plus d’autres réponses à leur apporter, je peux enfin m’en aller. Alors que je sors du commissariat, je me demande comment j’ai put tomber amoureux d’elle mais que je suis bien content d’apprendre qu’il y avait beaucoup plus d’amants donc plus de suspect.

Si une partie de moi voulait savoir combien y avait-t-il d’autres comme moi, je me dis aussi que cette salope n’avait vraiment jamais parler de moi à qui que ce soit.

Que je n'étais qu’un pénis dont l'existence ne valait même pas d'être abordé dont une conversation entre amis ou collègues.

Je voulais surtout que cette histoire se tasse au plus vite.

Les prochains jours ne furent qu'angoisse. J’avais peur que la police scientifique débarque et ne passe mon studio au Luminol et ne perde les yeux devant l'abondance de trace dans tout mon appartement.

Je sursautai au moindre coup de téléphone.

Simon m’appela pour me confirmer la vente de mon tableau à un prix exceptionnel et m'encouragea dans ce créneau. L’argent reçu me permettait de tenir un petit moment mais j'étais stressé à l’idée de voir la police débarquer un jour.

Je fus rassuré le jour où à la télé j’appris qu’un suspect avait été arrêté pour la disparition d’Alexandra. Ce con était le dernier à l’avoir vu, il avait toujours son sac et avait coucher avec elle. Si au début il avait reconnu rapidement qu’il l’avait déposé chez elle, il avait zappé de dire qu’ils avaient baisé ensemble. Le monsieur étant marié, il avait cru intelligent de cacher cette info. Sauf qu’un témoin de la scène avait cru voir un couple se chamailler dans la voiture. Il avait prit un jeu sexuel sauvage pour une engueulade. La connaissant, vu l’ardeur qu’elle y mettait quelquefois, le doute était permis.

Bien fait pour lui. Il n’avait qu’à pas à toucher à mon Alexandra.

Je pus enfin me remettre au boulot mais j’étais toujours bloqué. Toute mes peintures tournaient autour d’Alexandra, de son histoire, de ses souffrances et de sa vie. La plus puissante de mes toiles étaient liés à la mort d’Alexandra et elle ne pouvait mourir qu’une fois.

Il fallait que j’essaie de retrouver ces sensations que j’avais éprouvé, de la rencontre à la mort sauvage.

Mais cette fois ci, pas questions de me faire avoir, et pas de temps à perdre. Elles me diront tout et au moment de parachever l’œuvre, je serai le seul qui en survivrai.

Elles ne devaient pas me connaître pour éviter toute trace. Et cela ne devait pas durer trop longtemps afin de pas prendre le risque d'être attrapé. Plus vite je me débarrasserai du corps, plus vite je serai à l’abri.

Ainsi débuta réellement la carrière d’Alex Leksa.

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