Ava

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Et voilà, on est lundi. Je suis encore trempée de ma nuit de sexe avec chéri-chéri. Je m'appelle Ava, 36ans, deux enfants, infirmière de bloc dans le sud de la France. Je suis en couple libre depuis deux ans avec Joshua, 28ans. Grâce à lui, mon horizon sexuel n'a pour limite que nos imaginations débordantes. Après une bonne douche et quarante-cinq minute de trajet me voilà arrivée au boulot.

Une nouvelle semaine commence au bloc B. Je croise mes collègues et amis déjà en tenue. Il est 12h15. "Salut tout le monde" dis-je avec mon éternel sourire suspendu aux lèvres, "le week-end s'est bien passé?". Jojo et les filles me repondent avec leur bel accent du sud. Ils vont bien c'est cool. Je commence à préparer ma salle assez rapidement car F-R, mon infirmier anesthésiste, a déjà préparé son matos pour l'induction (un truc de moins à vérifier pour moi) et de toute façon je commence par deux gastroscopies (examen de l'estomac) pour des chirurgies de l'obésité. Je file donc voir côté cardio si mes chouchous sont là. "Salut mon loulou" je lance à Adam, mon collègue, ami, confident et démon préféré. On se sert dans les bras l'un de l'autre comme chaque fois qu'on bosse ensemble. Adam est le meilleur ami parfait car, étant gay, on peut reluquer les mecs ensembles et critiquer comme des vraies comères. "Alors pas trop sorties ce week-end?" je lui lance avec un sourire malicieux. "Si, j'en peux plus, j'ai eu trop de mal à me réveiller ce matin....à 11h30". On rigole ensemble comme deux poufs que nous sommes. Arrivent ensuite Caïl, mon manip radio préféré et deuxième confident gay. Il fait 2m et moi 1m78 donc je profite allègrement de ses calins car j'ai rarement eu de mecs plus grand que moi pis avec lui, je ne risque rien. "Comment va mon tac bis?" Pour l'explication, comme Adam et moi on est toujours ensemble, on nous appelle Tic et Tac, comme le dessin animé de Disney. "ça va merci ma belle". Caïl et Adam se tournent autour mais, timides qu'ils sont, aucun n'osent le premier pas. Adam a 25ans et Caïl 40, mais ils ont un tempérament assez semblable, très doux et à l'écoute. S'ils étaient bi, on s'amuserait sûrement bien tous les trois. Arrive ensuite l'objet de mon désir actuel: Romuald. Un grand chatain d'1m82 (je pense), yeux marrons, carrure de rugbyman. "Salut Rom"je dis l'air enjoué. "Heeeyyyyy salut Av, ça se passe?" On se fait un check. "Tranquille" je répond. Puis il rejoint sa salle, mes yeux le suivant avec luxure. S'il savait ce qui se passait dans ma tête... L'heure avançant, je rejoins ma salle avec langueur car j'aurais bien passé ma matinée à regarder ce belâtre encore des heures.

Le programme suit son cours et les patients s'enchaînent. J'utilise ma jolie et douce voix pour parler au brancardier: la séduction a toujours été mon fort malgré mes kilos superflux. Je crois en fait que ma peau caramelle et mon sourire permanent ainsi qu'une attitude naturellement chaleureuse jouent en ma faveur. D'ailleurs c'est souvent que j'ai le surnom de rayon de soleil. Entre deux interventions, Bernard, l'anesthésiste, est venu remplacé F-R. "Ben alors mon rayon de soleil, tu t'ennuies?". J'étais dans mes pensées de dépravées et avant que j'ai le temps de répondre, je sens un liquide froid entre mes seins. Bernard m'a fait giclé du propofol pour me "réveiller". Je crie de surprise en pestant. "Ben alors, t'as pas de soutif pour éponger?" Je m'abstiens de continuer dans cette voie, surtout vu mon état d'esprit. "Ma vengeance sera terrible, tu le sais"je lui dis avec un sourire sournois. "J'espère bien" me répond-t-il.

Le programme s'achève et je sors de la salle de réveil avec une seringue de gavage dans la poche pleine de sérum physiologique et de carmin indigo. J'attend Bernard dans le couloir. Au moment où il franchi les portes, je l'asperge de liquide bleu. "Oh Grand Schtroumph" dis-je en éclatant d'un rire diabolique. "Alors toi..." Je cours mais me retrouve coincée par le SAS de sortie du bloc. Le temps de sortir mon badge, Bernard m'a rejoint, saisie par la taille et me fait entrer dans la salle d'analyse des biopsies. Il me regarde fixement, enfin, il regarde surtout ma blouse qui s'est ouverte laissant apercevoir la dentelle noir de mon soutif. "Tu veux de l'aide peut-être?" je lui dis assez mal à l'aise par l'exiguité de la pièce. "Avec plaisir" me répond-t-il, se rapprochant davantage. Bernard est marié, deux enfants et a le même âge que moi. Je l'apprécie mais je ne l'ai jamais envisagé, enfin pas comme ça. Il faut dire qu'à force de parler cul toute la journée, on ne voit pas forcément quand les sous entendus et blagues révèlent de réelles intentions. Je sens que j'ai chaud et que mon corps réclame encore plus de dépravation. "Au moins t'as ta réponse pour le soutif" je bafouille, ne sachant pas quoi dire d'autre au vue de l'inattendu de la situation. Il passe sa main sur mon épaule avec un sourire avant de faire decendre ma bretelle. Je ne bouge pas mais mille questions se bousculent dans ma tête. Puis ses lèvres approchent de mon cou et je sens son souffle chaud avant que l'humidité de ses lèvres n'atteigne ma clavicule. Mes mains vont instinctivement dans sa nuque et caresse ses cheveux.

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