2 - Le lutin des bois
Une légère brume enveloppait la forêt qui bordait le sentier. Le lutin des bois n’était pas plus haut qu’une jeune pousse de pissenlit au printemps. Son visage et son corps étaient couverts par un joli duvet foncé aussi soyeux que celui d’un jeune chiot. Sa chevelure était hirsute et indomptable. Pour habit, il n’avait que quelques feuilles ficelées entre elles. On pouvait dire qu’il avait l’allure de quelqu’un qui revenait d’un champ de bataille.
Le lutin s’était assis sur le rondin de bois qui marquait le début du sentier et attendait les passeurs. Il avait remarqué que depuis plusieurs jours plus personne n’était venu l’emprunter.
Il regarda dans sa bourse où trois pièces d’or s’entrechoquaient dans cet espace vide. D’habitude à cette période de l’année, les passages allaient bon train et sa bourse était pleine à craquer. Après les dernières récoltes, les villageois prenaient enfin le temps de rendre visite à leur famille et à leur ami avant les fêtes de fin d’année.
Un rayon de soleil perçait la brume et le lutin vit au loin quelqu’un qui marchait d’un pas pressant. C’était Méline. Il observa en premier lieu son apparence et elle n’avait pas fière allure. En effet, le temps était assez humide et elle ne portait qu’une robe en toile de jute qui partait en lambeaux de ses genoux à ses pieds. Son tablier de couleur brun était court et ne couvrait qu’une petite partie du devant de sa robe. A ses pieds, une paire de chaussette en laine qui amortissait la raideur de ses sabots. Une écharpe en laine protégeait ses fines épaules et à sa tête un simple tissu y était accroché. Son teint était pâle mais sa marche lui avait donné quelques couleurs.
Pour le lutin des bois, Méline ressemblait à une souillon qui venait de nettoyer une cheminée et il était intrigué, « Que pouvait bien faire une jeune fille aussi pauvre ici ? ».
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