Evolution positive, vacances et artisanat

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Les mois passèrent, Emma continuait à travailler et donnait en plus, des coups de main réguliers aux voisins. Madame Tanaka avait totalement repris sa vie en main. Elle préparait de délicieux plats à son aide à domicile, lisait énormément à tel point qu'Emma devait régulièrement lui acheter des livres et le plus grand point positif était qu'elle avait totalement arrêté de fumer. Petit à petit, lui faisant reprendre du poids par la même occasion.

La seule chose qui embêtait la vieille dame c'est qu'elle savait que la jeune-femme repartirait bientôt. Cela lui faisait une grande peine qu'elle s'efforçait de lui cacher.

Afin de pallier à cela, elle décida de faire un essaie. Elle donna un mois de congés à Emma pour qu'elle puisse aller dans les villages de potiers et rencontrer les deux fleuristes de Tokyo ayant accepté de la prendre en stage.

Emma en fut très heureuse mais inquiète de laisser Mari toute seule.


Elle prit un train pour Tokyo car c'est là qu'elle commençait son périple.

Le premier fleuriste exerçait dans un grand bâtiment à Edogawa. Il était spécialisé dans les ornementations florales dans les hôtels de luxe. Elle apprit beaucoup, son carnet de notes fut plein en une semaine de stage. Elle visita quelques hôtels de Tokyo dans lesquels elle ne pourrait, bien entendu, jamais dormir tellement ils étaient coûteux.

Le soir, elle rentrait dans un manga café où elle louait une petite chambre peu chère et située à proximité du train.

Elle téléphonait régulièrement à Madame Mari afin de prendre des nouvelles.

Sa deuxième semaine de stage s'enchaîna très rapidement. Cette fois elle était chez un artiste qui faisait des sculptures florales et mises en scène pour divers travails. Il était demandé dans le monde entier et parfois, on le sollicitait aussi pour des décors de films.

Emma était vraiment heureuse d'avoir la chance de fréquenter ces personnes. C'était pour elle, l'épanouissement professionnel qu'elle avait recherché en venant au Japon. Elle remplit à nouveau un carnet de notes entier. Une autre semaine pleine de nouvelles choses apprises. Seulement, à la différence de son précédent patron qui mettait plus de barrières, de par leurs différents statuts, celui-ci n'en avait que très peu mis, ce qui lui parut bien étrange. Peut-être cela était dû au fait qu'il avait beaucoup voyagé dans sa vie et donc eut plus d'occasions d'être confronté à des étrangers ? Toujours est-il que le dernier soir, il l'invita, à boire dans un restaurant de Yakiniku. Elle se rappela qu'en effet, il était de coutume d'aller boire de temps en temps avec son patron et ses collègues. Ainsi, certains en profitaient parfois pour demander des promotions ou des augmentations.

Elle avait une certaine appréhension car, en quittant ses collègues quelques heures plus tôt, aucun ne lui en avait touché mot. Elle comprit pourquoi lorsqu'elle s'aperçut en arrivant au petit restaurant, que son patron et elle étaient seuls. Tout à coup, elle craignit le pire. Il ne lui avait jamais parlé de femme ou même de copine. Elle se mit à prier qu'il n'espère rien d'elle.

Finalement, elle fut rassurée, après deux bières et un verre de sake, il lui posa des questions sur son point de vue, en tant qu'étrangère, sur la situation LGBTQ+. Comment les choses se passaient-elles en France ? Il avoua être homosexuel, et dans la société comme la sienne, il serait certainement mal vu pour un grand patron ou mis à l'écart s'il le déclarait franchement. Aussi, toutes ses relations étaient cachées et ne duraient pas. Emma se sentit désolée pour lui. Elle espérait que la situation changerait bientôt au Japon et même, peut-être même, partout dans le monde. En tout cas elle lui offrit tout son soutien et elle souhaita rester en contact avec lui, l'invitant à venir voyager en France si le cœur lui disait. Elle le remercia aussi chaleureusement pour son accueil, le temps qu'il lui avait accord et pour tout ce qu'il lui avait appris.

Elle rentra au manga café, le lendemain, son train partait pour le sud.

Fort heureusement ce n'était pas encore l'été, mais Emma sentait déjà l'air moite de l'été pointer le nez.

Au village des potiers, dans la préfecture de Kumamoto sur l'île de Kyushu. elle visita toute une journée. Elle logeait dans un petit hôtel type Formule Un, pas très coûteux.

Le lendemain matin, elle se leva de bonne humeur prête à faire des demandes de stages. Certains lui avait conseillé d'y aller au culot car si " vous ne connaissez pas quelqu'un qui connait quelqu'un, il est très difficile de se faire des contacts " .

Ce fut le cas, Emma se fit refouler par un patron potier, qui avait d'autres choses à faire que de former une femme. La même journée, elle fut aussi remballée très méchamment par une potière qui ne supportait pas les étrangers.

Un peu dépitée, elle continua de visiter tout en se renseignant à droite et à gauche.

Elle avait toujours su qu'elle avait une bonne étoile car le surlendemain, en se baladant dans la campagne, elle tomba sur une grosse ferme. Curieuse, elle entra et fut accueillit par un couple adorable. Elle, une sculptrice très talentueuse et lui, un potier faisant chaque week-end de nouvelles expériences. Expériences, qui d'ailleurs, leur avait déjà coûté un four car il avait réussi à le faire exploser. Heureusement, le-dit four se trouvait sous un hangar loin de leur maison. Il n'y avait eut aucun blessé et le hangar n'avait pas totalement pris feu.

Ils rièrent en lui conta l'anecdote, lui prouvant qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Ainsi, ils s'entendirent très bien. En une semaine et trois jours, ils lui montrèrent tout leur savoir de A à Z, dans leur spécialité. Elle eût même droit à emporter un souvenir, en échange, elle les aida aux diverses tâches ménagères.

La veille de reprendre le train, elle reçut un mail très froid du petit-fils de Madame Tanaka. Il s'indignait de sa prise de liberté soudaine, laissant sa grand-mère seule. Elle lui répondit en précisant que c'était d'un commun accord et qu'il lui semblait qu'elle ne l'avait pas vu au cours de ces derniers mois y-compris pour les fêtes de fin d'année... Un quart d'heure après, elle reçut un appel inconnu. Se doutant de qui il s'agissait elle répondit. Une voix glaciale d'homme se fit entendre.

« Je vous attends demain matin de pied ferme chez ma grand-mère. Vous signerez votre licenciement et nous ne voulons plus jamais vous revoir. »

Ne lui laissant même pas le temps de répliquer, il lui raccrocha au nez.

Elle ne dormit presque pas de la nuit. Tremblant de rage et à la fois de peur d'être virée alors qu'elle n'avait pas encore finit son séjour dans le pays et qu'il ne lui restait pas assez d'argent pour payer son billet d'avion.

Comment allait-elle faire si Madame Mari n'intervenait pas ?

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