La cuisine

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Emma se leva aux aurores pour être sûre d'arriver à bout du programme de la journée. La première chose qu'elle fit en arrivant ce matin-là, fut de sonner chez les voisins pour emprunter la brouette et amener les sacs de papiers au bout de la rue. Mutia lui ouvrit vêtue de son peignoir. Étonnée de voir la jeune-femme déjà au travail de si bonne heure.

Après avoir tout débarrassé et croisé quelques passants curieux, elle garda la brouette près de l'entrée au cas où il y ait beaucoup plus de surprises que prévu dans la cuisine.

La maison sentait toujours mauvais. Malgré la fine pluie elle laissa la porte et les fenêtres du salon ouvertes. Il faisait assez bon pour un début de mois de décembre.

Emma était très satisfaite de son travail de la veille. Prenant une grande inspiration, elle ouvrit la porte de la cuisine, un peu bloquée par des poubelles.

Horreur ! pensa-t-elle si fort qu'elle avait eu l'impression de l'avoir hurlé.

Heureusement, elle avait enfilé ses sur-chaussures. Sans faire attention à ce qu'elle écraisait sous ses pieds, elle se précipita vers la fenêtre coulissante aux vitres crasseuses, pour laisser entrer l'air.

Enfilant sa paire de gants épais, elle sortit les poubelles et détritus entassés, qu'elle disposa dans la brouette. Elle finit par voir, avec soulagement, que le sol carrelé n'était pas abîmé. Seulement, il y avait des taches tellement énormes et poisseuses qu'il lui faudrait plus que de l'eau bouillante et des produits pour les enlevés... Enfin, ceci fut le cadet de ses soucis lorsqu'elle vit toute la vaisselle sale entassée un peu partout. Plusieurs Schtroumpfs avait dû y élire domicile tellement il y avait de champignons et moisissures...

À son plus grand bonheur, elle trouva un lave-vaisselle. Il était plein à craquer, cependant, n'ayant pas fonctionné depuis longtemps, elle le vida et le mit en marche afin d'être sûre qu'il était viable.

La cuisine était vraiment pire que ce qu'elle imaginait... Dans les placards, elle remarqua qu'insectes et souris y étaient passés. Pour ne pas se décourager, elle décida de finir la pièce du sol au plafond y-compris les placards, afin de tout remettre en ordre, avant de découvrir les surprises de la buanderie.

Madame Tanaka était passée rapidement pour la saluer avant de retourner dans sa chambre.

Emma fit les toiles d'araignées, la poussière et nettoya puis désinfecta toutes les surfaces ainsi que les plaques de cuisson et la hotte. Elle dû faire de même avec le frigo qu'elle mit à dégivrer.

Au total, elle remplit trois grands sacs poubelles d'immondices, car il n'y avait pas d'autres termes à ses découvertes.

Sur les coups de midi, Mutia vint leur apporter un délicieux repas. Emma s'excusa de manger rapidement car elle avait encore beaucoup à faire.

La voisine tenu compagnie à la vieille dame le temps que la française finisse de briquer la cuisine.

Madame Tanaka était plutôt contente et soulagée du résultat. Emma la rassura en lui disant que ce n'était pas encore fini.

Après avoir nettoyé tous les placards, elle les remplit de la vaisselle propre, puis refit partir le lave-vaisselle car c'était loin d'être gagné...

Prenant son courage à deux mains après avoir balayé la cuisine, elle ouvrit la porte coulissante de la buanderie. Une odeur toute aussi atroce s'échappa de la petite pièce. Il y avait aussi des poubelles, des détritus et de la vaisselle sale, entassés partout.

Tout cela lui donna la sensation que tout était toujours répété dans cette maison. Comme un cercle vicieux infernal. Heureusement, la buanderie était vraiment petite. Elle débarrassa tout, découvrant un lave-linge presque neuf qu'elle mit en marche à vide le temps de débarraser et de remettre le lave-vaisselle en route.

Elle nettoya la buanderie de fond en comble puis passa la serpillère partout. La maison commençait enfin à sentir meilleur et ressembler un peu plus à une maison.

La fin d'après-midi arriva déjà. Elle emmena les dernières poubelles au bout du quartier, nettoya la brouette avec le tuyau d'eau du jardin et la rendit au voisin.

Madame Tanaka l'attendait dans le salon, une cigarette à la commissure des lèvres.

« Merci pour ce très bon travail Emma, je vous dois une fière chandelle.Vous avez largement mérité votre week-end, approuva-t-elle.

- Merci Madame Tanaka, je n'ai fait que mon travail, admit Emma. Merci de m'accorder ce week-end, néanmoins, au moindre problème n'hésitez pas à me téléphoner !

- C'est gentil... chuchota-t-elle presque. Aller filez ! ordonna-t-elle de sa voix cassée. »

Emma s'inclina, enfila ses chaussures et enfourcha son vélo. À contre-coeur elle laissa la vieille dame et rentra à sa Share House.

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