Gilgamesh
Lorsque je marche seul dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains rien, car je suis déjà mort.
Je ne crains rien, parce que j'apporte la vie aux ténèbres, je donne l'appétit de vivre aux personnes arides et trop sérieuses.
Pas de voie, ni de sens.
Impénétrable, vide, éloquent et vain.
Mes limites me définissent parce qu'en elles, je me surpasse.
Je suis fait pour le champ de bataille, pour vivre deux fois, pour embusquer la mort et la cribler vie.
Pour la haute mer qui tétanise,
la pression des profondeurs qui te déchire les poumons,
le froid sidéral qui t'arracherait la peau...
J'ai une tolérance inhumaine à la solitude,
une tendance aux altitudes élevées qui te broieraient les côtes,
aux passions que seuls les aigles connaissent,
aux idées qui te noient d'interrogation.
Je me nourris de tes désirs refoulés.
J'interroge la norme, partisan de la volonté de puissance, je scandalise.
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