Vestale
Assis silencieusement, il pensait aux autres en buvant. Le dégoût s’imprima sur son visage. Il se releva et l’aubergiste l'arrêta. Mais dans certains pays, un si mauvais breuvage lui aurait valu de perdre la tête, aussi fut il heureux de la garder, en échange du repas.
Les rues bondées de gens passifs, sans égard pour ceux de sa caste. Il savait où il allait et du reste, peu lui importait. Dans les petites allées il alla se perdre, aussi fut il heureux d’arriver devant la porte d’un endroit familier.
L’ocre infini et chaud recouvrait les murs qui en leur ceint gardaient en dehors du temps la femme vêtue de noir. La rousse vestale attendait, un coquelicot à la main. Ses visions étaient juste, aussi fut elle heureuse de le revoir en échange d’un baisé.
Son tourment s’en alla dans les vapeurs d’opium. Lentement il posa sa tête sur la robe de jais. Apaisé par sa main fine, il plongea ses yeux dans les siens. Elle scruta son âme et il admira sa beauté, aussi fut il heureux de rêver de cette image.
Lorsqu’il revint à lui, rien n’avait changé. Ni les murs, ni son coquelicot, ni sa grâce. Le monde, lui, avait peut-être tourné, mais pas ce lieu, non, jamais. Il demanda l’augure. Elle le supplia de ne pas la quitter, aussi fut il accablé de ne pouvoir exaucer sa supplique.
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